Chapitre 16.2 ⭐

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Il me laissa finalement sur le parking de l'école vers seize heures quarante. Je vérifiai bien que j'avais toujours mes clefs de voiture sur moi et me dirigeai vers les portes de l'établissement. Il n'y avait pratiquement plus de voitures sur le parking, les seules restantes devaient certainement être celles des professeurs toujours présents dans l'établissement.

Je passai la double porte et commençai mon ascension vers le premier étage. Les couloirs avaient déjà été nettoyés et j'essayai d'éviter au mieux les dernières traînées humides qui jonchaient le sol. J'arrivai devant la porte de ma classe de physique que j'ouvris avant de me faufiler à l'intérieur en prenant bien soin de refermer la porte derrière moi pour éviter qu'un professeur me surprenne toute seule dans une classe après la fin des cours.

— Je commençais à penser que tu ne viendrais pas, grommela une voix que je connaissais que trop bien.

En sursautant, je me retournai et me retrouvai face à mon professeur de physique qui était tranquillement installé à son bureau. Il n'avait pas l'air content du tout et je décidai de me la jouer cool et de récupérer mes affaires sans faire d'histoire. Alors je m'avançai vers mon banc habituel où étaient toujours disposés mes affaires de cours. Je sentais son regard me brûler le dos tout le temps que je rangeais mes cours dans mon sac.

Quand finalement tout fut en place, je me retournai et me retrouvai nez à nez avec lui.

Mais merde ! Il s'était déplacé sans faire aucun bruit.

— Tu ne pensais quand même pas que ça allait être aussi simple ? D'ailleurs, je peux savoir où se trouve celui qui t'a incitée à brosser mon cours ?

C'était la meilleure ! Il pensait que c'était Connor qui m'avait incitée à brosser toute la journée.

— Il n'y est pour rien, c'est moi qui l'ai forcé et je suis prête à en assumer les conséquences, répliquai-je sur un ton de défi.

— Ce n'est pas un jeu, Jiulia ! s'énerva-t-il.

Pourquoi fallait-il toujours que tout se ramène à un jeu qui n'avait même pas lieu d'être ? Il m'avait lui-même assuré qu'il ne jouait pas et ce n'était pas dans mes intentions de jouer avec lui.

— Mais je ne joue pas. Vous vouliez la vérité, la voilà.

Il souffla tout en se retournant pour passer une main lasse dans ses cheveux. Avec le temps, j'avais remarqué qu'il s'énervait assez vite quand il s'agissait de moi et ma scolarité. Je profitai de ce moment pour me faufiler derrière lui et tenter d'atteindre la porte, mais au moment où je m'apprêtais à l'ouvrir, sa grande main vint s'écraser sur celle-ci et il la referma d'un coup sec.

Zut.

— Nous n'avons pas terminé !

— La journée est terminée, vous ne pouvez pas me garder ici, m'exclamai-je.

Je me retournai vers lui : il avait toujours sa main sur la porte et donc son bras passait au-dessus de mon épaule. Bizarrement, j'avais une impression de déjà-vu.

Il me fixait durement avec ses beaux yeux bleus et j'essayai d'en faire de même, mais mes yeux verts ne faisaient clairement pas le poids contre ses deux iris qui devaient faire craquer beaucoup de filles. Mon cœur s'emballa à cause de cette proximité à laquelle je commençai, malgré moi, à m'habituer et je ne savais plus où me mettre.

Soudain, son regard froid céda sa place à un regard plus malicieux et un sourire vint déformer ses lèvres. Dans ces moments-là, j'aurais donné n'importe quoi pour savoir quelle pensée incongrue traversait son esprit.

Breaking the limit - 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant