Chapitre 2.3 ⭐

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Quand on arriva au bar avec Marzia, mes amis se tournèrent vers nous et Ambre me fit les gros yeux. Je la voyais déjà me crier dessus parce que je ne l'avais pas prévenue que ma sœur venait. Mais bon, ça lui passerait, Marzia n'était tout de même pas aussi insupportable que le sous-entendait ma meilleure amie.

Le bar avait un style rétro, un peu comme dans les films. De jour, ils servaient les meilleurs milkshakes. Mais de nuit, la barmaid s'appliquait à préparer les meilleurs cocktails. Evidemment, ils proposaient d'autres alcools et ils préparaient également des milkshakes la nuit, mais ce n'était pas pour manger une glace que nous venions. On alla s'asseoir avec mes amis et on commanda à boire. Quand j'eus dit au serveur que j'allais prendre une vodka, Marzia me coupa :

— De la vodka, sérieusement ?

— Les conditions Marz, répétai-je en lui souriant.

Je voulais juste la faire marcher un peu. Je comptais en prendre une et poursuivre à l'eau, comme vendredi soir.

— Jiulia a déjà bu de l'alcool, tu sais. Et je suis sûre que tu en buvais tout autant quand tu avais notre âge, enchaîna Ambre.

Marzia n'était pas étonnée et ne s'énerva pas non plus sur ma meilleure amie pour lui avoir parlé comme elle venait de le faire. Bon ce n'était pas bien méchant, mais ma sœur adoptive ne supportait pas quand quelqu'un haussait le ton avec elle.

Le serveur repartit et revint aussitôt avec nos commandes. Marzia me lança un regard désapprobateur quand je bus une gorgée de mon breuvage, mais je n'en tins pas compte. Par contre, la barmaid n'avait pas dosé sur les quantités car le liquide laissa une brûlure sur son passage dans ma gorge.

Comme tous les soirs dans ce bar, la musique se faisait entendre et plusieurs personnes dansaient. Certains complètements éméchés et d'autres juste par plaisir. Vers minuit, la porte du bar s'ouvrit laissant entrer un courant d'air et un petit groupe de garçons. Je les observais vite fait et mes yeux dérivèrent sur Connor. Il se tenait là, debout dans l'embrasure de la porte, un jean noir et un simple t-shirt blanc. Je ne pus m'empêcher de le reluquer, je devais avouer qu'il était assez beau. Une main passa devant mes yeux et quand je détournai enfin le visage, je vis une Marzia souriante.

— C'est ton petit copain ? me demanda-t-elle en levant un sourcil.

Combien de verres elle avait bu ? Elle me faisait penser à une gamine de seize ans qui découvrait les bienfaits – ou pas – des soirées alcoolisées.

— Non !

— Non mais pas loin ! ajouta Ambre, l'alcool prenant le dessus sur ce qu'elle disait.

— N'importe quoi, je le connais à peine ! les rabrouai-je.

— Oh il se dirige vers ici !

Je me retournai et, en effet, il marchait dans notre direction. Ma sœur et Ambre me regardaient avec des yeux remplit d'attentes. Je leur fis un non de la tête pour leur faire comprendre que je ne voulais pas qu'elles fassent de remarques gênantes comme elles en avaient l'habitude. Il arriva à notre table et me désigna la chaise à côté de moi du menton, je lui fis un signe de la main pour l'inviter à s'asseoir.

— Je ne savais pas que tu venais ici, me dit-il en souriant.

— Ça nous arrive, répondis-je en désignant mes amis et Marzia de la main.

Ses amis nous rejoignirent et on se serra autour de la table. Sa cuisse était à présent contre la mienne et son bras nu effleurait le mien. Il commanda une bière et m'en proposa une, mais je refusai poliment en lui montrant mon verre d'eau. J'aurais pu me sentir à l'aise en sa présence, mais les regards scrutateurs et remplis d'attentes de mes amis me gênaient. A tel point que le rouge me monta aux joues et je ne pouvais pas accuser la vodka puisque j'en avais uniquement bu un verre. Il remarqua ma gêne car il entama la conversation :

— Ce n'est pas vraiment comme ça que je voyais notre premier rendez-vous.

Pour le coup, il aurait pu choisir un autre sujet. Ambre et Marzia, qui avaient entendus, s'étaient penchées en avant pour ne rien louper de notre échange.

— Ce n'est pas un rendez-vous, répondis-je pour nier.

— Et demain, c'en sera un ? me demanda-t-il souriant une fois de plus.

Il passa un bras derrière ma chaise sans pour autant se rapprocher de trop près. Il respectait mon intimité et je le remerciai intérieurement pour ça.

— Demain ? Vous avez rencard demain ? s'interposa Ambre.

C'était plus fort qu'elle, il fallait qu'elle intervienne. Je levai les yeux au ciel en lui lançant un regard noir. Elle en fit autant et je compris qu'elle m'en voulait parce que je ne lui avais pas dit.

— J'ai invité Jiulia à manger avec moi sur le temps de midi.

— Un rendez-vous ! Déjà ! s'exclama-t-elle à nouveau.

— Ce n'est pas un rendez-vous, dis-je pour la calmer

Connor ne se vexa pas de mes propos et termina sa bière. Au lieu d'en commander une nouvelle, il se leva. Je l'interrogeai du regard.

— Je rentre, dit-il simplement

— Déjà ? Mais ça fait à peine 20 minutes que tu es là.

Ma réponse devait le satisfaire car il sourit, me dévoilant une rangée de dents blanches. Son sourire était à tomber.

— Je sais, je voulais juste te voir pour m'assurer que c'était toujours d'accord pour demain.

Sur ces mots, il tourna les talons et repartit comme il était venu. Ambre me fixa avec un regard interrogateur et pour seule réponse, je haussai les épaules. Il n'y avait rien de plus à dire et elle allait certainement vouloir m'arracher les vers du nez demain après le dîner.

On décida de quitter le bar vers deux heures du matin car on savait que ça allait être dur d'aller en cours. Pour une soirée peinarde, c'était raté. Marzia ne marchait même plus droit et elle n'arrêtait pas de crier qu'elle se sentait libre. J'avais arrêté de compter ses verres à... je ne savais même plus. Je savais que ma sœur avait une bonne descente, mais je n'imaginais pas que c'était à ce point-là.

J'appelai un taxi qui ne tarda pas à arriver et une fois installées à l'intérieur, Marzia se calma instantanément et je craignis qu'elle ne soit malade sur le chemin. Elle posa sa tête sur mon épaule avant d'être secouée par des sanglots. Merde, elle était en train de pleurer. Je soulevai mon épaule pour redresser son visage. Le chauffeur nous lança un drôle de regard dans son rétroviseur, mais je n'y prêtai pas attention.

— Et si on ne se remet jamais ensemble ? bafouilla-t-elle entre deux sanglots.

Je devinai qu'elle parlait de son Zeke et je ne savais absolument pas quoi répondre à ça. J'étais tentée de lui sortir un « un de perdu et dix de retrouvés », mais dans l'état actuel des choses, ça risquait de ne pas atteindre le but recherché.

— Je suis amoureuse de lui Jiulia. Vraiment. Si je ne l'ai pas lui alors je ne veux personne d'autre.

C'était un peu radical, mais ça devait être ça l'amour. Ne sachant plus quoi répondre, je pris sa tête et la reposai sur mon épaule pour qu'elle se calme. Elle ferma les yeux et au même moment, mon téléphone se mit à vibrer dans mon petit sac. Je le sortis et remarquai qu'il s'agissait d'un numéro étranger dont le préfixe m'était familier. Ça n'augurait rien de bon.

Je décrochai.


Normalement, notre charmant professeur devrait arriver d'ici 1 ou 2 chapitres, donc patience! :)

À votre avis, qui a bien pu lui téléphoner à 2h du matin? Vous le saurez dans le prochain chapitre! 

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Breaking the limit - 1Where stories live. Discover now