#59 Cachette

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- T'as le permis toi?

- A vingt et un ans ce serait étrange de pas l'avoir tu crois pas?

- Tu viens seulement d'être majeur donc non c'est pas étrange.

- Oui j'ai le permis comme tu peux le voir. Je ne conduirai pas sinon.

- Je pouvais pas le savoir monsieur Min. Oublie pas qu'on a pris un taxi l'autre jour.

- Fermez là un peu. Soupira Taehyung. Vous me fatiguez.

- En même temps il est quatre heures trente passées. Fit remarquer Neula.

- On dormira pas temps qu'on l'aura pas retrouvé je vous préviens. Je dis sur un ton menaçant.

- Sérieux? Je comptais faire un bon p'tit somme sur le canapé du salon moi. Ironisa mon ami.

- Tu te crois drôle? Je fis en la frappant dans le dos.

- T'es même pas marrant. Il bouda.

- Parce que t'arrive encore à rigoler?

- Oh ça va! C'est pas en chialant qu'on va la retrouver. Il se cala correctement au fond du siège.

***

Je suffoquais tellement. Mon cœur battait si faiblement, que je ne l'entendais plus.

Les palpitations de mon organe vital ne s'arrêtaient pas. J'étouffais tellement dans cette pièce sale et dénuée de lumière. J'étouffais au point de ne devoir tousser pour m'oxygéner. Ma respiration était lente et irrégulière. Elle était bruyante. J'avais besoin d'air. Juste un souffle froid. Je ne demandai pourtant pas grand chose.

Ce poids sur ma poitrine ne se dissipait toujours pas. J'avais l'impression de passer sous un camion plus d'une dizaine de fois. Qu'on me posait une énorme pierre sur le thorax. Qu'on me donnait de violents coups de poings au cœur. 

Ma gorge était si serrée, ne facilitant en aucun cas ma respiration déjà fragile. J'avais ma main sur mon cœur, agrippant mon débardeur désormais sale et noirci.

Mais même mes mains me lâchaient. Elles ne m'obéissaient plus. J'étais parcourue de frissons et mes pieds tremblaient. Comme si je passais sous un taser, a l'électricité.

Et je commençai à partir. Je le sentais.

Alors... Avant de m'en aller, je regardais une dernière fois cette silhouette dans le coin de la pièce.

Une dernière fois, je me vidais. Autorisant enfin mes larmes à sortir. Brisant le barrage que j'avais construit.

Et alors que je pensais ne plus avoir de force pour quoi que ce soit, mes perles dévalèrent mes tempes pour s'échouer sur le sol froid.

Elles étaient sorties si facilement. Je ne m'y attendais pas.

Était ce une accumulation de plein de choses? Tant de chose que je ne voulais pas extérioriser et qui, soudainement et sous le désespoir, ressortaient?

Pourquoi moi? 

Pourquoi ça tombait sur moi?

Et pourquoi je ne faisais rien pour arranger les choses?

J'allais vraiment partir comme ça? Alors que mon père n'était pas là? Que mon frère se retrouverait sans famille?

Non je ne pouvais pas fermer les yeux. Je ne pouvais pas le laisser.

Je suis làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant