Chapitre 11.2 ⭐

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Ambre me suivit jusque chez moi avec sa propre voiture. La porte d'entrée franchie, je constatai que les préparateurs étaient toujours en train de s'activer dans tous les sens. La grande pièce de derrière, qui servait habituellement de grande salle à manger, avait été entièrement vidée pour laisser place à une décoration sombre et brillante que j'avais choisie. La grande terrasse avait aussi été aménagée : elle était surplombée de hautes tables recouvertes de housses noires sur lesquelles avaient été déposées des bougies argentées. Les lumières de la piscine étaient déjà allumées et des pétales de fleurs noires avaient été déposés à sa surface.

Des tapis à motif de damiers – les mêmes que dans la grande salle –avaient été étalés tout autour de la piscine, afin que tout le monde puisse danser.

Je vis Carmela s'activer de l'autre côté de la piscine, son presse-papiers dans une main et un talkie-walkie dans l'autre. Elle dictait ses ordres dans un calme étonnant. J'imaginais qu'avec un travail comme le sien, elle devait pouvoir être capable de commander sans perdre son sang-froid.

— Tu es bien pâle, chérie. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? s'enquit ma mère adoptive qui venait de s'approcher de nous.

— Elle a tué Garfield, expliqua Ambre.

Carmela fronça les sourcils, ne comprenant pas trop la métaphore de ma meilleure amie.

— Mais qu'est-ce que tu racontes ?

— J'ai tué un chat... roux, qui plus est. Mais je ne l'ai pas fait exprès !

Ça paraissait logique, mais je jugeai bon de quand même le préciser. Carmela ne voulait pas en savoir plus, sensible elle aussi au sort des animaux. Par contre, elle nous ordonna d'aller nous préparer et on s'exécuta.

Ambre avait sorti sa petite valise de magicienne dans laquelle elle rangeait tous ses produits de maquillage et capillaires. Quand elle étala tout son matériel sur mon lit, je ne pus m'empêcher de chantonner quelques paroles de chanson :

Ce soir je serai la plus belle pour aller danser.

— Tais-toi, Jiulia, se moqua-t-elle. Va te laver puis je m'occuperai de toi.

— À vos ordres, chef !

Je me dirigeai vers ma salle de bain et commençai à faire couler l'eau de ma douche. Je me déshabillai lentement et me regardai longuement dans le miroir. Les bleus qui dataient de mon agression s'étaient bien estompés et ma lèvre avait retrouvé une forme normale et lisse.

En retournant dans ma chambre, un essuie autour de moi, je surpris Ambre en train de se maquiller. Décidément, je ne les comprendrai jamais, elle et Marzia, avec leur maquillage alors qu'elles allaient porter un masque.

— Ambre, te maquiller ne sert à rien, tu le sais, j'espère ?

Elle se tourna vers moi et me fit des grands signes avec ses bras. Ambre n'était clairement pas douée pour s'exprimer avec des signes, elle continuait d'agiter ses bras dans tous les sens.

— Ambre, parle ! m'écriai-je.

— Bouge-toi un peu ! Branche déjà le fer à boucler que je puisse te coiffer !

— Je pensais laisser mes cheveux détachés.

— Pas question ! Je vais te faire un beau chignon avec de belles boucles. Et tu seras un magnifique cygne.

Je soufflai pour marquer mon mécontentement et branchai le fer à boucler comme elle me l'avait demandé. Son maquillage terminé, elle m'obligea à m'asseoir sur ma chaise de bureau qui faisait maintenant face à mon grand miroir. Elle commença à appliquer sa magie, comme j'aimais l'appeler, dans mes cheveux. Il était passé dix-neuf heures quand nous fûmes enfin habillées et coiffées. Ambre siffla en me voyant enfin sortir du dressing.

Breaking the limit - 1Where stories live. Discover now