Chapitre 3 : Monte

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Je me regarde dans le miroir après avoir mis mon rouge-a-lèvres rouge

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Je me regarde dans le miroir après avoir mis mon rouge-a-lèvres rouge. Je ne suis pas trop mal, mais sincèrement ce soir j'en ai rien à faire.

Mon monde vient s'écrouler, quand j'ai surpris mon père entrain de tromper ma mère il y a un quart d'heure avec la voisine qui me gardait quand j'étais petite.

- Tu es prête mon cœur ?

Je n'ai pas entendu mon père entrer et je ne sais pas trop comment agir avec lui, j'aimerai lui balancer à la tête que je sais tout mais je n'y parviens pas – du moins pour le moment.

Je pivote vers lui en soupirant.

- Tu es sublime, tu es une vraie femme maintenant.

Cette conversation devient presque gênante, mes parents ne se sont jamais autant intéressé à moi et ça me fait presque peur. Pour me rassurer je me dis que tout ça aura disparu demain.

Je remet le perfecto en cuir dans lequel j'étais arrivée, et lui passe devant en m'efforçant de sourire.

Je grimpe dans la voiture de fonction de mes parents et les regarde pendant tous le chemin en train de parler comme si tout allait bien.

- Pourquoi Julien n'est pas avec nous ?

J'espère que mon ton n'est pas trop plaintif, mais j'ai simplement besoin de parler de ce que j'ai vu à quelqu'un.

- Nous voulions passer une petite soirée sympa rien que tous les trois, pour une fois.

Je fronce les sourcils, rendez-moi mes parents. Ceux qui se fichent pas mal de ce qui m'arrive et qui ne sacrifieraient pas un Vendredi soir pour leur fille.

Je remue sur ma chaise en lisant la carte, ils m'ont vraiment sortit le grand jeu. Rien n'est à moins de 50 euros, pas même quelques crevettes se battant en duel. Ça doit être grave.

Ils n'arrêtent pas de me poser pleins de questions, même sur mes amies, alors qu'il n'en ont d'habitude rien à cirer.


Mais en plein milieu du plat principal je craque, au moment où elle me demande si j'ai rencontré un bel américain. Le problème n'est pas vraiment ce trou du cul d'Austin mais plutôt qu'on joue à la famille parfaite en parlant d'amour alors que mon père semble forniquer avec la voisine.

Je lâche mes couverts dans un fracas, faisant retourner les autres tables.

- Je peux savoir ce qui se passe ?

Mon ton impatient leur fait écarquiller les yeux.

- Mais rien du tout mon bébé, nous..

- Arrête Maman, je siffle, ne me prend pas pour une idiote.

- Ne parle pas comme ça à ta mère.

Il se fiche de moi, je rigole amèrement avant de le regarder dans les yeux.

- Ne me dis pas comment je dois parler à Maman quand tu te tapes la voisine.

Je m'en veux immédiatement d'avoir balancé ça comme une bombe, je vois déjà ma mère péter les plombs, envoyant ses pâtes à la truffe sur mon père.

Cependant, quelques secondes passent et il n'y a ni cris, ni pleurs. C'est alors que mes parents se lancent un regard.

Elle sait. Ma mère sait.

- Maman ?

Mon ton est bas et étranglé.

- Dis quelque chose..

Elle prend une grande et profonde inspiration.

- Chérie, Papa et moi sommes en pleine procédure de divorce.

Mes épaules s'affaissent et j'en ai marre de subir autant de mauvaises nouvelles en une seule journée.

- Non, je souffle, ce n'est pas possible vous vous aimez !

Dans un regard entendu ils se mettent à rire ensemble et je me pince pour savoir si je ne rêve pas.

- Bien sur mon cœur, il répond, nous avons partagé 23 ans de notre vie ensemble et nous avons eu deux merveilleux enfants mais nous avons besoin de passer à autre chose.

Je secoue la tête, je ne veux rien entendre.

- Quand est-ce que c'est arrivé ? Je m'étrangle.

Les larmes se remettent à affluer en masse sur mes joues.

- Ça fait très longtemps qu'il n'y a plus rien entre nous Mia, nous avons simplement attendu que vous soyez assez grand pour..

Ça en est trop, je me lève et jette ma serviette sur la table, laissant les gens autour me dévisager.

- Je vous déteste !

Je crie presque, emportant mon sac et courant à l'extérieur de l'établissement. Je pleure comme une idiote, m'éloignant un peu de l'entrée pour ne pas apeurer les clients. Je m'assois sur un rocher au bord de la route, juste assez éloignée pour ne pas que mes parents me trouvent.

Je dois appeler Julien.

Je fouille dans mon sac à la recherche de mon téléphone. Son numéro que je n'ai pourtant pas composé depuis presque un an, m'apparaît naturellement.

À la deuxième sonnerie, il décroche.

- Allôôôô !

J'entends la musique dans le fond mais je n'y prête pas attention.

- Papa et Maman vont divorcer !

Je hurle dans le combiné, tout en sanglotant. Quelques secondes passent et la musique paraît de plus en plus loin.

- Oh.. Mia.. je suis dé-désolé que tu l'apprennes comme.. ça ça.

Il le savait, la colère monte en moi mais je la laisse de côté pour lui poser cette question.

- Tu es bourré ?

- No-non.

- Tu es bourré.

Je renifle, laissant finalement mes sanglots prendre le dessus.

- Pleure pas.. je viens te-te chercher.

- Non, tu ne peux pas conduire.

Je l'entends jurer de l'autre côté du fil.

- J'ai une une idée, envoie adresse.

Et il raccroche, pendant que je lui envoie ma localisation.

Dix minutes passent et mes parents ont tenté de m'appeler pas moins de trente fois. Je préférais quand il me laissait faire tout ce que je voulais et que je devais me mettre minable et vomir sur le tapis du salon pour qu'ils s'occupent de moi.

Je soupire de soulagement quand quelques minutes plus tard, la voiture de mon frère apparaît juste devant le restaurant.

Je quitte ma cachette pour marcher jusqu'à elle, mes escarpins à la main. Je ne prend même pas la peine d'essuyer mes larmes, il me connaît.

Quand je parviens au véhicule, la vitre côté passager s'ouvre et j'ai un léger mouvement de recul.

- Monte.


Mia&Maël : le meilleur ami de mon frère.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant