CHAPITRE 80

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|Point de vue de Leith|

J'ouvre le frigo et attrape une bière.

Je la décapsule et m'affale sur le canapé en soupirant.

J'aime rester à rien faire dans un canapé, une bière à la main surtout quand mon meilleur ami est en train de se préparer pour aller voir sa petit amie, qui n'est d'autre que ma sœur.

Non en fait, je retire ce que j'ai dit, je n'aime pas voir Travis se préparait pour faire je ne sais quel chose avec ma sœur.

Une grimace pointe le bout de son nez en imaginant quelques choses déplaisantes.

« — Tu sais où sont mes capotes ? » Me demande-t-il en fouillant dans ses poches.

« — T'en as dans la poche de ton manteau je crois. » Lui dis-je en posant mes pieds sur la table basse devant moi.

Il hoche la tête et se jette sur sa veste pour fouiller les poches.

J'écarquille soudainement les yeux et me relève.

« — Attend, donne moi ces capotes ! » M'exclamais-je.

Un sourire narquois se dessine sur ses lèvres.

« — On ne sait jamais. » Me dit-il amusé par ma réaction.

« — On parle de ma sœur je te rappelle, donne moi ça tout de suite sale con. » Lui ordonnais-je d'un ton moins amical.

Je peux voir rien qu'à son sourire idiot qu'il l'a fait exprès.

Sa relation avec ma sœur est encore trop étrange à mon goût pour que je puisse les comparer à un couple.

Puis Travis m'a raconté tellement de choses, de ce qu'il a fait à certaines filles que je me dois d'être prévoyant, il l'aime peut être mais je suis censé être le frère protecteur je suppose.

Mon Dieu, je déteste les clichés.

« — Ah oui, si mon père arrive, dis lui qu'il aille se faire foutre de ma part. » M'avertit-il avant de claquer la porte d'entrée, me laissant dans sa maison comme un intrus qui connait mieux les lieux que ses propriétaires.

Je soupire et m'installe à nouveau confortablement dans le canapé.

Travis et son père ont toujours eu cette relation du style combat de coq, c'est leur manière de se montrer qu'ils s'aiment je suppose et je pourrais même qualifier leur attitude quand ils sont ensembles comme deux gros beaufs mais je trouve ça marrant.

Puis l'amour de nos parents c'est la chose qui devrait nous importer plus que l'amitié de certaines personnes.

Ce sont les seules personnes qui savent réellement qui je suis et même si ma mère n'est plus là, je sais qu'elle ne m'a pas abandonnée.

Après une bière finit et 3 tentatives de réciter l'alphabet en rotant, je me relève et décide d'affronter le réel problème.

J'attrape mon portable et compose ce numéro que j'aimerai mettre dans ma liste de contact bloqué.

Il décroche deux sonneries plus tard et sa voix m'insupporte plus qu'autre chose.

« — Leith Rivers. » Me dit-elle d'un air rêveur.

Ok, il est défoncé.

Je soupire et pince l'arête de mon nez en fermant les yeux.

« — Il faut repousser la date. » Lui annonçais-je.

Il éclate de rire et j'ai envie de m'arracher les tympans plutôt que d'entendre pendant 2 minutes son rire qui m'irrite.

« — Tu as réellement pensé que j'allais satisfaire ton caprice ? » Me demande-t-il en gloussant.

Je lève les yeux au ciel.

« — C'est pas un caprice mais un ordre. » Lui répondais-je d'une voix déterminée.

« — Un ordre ? Et depuis quand tu me parles sur ce ton ? » Me rappelle-t-il.

« — Je suis plus vieux que toi, je n'ai aucun respect à avoir pour un gamin comme toi. » Lui dis-je.

« — Gamin ? Entre nous deux je crois que tu es le plus pathétique, dois-je te rappeler pourquoi tu m'as appelé ? Pour que je t'accorde un délai ! » Me répond-il en éclatant de rire à nouveau.

Déjà à l'époque il m'agaçait mais maintenant la seule chose qui me vient à l'esprit en pensant à lui c'est une hyène.

« — De toute façon qu'est ce que cela peut te faire que ce soit à Noël ou après ? »

« — C'est vrai, tu marques un point. Mais dois-je te rappeler ce que tu m'as dit ? Je le fais quand même, t'es tellement minable que tu t'acharnes sur les seules personnes qui sont tombés sous ton charme mais mon pauvre maintenant tu n'attires que les chacals déguisés en pot de peinture. »

Je serre la mâchoire, je jure que s'il avait été devant moi, je l'aurai frappé.

Il fait le malin mais ce n'est pas avec son corps de brindille qu'il peut me battre, je lui souffle dessus et il s'envole comme un insecte.

« — On dirait bien que je ne suis plus le seul à attirer les chacals ? Ton soi-disant charme n'a plus aucun effet non plus. » Me dit-il en ricanant.

« — Non, je veux juste diminuer les dégâts à la fin. » Lui dis-je.

« — Tu veux plutôt dire qu'elle se respecte trop pour aller voir un mec dans ton genre. » Me répond-il.

Je décide de ne pas répondre à sa tentative de m'énerver pour ne pas lui montrer qu'elle a marché.

Je ne comprends pas comment j'ai pu le tolérer à une époque, c'est juste une pourriture qui s'acharne sur les gens pour faire passer le temps.

« — Bon, tu me fais pitié donc je veux bien t'accorder deux semaines supplémentaires, mais plus et je veux une preuve sinon ça ne sert à rien. » M'accorde-t-il.

« — T'es un enfoiré tu le sais ça ? »

« — Je te l'ai déjà dit, l'amour c'est vraiment une merde. Et rappelle-moi pourquoi tu vas devenir aussi enfoiré que moi bientôt ? A cause de l'amour, cette grosse merde ! » S'exclame-t-il.

« — Tout ce que je sais c'est que ce que tu viens de dire pue la jalousie. » Lui dis-je avant de raccrocher.

Ce mec est juste insupportable, il peut donner envie à 10 personnes de se suicider rien qu'en le voyant.

Mon portable vibre et un message de... encore lui !

Je lis son message et mon envie de lui briser le cou ne fait que s'amplifier.

« Dernier délai : 8 Janvier, Hailey Pears »

Je ne sais même pas comment il connait son nom de famille, c'est un vrai psychopathe que je n'aurai même pas du la choisir, certes c'est un défi pour de nombreuses choses mais je n'ai plus envie de jouer avec elle.

Chaque jour je ne peux pas profiter de nos conversations sans penser à la fin, à ce moment où elle me criera dessus et me donnera une claque.

Je n'aime pas être pessimiste mais je n'arrive pas à voir ma relation avec Hailey autrement.

C'est de ma faute, j'aurai pu choisir quelqu'un d'autre pour avoir une opportunité de créer une vraie relation avec Hailey mais forcément je ne suis pas logique.

J'étais serein au début, j'allais désactiver toutes sortes de sentiments négatifs comme la culpabilité ou encore la tristesse mais mon cœur s'est emballé et je me suis retrouvé dans une situation plus que compliqué.

Je suis tellement égoïste que je préfère rester ainsi plutôt que de devenir son pire ennemi à jamais mais je ne fais que retarder l'inévitable, quand ce pari éclatera au grand jour.

Stormy Romance [Tome 1 & 2 & 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant