16 - Le jour où le Seireitei bascula

144 9 15
                                    


« Dépêchez-vous ! Ce sont les seuls survivants !

–  Comment cela a-t-il pu se produire ?

–  Je l'ignore, capitaine ! Mais ils sont dans un sale état ; il faut faire quelque chose au plus vite ! »

La pluie tombait en trombes pour la première fois depuis longtemps dans la Soul Society ; pourtant, son bruit était couvert par celui des pas martelant frénétiquement le sol de la grande pièce occupée par une trentaine de blessés graves.

« C'est impossible... C'est un cauchemar... » bredouillait le capitaine.

Alors que tout le monde s'affairait pour soigner les malheureux, la porte principale claqua violemment et mit un terme aux activités de chacun. Par-delà l'encadrement, la jeune femme à la tête de la section des soins du Seireitei distingua une silhouette tenant péniblement sur ses jambes flageolantes, essoufflée et trempée jusqu'aux os.

Les yeux écarquillés, Isane Kotetsu prononça dans un souffle :

« Toi ? »

Un vrombissement résonnait dans son crâne, lui procurant nombre de nausées désagréables. Plus le temps s'écoulait, plus il parvenait à distinguer les murmures alentours.

« Comment se portent les membres de la troisième division ? demanda une voix féminine.

–  À part pour le capitaine, le pronostic vital des survivants n'est plus engagé, lui répondit une autre. Si elle n'avait pas été là, nous aurions eu à dénombrer davantage de pertes. »

Les sensations de son corps commencèrent de nouveau à se faire ressentir, notamment la sensation de chaleur procurée par la couverture que l'on avait remontée jusqu'à la naissance de ses épaules.

« Le capitaine Ôtoribashi n'est toujours pas tiré d'affaire ?

–  Malheureusement, non. On ignore pourquoi, mais ses soins n'ont rien changé à son état. Il se pourrait qu'il ait été blessé par une arme ou une technique dont les caractéristiques dépassent tout ce que l'on connaît à l'heure actuelle. »

Une douce pression s'exerçait le long de son flanc gauche.

« Elle a fait tout ce qu'elle a pu, n'est-ce pas, grande sœur ?

–  Bien évidemment : elle a dépassé ses propres limites pour nous venir en aide, malgré le piteux état dans lequel elle se trouvait à son arrivée. Elle a fait abstraction de ses maux et a foncé tête baissée pour les aider.

–  Oui. La pauvre a dû vivre bien des épreuves et, pourtant, elle a fait son maximum. »

Un amer sentiment remonta la pente de son œsophage, l'impression que quelque chose ne tournait pas rond.

« Elle vient seulement de s'endormir, dit la plus âgée des deux. Nous devrions la laisser se reposer un peu, Kiyone, elle en a besoin.

–  Oui, bien sûr, grande sœur. »

Tout commença à lui revenir, comme le souvenir d'un terrible cauchemar : les larmes, le sang, l'odeur, les cris, le contact de sa peau contre la sienne, son parfum, son visage...

Sa gorge se serra brusquement ; ces affreuses remémorations l'obligèrent à forcer l'ouverture de ses yeux pour déterminer si tout cela tenait du fictif ou, comme sa plus grosse crainte le lui suggérait, du réel.

Ne semblant s'en apercevoir, les deux jeunes femmes continuèrent leur conversation murmurée.

« Elle a refusé de rentrer chez elle pour ne pas être loin de lui, se souvint Isane d'une voix étranglée.

The New Substitute - BLEACH [1/2]Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu