Le Lapin de sable

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Les souterrains du manoir ont toujours effrayé Nathaniel. Aujourd'hui encore, il se rappela la fois où il avait dû descendre dans ce dédale ténébreux le jour de son quatrième anniversaire. Et tandis que certains enfants craignirent le sous-sol de leur maison, lui, eu tout particulièrement peur de la partie Sud-Ouest des souterrains car ce fut la seule partie entièrement plongée dans l'obscurité.

Auparavant, l'ancienne salle de jeu s'y trouva juste au-dessus jusqu'à ce que sa mère la ferme, leurs jouets finissant dans une autre pièce au premier étage. Elle refusa de leur expliquer les raisons de la fermeture de cette salle et ordonna à ses enfants adoptifs de ne pas y entrer «  pour le moment ». Son grand frère Wilhelm pensa que la raison fut parce que l'ancienne salle de jeu comporta l'entrée qui mena à l'aile Sud-Ouest des souterrains. Il leur raconta que cette partie des souterrains renferma un méchant croque-mitaine appelé le "Lapin de sable".

_ «  Mais les lapins ça fait pas peur !  » Dit Anko en entendant cela.

_ « Mais ce n'est pas un lapin comme il y en a dans les livres Anko ! Celui-ci est très méchant et puni tous les enfants qui continus de jouer après l'heure du coucher ! C'est pour cela que maman nous a interdit d'utiliser l'ancienne salle de jeu ! Car le lapin de sable pourrait nous attraper et nous emporter dans les souterrains grâce à l'entrée située quelque part dans la pièce !  » Répondit Wilhelm dont les yeux jaunes comme de l'ambre l'aidèrent à convaincre son petit frère adoptif de son histoire.

Nathaniel n'aima pas vraiment les lapins. Il eut peur que leurs petites incisives mordent ses doigts. À son âge, rien que le mot «  lapin » le dissuada de s'aventurer dans l'ancienne salle de jeu jusqu'au jour de son quatrième anniversaire.

Ce jour-là, il reçut une peluche, un cheval blanc, par sa mère qui s'excusa de ne pas avoir trouvé une qui soit noire. La douceur du cadeau suffit à excuser la faute de sa mère et Nathaniel ne quitta plus sa peluche du reste de la journée. Mais elle ne put combler l'absence de sa mère qui dut aller travailler dans la soirée. Comme elle le promit à son dernier fils adoptif, elle reviendra entre minuit et deux heures du matin pour qu'il puisse dormir avec elle dans son lit.

Seulement, malgré le fait qu'elle lui eut ordonné d'aller se coucher en même temps que ses autres frères et sœurs adoptifs, Nathaniel fit un caprice à son frère aîné Wilhelm et refusa d'aller dans son lit. Il voulut dormir dans le lit de sa mère et décida d'attendre devant sa porte de chambre qu'elle rentre. Trop fatigué à se disputer avec son frère, Wilhelm le laissa bouder dans le couloir à côté de la chambre de sa mère avec sa peluche et son oreiller. Et alors que tous furent couchés à vingt et une heure du soir, Nathaniel demeura juste à côté de la chambre de sa mère. Mais plus fatigué qu'il ne le pensa, il s'endormit sur son oreiller en serrant sa peluche.

Plus tard, il fut réveillé par l'horloge qui sonna minuit et le froid qui envahit le manoir familial. Il se frotta les yeux et regarda autour de lui : aucune trace de sa mère. Elle lui manqua atrocement. Fatigué, ses pieds mordus par le froid l'empêchèrent de se rendormir. Aussi, ne voulant pas manquer le retour de sa mère, il se mit à jouer avec son cheval en peluche. Possédé par ses contes imaginaires, il fut vite emporté par l'ambiance du jeu et se tint debout pour mieux vivre ses aventures cavalières.

Loin de chuchoter, Nathaniel cria ses histoires imaginaires qui résonnèrent dans le couloir. Dansant et tournoyant sur le parquet glacé du manoir, il balança sa peluche et la jeta en l'air pour la rattraper. Son jeu réveilla probablement ses frères et sœurs mais l'âge insouciant de Nathaniel lui fit ignorer ce détail.

Quand un «  chut » prononcé avec sur ton agacé résonna, Il revint à la réalité. Immédiatement, il devint silencieux. Eut-il réveillé sa fratrie ? Déranger sa mère qui vint juste de rentrer ? Cette pensée l'envahit plus vite que la précédente et il courut au bout du couloir pour s'excuser auprès d'elle. À l'interstice, il fut surpris de ne voir personne venir des escaliers. Eut-il réellement réveiller ses aînées ? Il s'approcha de la porte de leur chambre avant qu'un cri strident intervienne dans son action.

Les Enfants du monde souterrainWhere stories live. Discover now