Elle hausse les épaules avant de prendre un fruit dans la panière sur le plan de travail, une pomme et la rince dans l'évier avant de s'apprêter à croquer dedans. Je me dirige vers elle en un clin d'œil, attrape cette fichu pomme et la balance à travers la pièce.

— Tu fais ça pour me rendre dingue, n'est-ce pas? crie-je presque. Tu n'as aucun droit de regarder ce qu'il y a dans mon téléphone, de venir chez moi à l'improviste, de te balader chez moi comme si tu étais là propriétaire des lieux, de me toucher, de me regarder avec ton aire de démon venu des enfers, de me parler. Je veux que tu arrêtes de t'immiscer dans ma vie parce que tu n'es personne, et tu resteras à jamais personne. T'as quel âge sérieusement? Grandit, t'en es à me faire de la peine.

J'aurais juré avoir vu dans ces yeux, une lueur que je n'avais jamais aperçu dans les siens auparavant. Ce n'est pas de la tristesse mais nous en sommes pas loin, et je regrette presque mes mots et ai envie de les ravaler, mais elle se ressaisit. Dans ma tirade, je me suis rapprochée dangereusement d'elle, comme si j'avais besoin de cette proximité pour lui faire du mal et le fait de me dire que j'ai probablement réussi, ne me rend pas du tout fière.

Tu dramatises toujours tout, dit-elle en levant les yeux au ciel avec un sourire mauvais. Tu aurais quand même pu me laisser manger ma pomme.

Elle est si proche de moi que je ne prends même pas en considération ce qu'elle dit. C'est à moi de reculer, elle est déjà coincée entre l'évier et moi, mais je n'arrive pas à m'y résoudre. Pourquoi est-ce que j'ai besoin de sentir son parfum pour enfin m'apaiser, l'odeur d'abricot prend possession de l'atmosphère et je me remémore mes pensées de la vieille. Celle où je soupçonnais Abigail d'être jalouse de Caleb. Mon cœur tambourine dans ma poitrine quand je me remémore ses doigts sur ma joue, son aire qui me défiait.

Je chasse ses pensées de ma tête. C'est impossible, elle me déteste, pourquoi serait-elle jalouse?
Je replonge mon regard dans le sien qui est plein d'incompréhension.

— C'est quoi ton problème avec Caleb? demande-je retissante au fait qu'elle puisse esquiver la question.

— Je n'en ai aucun avec lui, il est mon ami.

Elle hausse les épaules mais je suis sure qu'elle sait où je veux en venir.

— Hier, tu m'as dévisagée lorsqu'il m'a prit la main et lorsque je l'ai embrassé, est-ce que tu as des vues sur lui? demande-je calmement envisageant cette possibilité.

Subitement, elle rit et je ne comprends pas réellement pourquoi.

— Je ne t'apprécie pas des masses au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, dit-elle un sourire collée au visage comme si elle m'annonçait une bonne nouvelle. Donc il est normale que je ne te regarde pas avec des yeux d'amours, tu comprends?

Je me redresse lorsqu'elle me contourne pour quitter la cuisine, je la rejoins dans le salon analysant chaque mot qui sont sortis de sa bouche.

Je ne te crois pas.

Je balance cela et elle s'arrête en plein milieu de la pièce et fait volte-face.

— Quoi? Tu ne crois pas au fait que je te déteste?

— Si, mais je sais que tu ne voulais pas que je tourne autour de lui alors dis-moi, est-ce que tu m'en veux d'avoir passé la soirée avec Caleb?

Elle me regarde à nouveau, curieuse de mon insistance sans doute. Elle a raison, c'est assez étrange que je m'en soucis autant, mais je veux savoir.

— Tu as raison, dit-elle tout en étudiant ma réaction. Caleb me plait, je ne veux pas que tu t'en approches.

Je la sens sincère même si quelque chose cloche, je ressens une étrange déception face à sa réponse.

— Tu l'aimes? demande-je pour savoir à quelle point elle avait de l'affection pour lui et si par conséquent, je devais prendre mes distances avec lui.

Elle se contente de hocher la tête, toujours là même expression au visage.

Je ne suis pas amoureuse de Caleb, il me plait c'est vrai, mais je ne l'aime pas et Abigail semble être plus attachée que moi. Je ne suis clairement pas et je ne serais jamais le genre de fille qui déclare la guerre pour un mec. Je me sens un peu égoïste donc je baisse les armes, une boule aux ventres, mais ce n'est pas pas la perte de Caleb qui me chagrine.

— Très bien, souris-je. Je ne m'en approcherais plus, je lui dirais que je ne suis pas intéressée.

Je la laisse là, au milieu du salon, la mâchoire tombante au sol et des yeux écarquillée et entre dans ma chambre pour enfiler d'autre vêtements. Je fais passer mon t-shirt par dessus ma tête et enfile un soutien-gorge lorsque j'entends la porte de la pièce grincer. Je me retourne et voit Abigail complètement en colère, et je suis assez surprise de voir cela.

— Est-ce que t'es stupide ou tu le fais juste exprès? hurle celle-ci même si je ne comprends pas du tout à quoi elle fait allusion.

— De quoi est-ce que tu parles? dis-je en la contournant pour récupérer un t-shirt.

Je prend un débardeur assez ample alors que j'entends Abigail me suivre.

— Et tu me laisserais sortir avec lui si j'en avais l'occasion? crache-t-elle comme si j'avais voulu lui faire du mal. Tu t'en fiches complètement, hein?

— Oui, je veux dire, non. Il me plait c'est vrai mais je ne l'aime pas comme tu l'aimes, donc je pense que tu as la priorité.

Elle passe ses deux mains sur son visage.

— Mais t'es complètement débile en fait, souffle-t-elle.

J'avoue la trouver assez étrange, je fronce les sourcils et me poste au milieu de la pièce attendant qu'elle continue mais elle ne fait rien.
Elle se retourne brusquement et s'engage vers la sortie, en claquant la porte derrière elle.

Cette fille est complètement folle !

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JE SAIS ! JE SAIS !

Le comportement des deux filles n'a aucun sens ! Vous en faites pas, c'est normal ahah !

Des avis sur ce chapitres?

Je tiens à préciser que le chapitre un est le moment où tout a basculé entre les deux et que avant cela, la haine était beaucoup plus franche. ( mais je m'expliquerais dans d'autres chapitres, pas d'inquiétude !)

Bonne lecture et merci ! :)

I.

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