Chapitre 31 : Pour toi Mia, toujours.

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Je retiens difficilement mes sanglots, et c'est presque une délivrance quand j'entends la porte de ma chambre claquer. J'espère que ma mère travaille et qu'elle n'aura rien vu ni entendu de cette mascarade. Lui, tambourinant contre ma porte comme un demeuré tandis que je n'arrivais pas à prononcer quoi que se soit.

Encore une fois, j'ai tout gâché. Je m'en veux, terriblement. Mais j'ai n'ai pas réussi à ne pas paniquer.

Je fais n'importe quoi. J'aime ce qu'il se passe entre nous, beaucoup trop même. Et je pense que c'est le problème. Je n'ai jamais ressenti une chose pareille, que se soit sous ses doigts ou simplement en le regardant.

Je rentre dans ma douche, lieu de tout mes doutes et émotions ces derniers temps. Mais aujourd'hui, je n'ai pas envie d'une douche glaciale pour faire redescendre ma température. Non, je la veux bouillante. Bouillante pour oublier ce froid qui vient de me saisir. Je laisse couler l'eau sur ma tête, jusqu'à ce que j'arrête de sangloter. Tant pis si je prends toute l'eau chaude.

Je finis par sortir, m'enroulant dans une serviette en coton. Je peigne mes cheveux, observant mes yeux boursoufflés dans le reflet de mon miroir. J'ai l'impression d'être une vraie pleurnicharde depuis mon retour de Seattle.

Je pénètre à nouveau dans ma chambre, la trouvant vide. En même temps, je m'attendais à quoi ? À ce qu'il soit là, gentiment assis sur le lit avec ses abdos parfait.

Qu'est-ce que je peux être conne parfois.

Je soupire en enfilant un chandail blanc et un short noir en coton, aucun effort n'étant prévu pour aujourd'hui.

Je laisse mes cheveux humides trempés mon haut, avec la chaleur qu'il fait, je ne doute pas une seule seconde que ça séchera rapidement.

Je constate avec fatalité que je n'ai pas de message. De rage, je lance mon téléphone sur mon lit avant de sortir de ma chambre. 
Je dévale les escaliers, avec la ferme intention de noyer ma colère et ma tristesse dans un petit-déjeuner olympique.

Lorsque j'entre dans la cuisine, je marque une pause.

Il est là.

Habillé mais bien là. Dans ma cuisine, face à moi. Il est derrière l'îlot et mange ses céréales comme si de rien n'était. Il lève nonchalamment les yeux vers moi et je suis soulagée de ne pas voir une once de colère dans son regard.

Il ne m'en veut pas.

- Tu pensais que j'étais parti ?

Je me contente de hocher la tête de haut en bas. Oui, j'en étais persuadée. Et le piège se referme un peu plus autour de moi. Il est resté et je ne fais que plonger un peu plus pour lui.

- Ne t'inquiète pas, je ne vais pas tarder. Je n'ai plus de céréales chez moi, alors j'en profite.

Je suis d'abord touchée par ses paroles avant de percevoir son petit sourire narquois qu'il me sert avec un clin d'œil. Et je me demande comment j'ai pu penser que la situation était irrattrapable.

- Il en reste un peu pour moi ? Je demande timidement.

- Pour toi Mia, toujours.

Mon sourire s'étend et je m'approche de lui, piquant le paquet avant de m'installer à ses côtés. J'attrape un bol et une cuillère avant de me servir du lit.

- Quoi ? Il s'étrangle, tu mets le lait avant les céréales ?

Son expression de dégoût me fait glousser et il ajoute :

- Tu me déçois.

Comme réponse, je lui tire la langue et son sourire retombe. Je crois d'abord avoir fait une connerie - encore - avant que sa main ne trouve ma joue.

Mia&Maël : le meilleur ami de mon frère.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant