Je hoche la tête.

« — Watson et Judy, ils ont l'air d'être plutôt spéciales. » Constate-t-elle.

« — C'est maintenant que tu t'en rends compte ? » Lui demandais-je en arquant un sourcil.

« — Non, seulement la première fois que je prends conscience de ce que cela signifie. » Me répond-elle.

Je fronce les sourcils ne voyant pas où elle veut en venir.

« — Ecoute, je sais bien que tu sais ce que c'est de la drogue, de la weed, de la meth et toutes ses choses mais jusque là je n'ai pas senti le besoin de t'en parler. Je ne suis pas naïve, je sais bien que beaucoup de jeunes en consomment mais je ne veux absolument pas que tu fasses partie de ses jeunes. Est-ce bien clair ! » Me dit-elle en montant le ton à la fin de sa phrase.

J'acquiesce.

« — Je sais bien que ce n'est pas bon pour la santé, pas besoin de me le rappeler. » Lui dis-je ne comprenant pas pourquoi elle remet le sujet sur la table.

« — Judy et Watson semblent en consommer, je ne sais pas si c'est vrai. Je ne veux pas le savoir mais tu dois me promettre que peu importe ce qu'ils font, tu ne feras rien de tel. Je ne veux pas que tu bousilles ta santé à un si jeune âge. » M'explique-t-elle.

« — Simplement parce qu'ils ne s'habillent pas comme tout le monde, tu penses qu'ils sont drogués ? » Lui demandais-je d'un air offusqué.

« — Non, juste qu'il y a certains personnes qui laissent penser cela par leur apparence physique. Ce que je veux dire c'est qu'en Californie, je connaissais beaucoup mieux les personnes que tu fréquentais, et surtout tu ne sortais pas autant que maintenant. Je veux simplement m'assurer que tu n'oublies pas ce genre de détail. » Me répond-elle d'un ton calme mais autoritaire.

« — Je ne vais pas oublier, je n'oublierai jamais. » Lui assurais-je en sachant pertinemment que c'est ce qu'elle veut entendre.

Un léger sourire se dessine sur ses lèvres, j'ai vu juste.

« — Tu n'aurais pas un chargeur pour mon téléphone ? » Lui demandais-je en me relevant de ma chaise.

« — Prend le mien, il est dans mon sac, dans l'entrée. » Me dit-elle en se replongeant dans sa lecture.

Je quitte la cuisine et cherche du regard le fameux sac.

Je le trouve accroché au porte manteau juste à côté de la porte d'entrée.

Je l'ouvre et plonge ma main dedans pour en ressortir le chargeur en question.

Je m'apprête à refermer le sac lorsqu'une enveloppe marron attire mon attention.

Elle est dissimulée par une trousse de maquillage mais pas assez pour que je ne la voie pas.

J'hésite quelques secondes puis l'attrape en jetant un coup d'œil vers la porte de la cuisine.

« — Tu l'as trouvé ? » Me demande ma mère.

« — Euh... Oui, c'est bon ! » Lui dis-je en essayant de paraitre naturelle alors que j'ouvre l'enveloppe pour voir une lettre.

Le logo de l'armée Américaine est imprimé fièrement en haut à gauche de la feuille.

Je fronce les sourcils puis commence à lire la lettre.

« Chers Monsieur, Madame... »

Mes yeux parcourent les lignes mais seulement quelques phrases restent ancrées dans ma mémoire.

« Nous sommes au regret de vous annoncer la disparition de Nate Pears. Il a dernièrement été vu dans la tente réservée aux munitions avant que celle-ci soit compromise. A ce jour, il est impossible pour nos officiers sur place de retrouver la trace de votre proche. La tente remplie de grenades et d'explosif a blessé certains de nos hommes et a fait beaucoup de dommages mais nous ne pouvons pas déterminer si Nate Pears était bien dans la tente lors de l'explosion ni sa localisation depuis que le campement a été déplacé suite à l'explosion. »

Je cligne des yeux et mes mains se mettent à trembler alors que je remets la feuille dans l'enveloppe.

Non, ce n'est pas possible.

Je prends sur moi et tente le plus possible d'étouffer mes sanglots lorsque je passe devant la cuisine puis m'enferme rapidement ma chambre avant de fondre en larme sur mon lit.

Le cœur lourd, compressé contre ma poitrine, comme si tout a coup il lui était impossible de battre normalement.

Je refuse de croire que c'est une vraie lettre.

Mais si c'est bien le cas, pourquoi ma mère ne m'a rien dit ?

J'ai autant qu'elle le droit de le savoir.

Je serre dans mon poing ma couverture et ferme les yeux pour essayer de me calmer mais des images de mon frère en train de me jeter dans la piscine, de jeter des regards noirs à Leith me reviennent en mémoire et j'aimerai revenir à cette période, celle où il était sain et sauf ici.

Il est si immature et puéril quand il est à la maison que j'oublie que lorsqu'il n'est pas là il risque sa vie pour nous, pour notre pays.

Je devrais être fier et pourtant je ne peux m'empêcher de trouver cela injuste, il n'a tout simplement pas le droit de m'abandonner maintenant.

Ma respiration se fait de plus en plus difficile à l'idée que je ne puisse plus jamais le voir.

Une haine incontrôlable s'empare de moi, contre ma mère, mon frère et ceux qui ont autorisé mon frère a entré dans l'armée.

Ce n'est pas juste.

Stormy Romance [Tome 1 & 2 & 3]Where stories live. Discover now