Chapitre 3.1 ⭐

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La semaine d'après, je me rendis au lycée avec quelques minutes de retard. Nous étions lundi et j'avais l'impression que toute la semaine qui venait de s'écouler n'avait jamais existé tant j'étais fatiguée et que les derniers événements me semblaient irréels.

Mes yeux verts cernés, mes longs cheveux bruns attachés dans une queue de cheval devenant grasse à vue d'œil et avec pour seuls vêtement un legging et un long sweatshirt, je franchis la grande porte d'entrée. Je traînai ma petite valise de cabine derrière moi, ce qui attira le regard de madame Tomas. En plus de ressembler à un zombie, il fallait que j'arrive en retard et que je me fasse remarquer.

— Jiulia ! Mais enfin est-ce que tu te rends compte que tu ne peux pas disparaître comme ça du jour au lendemain ? s'emporta-t-elle.

La colère avait laissé place à une inquiétude profonde. Ça s'entendait dans sa voix et je pouvais également le deviner parce qu'elle ne m'appelait jamais par mon prénom.

— J'ai prévenu Marzia des raisons pour lesquelles je devais partir et j'ai laissé un petit mot à Carmela. Elle ne vous a pas prévenu ?

— Bien sûr qu'elle l'a fait ! Mais ta sœur ne se souvenait pas de tout ce que tu lui avais dit.

Elle ne parvenait pas à se calmer. Elle manquait de souffle et son visage était devenu tout rouge.

— Je lui ai envoyé des messages tous les jours pour lui dire que j'étais bien vivante. Encore ce matin, dis-je en tendant mon téléphone pour le lui prouver.

— Tu ne l'as pas prévenue que tu étais rentrée ?

Je me pinçai les lèvres en baissant la tête. Elle ne savait pas que nous risquions un cataclysme fulgurant si je le prévenais maintenant que j'étais de retour et que j'étais au lycée.

— Elle serait capable de débarquer avec toutes ses troupes ! Non, non, on va attendre que je rentre en fin de journée, m'empressai-je de lui dire.

— Elle est au travail, elle ne peut pas partir. Je pense qu'un petit message de ta part pour lui dire que tu vas bien et que tu es ici la soulagerait.

Ça, c'était ce qu'elle pensait ! Carmela dirigeait tout et tout le monde. Si elle voulait quitter le travail pour venir me botter les fesses au lycée, elle n'hésiterait pas une seule seconde.

Madame Tomas ajouta une note dans mon carnet et me pressa pour que je me rende en classe. Selon elle, le nouveau professeur de physique risquait de ne pas trop apprécier mon retard. Pas autant que monsieur Adcock, en tout cas. Ce qu'il allait me manquer ce prof ! Dans toute cette histoire, j'avais presque oublié qu'il se faisait remplacer.

J'étais sûre d'avoir alerté toutes les classes du couloir avec le bruit des roulettes de ma valise. Je me préparai mentalement à affronter ma meilleure amie qui se trouvait de l'autre côté de la porte. Oui, parce que la réaction d'Ambre m'inquiétait encore plus que celle de notre nouveau professeur. J'avais dévié tous ses appels, mais également tous ceux de Félix et Dimitri et je n'avais répondu à aucun de leurs messages. J'avais besoin de ça.

Je frappai à la porte et comme à mon habitude, je rentrai sans attendre de réponse. Tous les visages se tournèrent vers moi, sauf ceux de certaines filles qui fixaient langoureusement... le nouveau prof. Mais qu'est-ce que c'était que ce...

— Putain Caine je vais te tuer !

Pour joindre l'acte à la parole, ma meilleure amie s'était levée pour se jeter à mon cou. Je quittai le dos du prof des yeux pour me concentrer sur ma meilleure amie qui m'avait presque prise par surprise. Par-dessus son épaule, je croisai le regard dégoûté que me lançai Scarlett depuis sa place au premier rang. Elle était en option scientifique, maintenant ? Pas de doute, quelques petites choses avaient vraisemblablement changé ici.

Breaking the limit - 1Where stories live. Discover now