- Tu n'as pas d'affaires, mais je suppose qu'il reste encore celles d'Anaël si tu as besoin. Mais pour le moment, j'aimerais bien rendre visite à quelques personnes avant d'aller à Stenyar.

- Stenyar, répétai-je. C'est une ville ?

- La capitale de l'empire, répondit-elle avec une forme de fierté. C'est plus qu'une ville, crois-moi. Dans le temps où j'étais au pouvoir, l'ambiance dans les rues étaient incroyable. Jusqu'à la guerre, et là, tous les soirs, nous traversions la ville en tenant nos morts. C'était moins joyeux, mais tout aussi incroyable et beau. Je suis sûre que tu vas aimer.

- Ouais, sûrement.

Elle m'a fait signe de la suivre et elle m'a montré une chambre. Elle a ouvert une armoire et après réflexion, elle m'a fourré un jean et une chemise dans les bras. Elle m'a indiqué le chemin de la salle de bains et m'a dit:

- Je t'interdis de te balader à mes côtés en t-shirt déchiré. Va te changer.

Elle m'a poussé dans la pièce et fermé la porte derrière moi. J'ai essayé les habits. Ils étaient plus ou moins à ma taille, et l'image de l'homme sur les photos m'est revenu en tête. J'ai rassemblé les informations que j'avais sur lui. Il s'appelait Anaël, vivait dans les mêmes appartements et était mort. En plus de ça, il semblait être un con fini.

Je suis sorti et ai trouvé Annabella penchée sur la table basse. Elle analysait des dossiers avec un certain intérêt. Je n'ai pas osé la déranger, mais elle a fini par relever la tête, l'air soucieuse.

- J'avais oublié ce dossier en partant, expliqua-t-elle. Mais ce n'est plus important, l'affaire est classée. En tout cas, je vois que les vêtements sont à ta taille. Alors sors de là.

Elle semblait calmée depuis nos retrouvailles. Je me demandais si elle n'avait pas décidé de faire confiance à Thalia.

Annabella m'a guidé à travers le Château, et je crois que nous l'avons traversé dans son intégralité.

- C'est un endroit qui va sans doute te plaire, sourit-elle.

D'un geste de la main, les portes se sont ouvertes. Tout le monde s'est tourné vers elle, et en une fraction de seconde, tout le monde était à genoux.

- Levez vous, soupira-t-elle. Vous savez que je déteste ça. (Elle s'est tournée vers un grand noir qui lui souriait.) Ahmed !

Il l'a serrée dans ses bras, et elle lui a rendu son étreinte. Elle avait l'air très heureuse de le revoir, et j'en ai ressenti un pincement de jalousie. Mais je me suis vite rendu compte que je n'avais aucune raison de m'inquiéter.

- Ahmed, je te présente Luke, dit-elle avec un sourire contrit.

Il a posé des yeux chaleureux sur moi, et s'est penché pour me serrer la main. Nous nous sommes souri, et Annabella a déclaré :

- Luke, je te présente Ahmed Aghawe, Maître des Guerriers, et une des personnes que j'aime le plus sur cette planète. C'est un peu un père pour moi, tu vois.

- Tu me vieillis, sourit Ahmed.

- Tu aurais l'âge d'être mon père, fit-elle remarquer.

- Largement, oui.

Elle lui a tapoté le dos , et a lancé :

- Retourne travailler, c'est mieux.

- Ta mère habite toujours l'aile est, informa le Maître. Bonne chance avec elle.

Annabella a grimacé.

[TOME 4]L'Amour du TempsWhere stories live. Discover now