22 - Dans la pénombre

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Orihime prit la relève de la narration.

« Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi, mais les blessures de Tsuna ne se refermaient pas ; ses bleus disparaissaient à peine, et sa fièvre restait toujours aussi élevée. J'avais beau tout tenter, rien ne la soulageait. Trois heures après mon arrivée, M. Urahara est venu me chercher et m'a demandé de m'en tenir là pour ce jour-ci.

« Voilà ! me suis-je exclamée. J'ai termi... »

Lorsque je suis sortie du magasin, se tenait, face à Tsuna, Kurosaki dans une étrange position : pour faire simple, sa tête se trouvait entre ses jambes, tandis qu'il était incrusté dans le mur où il semblait avoir atterri un nombre incalculable de fois. »

« Ça, Inoue, t'aurais pu t'en passer. »

Nullement perturbée par l'intervention d'Ichigo, Orihime poursuivit.

« Je disais donc que j'étais arrivée après, ce qu'il semblait être, une énième défaite de Kurosaki.

« Toi ! a-t-il sifflé, fou de rage. Tu perds rien pour attendre !

–  La ferme.

–  Et arrête de me dire de la fermer ! » s'est-il égosillé.

D'abord inquiète pour son état de santé, je n'ai pu m'empêcher de rire en m'apercevant que, quoi qu'il advienne, Kurosaki resterait toujours le même.

« Kurosaki, suis-je intervenue, ça te dérange si je te l'emprunte ?

–  Non, mais avant qu'elle parte, j'aimerais qu'elle daigne me donner son foutu nom.

–  Quoi ? Mais enfin, Kurosaki, je te l'ai déjà dit plusieurs fois : elle s'appelle...

–  Non », m'a coupée celle-ci.

Je crois qu'en cet instant, lui et moi sommes restés interdits, littéralement choqués : son regard vibrait d'une lueur qui inspirait beaucoup de choses, certes, mais certainement pas un sentiment chaleureux comme il en avait été question quelques heures auparavant.

« Bon, me suis-je ravisée, eh bien, que dirais-tu d'y aller ? »

Elle a opiné du chef, et nous sommes parties en direction du centre-ville de Karakura.

Nous avons flâné pendant deux bonnes heures, de boutique en boutique. Kurosaki n'avait pas tort : les gens posaient sur moi d'étranges regards lorsque je riais aux éclats, seule en apparence. Ceci dit, ça m'était égal, car au fur et à mesure où se déroulait notre promenade, elle s'ouvrait doucement à moi, décrochant de temps à autres quelques petits sourires discrets, mais néanmoins présents.

« Il se fait tard, ai-je remarqué. Nous devrions peut-être rentrer. Au fait, tu as un endroit où dormir ?

–  M. Urahara m'a proposé de rester à la boutique en échange de quelques services.

–  Ah, ai-je grimacé. M. Urahara, hein ? Il est très gentil, mais un peu spécial.

–  Oui, a-t-elle souri, j'avais remarqué. »

Je me suis accordée une seconde de réflexion lorsqu'une idée lumineuse m'a traversé l'esprit.

« Que dirais-tu de venir de venir chez moi ? Je sais qu'on ne se connaît que depuis aujourd'hui et que je n'ai qu'un modeste appartement, mais je me dis que...

–  Avec plaisir.

–  ... ce serait toujours mieux que... Attends, quoi ? »

Elle a ri de ce son étouffé qui, bien que rare, était véritablement agréable à entendre.

The New Substitute - BLEACH [1/2]Where stories live. Discover now