Chapitre 11

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PDV Roxanne

   Désormais déchaussée et ne possédant même plus ma veste, je regardais ses yeux bleus brillaient de malice. Il s'en amusait, c'était indéniable.

— Brice... Je ne vais pas dormir ici, annonçai-je, cherchant encore dans ma tête un moyen d'échappatoire.

— J'ai pas les clés et tu ne vas pas sauter par la fenêtre, voyons.

— On peut essayer d'ouvrir la porte avec une pince, une fourchette ou je ne sais quoi. On ne va pas rester bloqué, enfin, reprit-je, tandis qu'il m'enlaçait contre lui.

— On va surtout s'embêter. Ne t'en fait pas, ça ne me gêne pas du tout que tu restes ici. On va s'éclater, continua-t-il tout naturellement, en m'amenant ensuite dans sa chambre.

   Brice me lâcha vers son lit, puis partit ensuite fouiller dans sa commode. Il en sortit un t-shirt à lui ainsi qu'un short de football. Il me reprit ensuite la main, puis me laissa désormais dans la salle de bain, face au miroir.

— Bon eh bien je te laisse te changer et tout le tralala. J'ai une brosse à dent neuve dans le meuble, et aussi des serviettes dans le placard ci dessus. Voilà, bonne préparation et à tout à l'heure bébé.

   Voilà. Je me retrouvais donc dans son appartement. Dans sa salle de bain. Ses vêtements en main et tout le matériel à ma disposition.

J'adore ces fins de soirées imprévues

    Sortant finalement de la salle de bain, je pouvais déjà ressentir ce regard clair sur moi. Un grand sourire se dessina sur ses lèvres. Ses yeux commencèrent à briller et quand je le vis se lever, nul doute qu'on pouvait constater ce visage enjoué.

— Que tu es belles avec mes affaires, j'adore !

— J'ai déjà porté tes affaires. Rappelle toi l'année dernière en sport, quand j'avais oublié mon t-shirt.

— Dis donc... C'est que nous étions vachement proche à l'époque. Enfin, comme aujourd'hui tu me diras, répliqua-t-il, me déposant ensuite un baiser sur le front.

    Quand même assez amusée par sa réplique, je souriai, puis lui tirai sans méchanceté la joue.

— Tu es encore plus proche qu'avant, imbécile.

— Évidemment. Et ça va continuer dans le futur, d'ailleurs, conclut-il, en nous emmenant quelques secondes après vers le canapé.

   Même si j'étais résignée à dormir ici et surtout, à rester avec lui, je ne pouvais m'empêcher de sourire. La télé était allumée, prête à se lancer sur un de mes films préféré : le Noël de Monsieur Jack. Des couvertures et des coussins étaient également tout prêts, ainsi que deux tasses de chocolats chauds. Et le pompon était aussi le paquet de Kinder qui se trouvait sur la table.

— Tu avais déjà tout planifié ? questionnai-je.

— Pas du tout, voyons. Je sais juste ce que tu aimes et que cela te fera un peu oublier le fait que tu restes ici avec moi, ce soir.

   Je déposai un baiser rapide sur sa joue, puis me retournai ensuite pour aller m'installer sur le canapé.

— Merci. C'est très gentil, dis-je, sincère.

   Brice faisait des efforts et le voir me préparer tout cela me faisait plaisir. Cet homme est adorable. Et même si je restais malheureusement enfermée ici pour cette nuit, Brice faisait tout pour que je me sente à l'aise.

— Tu m'as embrassé la joue ? Oh bordel ! On recommence ! Après on change d'endroit ! s'écria cette voix grave, avant que je ne le vois s'avancer vers moi à vive allure.

   Il se jeta en moins de deux sur le canapé, son corps se retrouvant automatiquement au dessus du mien. Et surtout, ce visage qui s'apprêtait déjà à venir à la rencontre du mien. Bon. Évidemment je l'empêchais d'aller trop loin. Un peu de retenu, quand même. Ses lèvres s'écrasaient donc contre mes mains, une nouvelle fois.

