NOAH ◊ Larry.

Chapitre n°1

Son cœur bat... lentement mais il bat. Je sens le mien se calmer et ma respiration s'apaiser.

Il est vivant. Louis est bien vivant et c'est le plus important. S'il est inconscient c'est à cause du choc et de la douleur. Je prends sur moi pour ne pas hurler toute ma colère et ma peur. Je me redresse très lentement et plonge un regard noir dans celui de Perrie. Je fais preuve d'un énorme self-control. Si ça ne tenait qu'à moi, je me jetterais sur elle en hurlant, la bousculant et la frappant. Sauf que je sais que je ne dois pas le faire. Je ne peux pas le faire. Si je le fais, je finirai forcément par le regretter. Ça retombera sur moi.

Jamais je ne me pardonnerai ce qu'elle vient de faire. Tout cela est de ma faute.

Si je m'étais tenu éloigné de Louis aujourd'hui, nous n'en serions pas là ! Il irait bien ! Mon Louis irait bien et il ne viendrait pas de se faire passer à tabac par cette folle !

Mon cerveau fonctionne à dix-mille à l'heure. J'ai l'impression que la scène qui vient de se dérouler devant mes yeux est tout droit sortie d'un cauchemar. Un véritable cauchemar. Perrie est là, devant moi, les bras ballants et le regard vide. Elle tremble. Elle tremble de tout son corps. Ce sont les sanglots de mon fils qui me ramènent à la réalité. Je soupire lourdement, le cœur meurtri et déchiré en mille morceaux.

Elle a osé faire ça. Elle a osé s'attaquer à Louis alors qu'il n'y était pour rien et, en plus, en présence de Samuel.

Perrie a osé faire ça.

« Samuel, mon chéri... » murmure-t-elle entre deux tremblements.

Je la vois essayer de se rapprocher de Samuel. Mais je secoue la tête, elle est prête à enjamber Louis comme un vulgaire animal blessé pour aller vers Samuel mais je l'empêche d'avancer. Je la repousse et lui barre le chemin.

Il n'est pas question qu'elle s'approche de Samuel.

Il n'est pas question qu'elle s'approche de moi.

Il n'est pas question qu'elle s'approche de qui que ce soit d'autre.

Il n'est pas question qu'elle reste une seconde de plus ici !

Je m'interpose alors qu'elle essaie de forcer le passage et je secoue la tête.

« Pars ! Perrie, Pars ! Pars avant que je fasse quelque chose que je regretterai. » je dis avec conviction en sentant ma mâchoire trembler de colère et de fureur.

Je crois ne jamais avoir eu autant de contrôl sur moi-même. Il n'y a pas si longtemps, je me serais littéralement jeté sur elle. Pourtant, je n'ai qu'une envie : la mettre à terre et la faire taire à jamais. Elle ne mérite plus de vivre et respirer. A ça, non ! Elle pose son regard sur moi, elle se pince les lèvres et murmure un « tu le regretteras » avant de faire volte-face et de disparaître dans le couloir.

Les pleurs de Samuel redoublent dans mon dos et je me retourne. Je tombe à genoux face à lui et lui ouvre les bras. Il vient tout de suite se blottir contre moi à la recherche de protection et de réconfort.

« C'est fini, je suis là... C'est fini, Samy. » je lui murmure d'une voix apaisante alors que je sens les larmes rouler sur mes propres joues.

Il continue de pleurer silencieusement contre moi mais je ne peux pas rester là, contre lui sans m'assurer que Louis aille bien. Je dois appeler une ambulance, le faire transporter d'urgence à l'hôpital et le faire soigner ! Je prends une grande inspiration et me détache de Samuel. Je dépose mes mains sur chacune de ses épaules et je plonge mon regard dans le sien :

« Tu veux être un grand-garçon ? »

Il hoche la tête en reniflant et je lui souris tristement.