Stormy Romance [Tome 1 & 2 & 3]

CHAPITRE 31

Lorsque je sers entre mes doigts l'enveloppe marron, je retourne vers mes parents et plaque sur la table la lettre.

Je vois ma mère tressaillir et mon père blêmir.

« — Je parle de ça. » M'exclamais-je rageusement.

Un silence de mort s'en suit et je croise à nouveau les bras sur ma poitrine pour montrer mon mécontentement.

« — Où est-ce que tu as trouvé ça ? » Me demande ma mère d'un ton strict.

Je lève les yeux au ciel.

« — D'après toi. » Lui demandais-je sans cacher le sarcasme.

« — Écoute... » Commence mon père.

Mais je ne lui laisse pas le temps de justifier leur acte déraisonnable.

« — Non ! De quel droit vous me cacher quelque chose comme ça ? » Criais-je sans cacher le fait que je sois vexée.

« — Nous voulions te protéger. » Se défend mon père en essayant d'adopter un ton calme et posé.

Je roule des yeux à nouveau, c'était si prévisible.

« — C'est mon frère ! J'ai le droit de savoir. » Rétorquais-je en les fusillant du regard.

Ils échangent un regard puis mon père reprend la parole.

« — Quand on a reçu cette lettre, tu étais de bonne humeur, tu semblais à nouveau joyeuse. Je ne sais pas pourquoi mais depuis qu'on est arrivé en Floride, c'est bien la première fois que tu étais sincèrement heureuse et nous ne voulions pas te gâcher ta joie soudaine pour une lettre qui ne dis rien. On ne sait strictement rien, Nate est en vie. C'est tout. Tant qu'ils n'ont pas dit le contraire, il est en vie. » Lâche-t-il.

J'essaye de me rappeler que c'est aussi un moment difficile pour eux, qu'ils vont aussi peut-être perdre un fils mais ma haine pour eux et sans appel, je ne peux tout simplement pas l'ignorer.

« — Mais c'est Nate ! C'est pas n'importe qui et je suis prête à abandonner ma soudaine joie pour mon frère. A vous entendre on dirait que je sors d'une lente et douloureuse dépression et qu'il faut me préserver de toute onde négative. » M'exclamais-je outrée.

Ils ne me répondent pas et j'en profite.

« — Et bien devinez quoi ? Je n'étais pas en dépression, je ne suis pas fragile alors arrêter de vous comporter comme si c'était le cas, parce que vous savez quoi ? C'est vous qui m'avez gâché ma joie en essayant de me cacher une des informations les plus importantes de ma vie. Arrêtez de me préserver ! » M'énervais-je avant de quitter les lieux non sans avoir jeter deux regards noirs aux concernés.

Lorsque je me retrouve à nouveau sur mon lit, je décide d'appeler Leith.

Lorsque j'entends sa voix, je souris légèrement, comme si c'était un médicament qui venait de soulager tous mes maux.

« — Ça va ? » Me demande-t-il.

« — Je viens de dire à mes parents que je savais pour Nate. » Lui annonçais-je.

« — Dire ? » Me demande-t-il surpris.

« — Bon, je leur ai crié dessus en fait. » Avouais-je en baissant les yeux même s'il n'est pas là.

Un rire amusé fait écho dans mon oreille et des frissons me parcourt l'échine.

« — Est-ce que tu peux venir me chercher ? » Lui demandais-je subitement.

Je peux voir que ma question la prise de court car il prend plus de temps à répondre.

« — Ma voiture n'est pas encore arrivé Hailey, et je ne sais pas si c'est une bonne idée. »

Je fronce les sourcils comme s'il venait ouvertement insulté et ne peux m'empêcher de ressentir une certaine déception.

Pourquoi devient-il raisonnable ?

« — Mais pourquoi ? Aller, s'il te plait, une petite soirée entre nous, je pourrais peut-être aller à ton appart', t'en dis quoi ? Oh, ça serait super ! » Lui dis-je excitée par cette idée.

Je l'entends soupirer et je sais que ce qu'il va dire ne va pas me plaire.

« — Hailey... Non, je suis désolé mais c'est non. » Refuse-t-il.

Une certaine rage s'empare alors de moi comme si je devais soudainement lui faire du mal.

« — Et pourquoi ? Oh je sais, tu es allé à la fac et tu as vu cette magnifique et maintenant elle dort nu à côté de toi dans ton lit ? C'est ça ! » Eclatais-je.

« — Tu es énervé, c'est tout. Repose toi, on parlera demain. » Me dit-il d'une voix calme mais je peux sentir qu'il est blessé par mes propos.

« — Pourquoi tu ne veux pas que j'aille chez toi, alors ? Dis-moi. » Lui demandais-je d'un ton impatient et suppliant mais aussi très agaçant à entendre.

Il soupire à nouveau.

« — Parce que tu veux juste faire chier tes parents c'est tout, tu as envie de te venger en allant chez moi. » M'explique-t-il.

Je ricane pour lui montrer que c'est absurde alors qu'une partie de moi c'est qu'il a raison.

Mais je suis beaucoup trop énervée contre lui pour lui donner raison, il m'a blessé et mérite de payer.

« — N'importe quoi, encore une excuse bidon. Alors, elle s'appelle comment ? Elle est brune comme Tracey ? Je savais que tu avais un penchant pour les brunes ! C'est pas étonnant que tu n'as pas eu de mal à me manipuler. Je suis blonde, en plus d'être idiote je suis repoussante à tes yeux. » Déraillais-je complètement.

Leith ne me répond pas, il reste en ligne mais ne dit rien, comme s'il se retenait et je sais que je vais trop loin, qu'il ne mérite pas ça, que je me venge de mes parents mais cette rage en moi est beaucoup trop puissante pour que je l'ignore alors je m'acharner sur lui comme s'il était la raison de tous mes problèmes.

« — Bah alors, on a perdu sa langue ? » Le provoquais-je.

« — Va te reposer, je t'appelle demain. » Me dit-il subitement avant de raccrocher.

Je fronce les sourcils et décolle mon téléphone de mon oreille comme pour vérifier que je n'hallucine pas mais non, il m'a bien raccrocher au nez.

Je jette avec rage mon téléphone sur mon matelas et prends un coussin pour le plaquer sur mon visage puis lâche un cri en essayant de l'étouffer.

Je retire ensuite le coussin et reprends une bouffée d'air.

Mais qu'est-ce que je fais ?

Je m'allonge sur mon lit et me repasse dans la tête la conversation que je viens d'avoir avec Leith.

Je suis pathétique.

Il avait raison, je ne voulais pas venir chez lui, passer du temps avec lui pour les bonnes raison et je voulais tellement me venger de mes parents que je n'ai pas pris en compte le fait qu'il n'avait rien à voir dans l'histoire.

Il a été si compréhensif et si calme avec moi, il a agi comme il le fallait, à sa place, je me serais sûrement emporté mais c'est comme s'il savait que ce n'était pas moi, que j'étais emprise à une folie passagère et il a su rester diplomatique.

Il a changé, ce n'est pas du tout le Leith que j'ai rencontré l'année dernière, il est posé, calme et attentionné et j'ai tellement de chance qu'il soit dans ma vie.

Je m'apprête à le rappeler pour m'excuser mais je réalise que ce n'est pas une bonne idée, il est sûrement vexé, et je ne peux pas lui en vouloir.

Je décide donc de suivre ses conseils et me glisse sous ma couverture pour aller me coucher.