The New Substitute - BLEACH [1/2]

19 - Bleu

« Tu ne peux pas faire ça, Hisagi ! » protesta Isane.

Sans lui accorder le moindre intérêt, Shûhei passa entre les deux autres membres de la quatrième division et traça son chemin, prenant tout juste le temps de répondre d'un air menaçant :

« Et qui va m'en empêcher ? »

Isane, interdite, préféra en rester là. Devant ce singulier manque de réaction, Hanatarô agrippa le dos du kimono du brun, le forçant à marquer l'arrêt.

« Vice-capitaine Hisagi, je vous en supplie, ne lui en voulez pas ! Tsunata...

–  Cesse de plaider sa cause, le coupa-t-il. Je sais ce que j'ai à faire.

D'un mouvement sec, Shûhei se défit de sa prise et emprunta le chemin de la sortie.

*

Au même moment, à quelques kilomètres des locaux occupés par la division médicale du Seireitei, Tsunata sortit de sa douche brûlante. En constatant que ses os ressortaient anormalement, elle décida de se couvrir le corps avec une serviette en coton immaculée, puis d'enrouler ses cheveux dans une autre similaire, avant de quitter la salle de bain embuée dans laquelle elle ne parvenait plus à respirer. Avec des gestes soignés, et surtout épuisés, elle s'habilla d'un shihakushô propre : bien loin d'elle l'idée de dormir un peu, la shinigami remplaçante avait décidé, après ce brin de toilette amplement mérité, de retourner auprès de Shûhei. De toute façon, elle aurait tout le loisir de se reposer en sa compagnie, et, accessoirement, garder un œil sur l'évolution de son état de santé : d'une pierre, deux coups.

À présent vêtue de son uniforme de soldat du Gotei 13, elle s'installa face à sa coiffeuse et sursauta en découvrant son visage dans le miroir : ces cernes violets, à la limite du noir, ces joues creuses, ce regard éteint, ce teint blafard... Elle remercia intérieurement son organisme d'avoir tenu bon et de lui avoir permis de faire disparaître toutes les blessures qu'elle avait transférées sur son corps, car ajouter quelques balafres à cette figure déjà marquée par les traumatismes de ces derniers jours n'aurait en rien été profitable à son apparence actuelle.

Après avoir analysé dans tous les sens le reflet qu'elle renvoyait, elle défit la serviette qui emprisonnait ses longs cheveux dorés : le sac de nœuds qu'ils formaient la fit grimacer. S'armant de sa brosse fétiche, elle commença à les remettre en place, lentement, doucement.

Alors qu'elle arrivait à l'étape fatidique du camouflage de son malheureux épi, quelqu'un frappa énergiquement contre sa porte. Trop fatiguée pour laisser transparaître à nouveau sa surprise, Tsunata se contenta de dire sans interrompre son rituel :

« C'est ouvert ! »

La porte coulissa, mais personne n'entra ; cependant, la blonde sentit un regard insistant posé sur elle ; aussi, elle se retourna pour voir se dessiner la silhouette de son visiteur tardif dans l'ombre de la nuit.

« Shû... Shûhei, c'est bien toi ? »

Il entra à pas mesurés et, lorsque la lumière artificielle le toucha, il déclara :

« Oui, c'est moi. »

Comme si quelqu'un venait de lui administrer une injection d'adrénaline, la jeune femme bondit sur ses jambes et incendia son partenaire en le pointant de son index furibond :

« Je peux savoir ce que tu fiches ici ? Tu sors à peine du coma, je te signale ! Les petites ballades nocturnes peuvent attendre encore une semaine ou deux, tu crois pas ? »

Impassible, quelques mèches noires lui couvrant les yeux, le ténébreux décréta d'un ton glacial :

« Il faut qu'on parle, Tsunata. »