— Calme toi Brice, râlais-je aussitôt.

— Ne me regarde pas ainsi et ne me remercie pas avec cette petite voix trop craquante, alors. Tu sais que tu es trop mignonne, bon sang.

— Retiens toi, dis-je avec un petit sourire en coin, en le voyant se replacer à mes côtés.

— J'essaye.

   Pendant qu'il boudait, je décidai de m'emparer des deux tasses. Je lui donnais la sienne entre ses mains et je buvais enfin mon chocolat chaud. Amusée mais néanmoins voulant lui remonter le moral, je décidais donc de reprendre la parole :

— Tu sais que tes chocolats chauds sont mes préférés ? Même ceux de mon papa ne sont pas aussi bons.

Ah. Ses jolis yeux bleus brillaient de nouveau.

— C'est vrai ?! répliqua-t-il, heureux.

— Oui. J'adore les tiens et je ne mens pas, continuai-je en déposant ma tasse.

   En à peine quelques secondes je me retrouvais déjà collée contre lui. Je décidais de laisser ma tête poser contre son épaule, pendant qu'il plaça une couverture sur nos cuisses.

— Ton chocolat chaud va refroidir, repris-je.

— M'en fiche. Je profite de toi ; ma nouvelle bouillotte humaine.

— J'enclenche le film. Tu peux t'endormir contre moi. Je serai le plus heureux des hommes, me murmura une nouvelle fois mon cher Brice, ne perdant plus de temps pour appuyer sur la télécommande.

   Je ne répondis rien quant à cette remarque, seul un sourire étira mes lèvres. Dans une position plutôt confortable et profitant également de cette chaleur, je ne pouvais nier une chose :

C'était bien que je reste ici.

**

   À moitié dans les vapes, je ressentais mon corps être bougé de sa place d'origine. Aussitôt je commençai à ouvrir les yeux, apercevant ainsi que mon visage se trouvait être niché dans un cou. Et par n'importe lequel au vu de ce parfum si familier.

— On fait quoi ? murmurai-je à moitié endormie, en voyant que nous rentrions dans une nouvelle pièce.

— On va faire un agréable dodo, ne t'en fait pas. Ton adorable petit ami s'occupe de toi, intervint cette fameuse voix, avant que je ne sente mon corps glisser contre un matelas.

   Je me relevai d'un mouvement et déjà, mes yeux ne  quittaient plus cette grande silhouette. Pas du tout pudique et s'en fichant royalement, il en profita pour se débarrasser de son pantalon et de son t-shirt. Il attrapa ensuite un short puis me rejoignit dans le lit.

— Euh. Que fais-tu Brice Wilson ?

   D'accord je reste ici. D'accord je reste avec lui. Mais pas d'accord pour que je dorme à ses côtés. Il me semble que je n'ai pas dit oui. Pas du tout, même. Il est dangereux et ça mon cœur le sait très bien.
Le canapé faisait très bien l'affaire puisque la preuve, je m'étais endormie tout à l heure.

— Bah je t'installe avec moi, précisa-t-il. Tu t'es endormie dans le canapé et je n'allais pas te laisser là-bas. Ici il fait plus chaud et on est plus à l'aise. Il y a une ambiance cocooning je trouve.

— Je peux aller dormir là-bas. Dis-moi juste où sont les couettes et c'est bon, répliquai-je, avant de le voir s'allonger près de moi.

– Je n'ai pas de couette, ça coûte cher. J'ai juste celle-ci et tu peux également disposer de mon corps qui fait un parfait office de bouillotte.

   Ses bras entourèrent mon dos et ses jambes se glissèrent entre les miennes. Son visage était à présent près du mien, toujours orné d'un grand sourire d'enfant.

— Lâche-moi, soupirai-je, avant de sentir ses lèvres s'écraser sur ma joue.

— Bonne nuit bébé. Ne t'en fait pas, je ne te quitte pas ; je reste avec toi pour cette merveilleuse nuit.

— Brice...

— Bisous, conclut-il, en éteignant d'un main la lampe.

One BoyWhere stories live. Discover now