C'est lui qui m'a emmené faire de l'escalade et je crois que c'était le meilleur après midi de toute ma vie.

J'exagère un peu je l'admets mais c'était inoubliable.

Il me manque énormément.

Je lui ai parlé il y a quelques jours par message.

Il m'a expliqué qu'il avait du mal à trouver un lieu pour dormir et qu'il n'avait trouvé aucun job qui pourrait l'aider à payer un appartement.

Je vois bien qu'il essaye de faire des efforts mais je ne peux m'empêcher d'être déçu.

Je nous voyais déjà en train de partager une glace après avoir été voir au film au cinéma mais je pense que ce n'est pas près d'arriver.

Même si Leith est encore en « période d'essai » et que je ne lui ai pas véritablement pardonné, mon cœur le réclame, sa présence me manque.

C'est impressionnant de voir qu'une simple personne peut apporter tant de choses et même si je ne comprends pas la raison de ce phénomène, je veux simplement l'avoir près de moi.

Je prends donc mon mal en patience et attends sagement qu'il arrive même si les chances qu'il arrive avant la fin du mois s'amenuisent un peu plus chaque jour.

Je décide de lui envoyer tout de même un rapide message.

« Ca avance dans tes recherches ? » Lui demandais-je.

Il me répond pratiquement instantanément.

« Pas du tout, je ne perds pas espoir, j'ai envoyé des mails à des particuliers qui proposent une chambre à louer mais pour le moment aucune réponse positive. Ils veulent pratiquement tous que j'ai un travail pour s'assurer je paye bien le loyer... »

Je soupire et pose ma tête contre la porte coulissante du van.

« Si jamais tu ne trouves pas je peux toujours voir avec mes parents pour t'héberger. » Proposais-je.

Je sais bien que ce n'est pas une bonne idée, il suffit que les choses ne s'améliorent pas avec Leith et soit je devrais le voir tous les jours chez moi soit je le mettrais à la porte, sachant qu'aucune de ces deux options n'est envisageable pour moi.

« Je ne pense pas que ce soit raisonnable. Puis tes parents n'accepteront jamais. Je vais continuer à chercher :) »

« Garde ça en plan B » Lui envoyais-je.

« Je cherche un appartement pour venir en Floride avant la rentrée mais si je n'arrive pas j'ai toujours une place dans le logement université de la faculté, ne t'en fais pas j'ai déjà un plan B. C'était simplement pour venir plus tôt te rejoindre. » M'explique-t-il.

Je suis tout de même soulagée qu'il ne soit pas à la rue si jamais il n'arrive pas à trouver de logement.

Je range mon téléphone dans ma poche et tourne ma tête vers Judy et Watson qui partagent un fou rire.

Je claque la porte d'entrée derrière moi et lance mes chaussures sans prendre le temps de les ranger.

Je suis extenuée.

Je retire ma veste et m'affale directement sur le canapé.

Je ferme les yeux et savoure la fraicheur du canapé en cuir alors que mon corps est en excès de chaleur.

L'escalade était vraiment bien mais c'était une mauvaise idée d'en faire en été, il faisait une chaleur étouffante mais heureusement la vue au sommet était époustouflante.

Un sourire flotte sur mes lèvres lorsque je me remémore le moment où Watson a glissé contre le mur et qu'il a basculé en arrière.

Il a lâché le cri le plus aigu du monde.

Tout le monde s'est arrêté et j'ai remarqué les oiseaux qui s'échappaient des arbres en volant, sûrement traumatisés par le cri de peur de Watson.

La corde qui le tenait l'a fait redescendre automatiquement sur la terre ferme et il a refusé de remonter ne serait ce qu'un mètre.

Nous avons donc continué de grimper avec Judy sans manquer de s'échanger quelques commentaires sur notre ami qui nous attendait en bas.

La sonnerie de la porte d'entrée qui retentit dans la maison me sort de mes pensées.

Je fronce les sourcils puis me redresse sur le canapé.

Qui peut bien venir à 20h ?

Je quitte le sofa et marche à pas de loup vers la porte d'entrée.

Contrairement à celle de notre ancienne maison, celle-ci n'est pas transparente, la personne de l'autre côté de la porte ne peut donc pas me voir.

Je me mets sur la pointe des pieds pour regarder à travers le judas mais la personne a la tête baissée et il fait beaucoup trop sombre pour que je puisse discerner quoi que ce soit.

C'est à ce moment là que mon téléphone se met à vibrer.

Je sursaute et jure entre mes dents alors que j'extirpe mon téléphone de ma poche.

Je lâche un soupir de soulagement en voyant que c'est Leith qui m'appelle.

Il saura quoi faire dans cette situation.

« — Allô. » Lui dis-je.

« — Ca va ? Tu fais quoi de beau ? » Me demande-t-il d'un air décontracté.

Sa voix me rassure automatiquement alors que je jette un regard à travers le judas pour constater que la personne est toujours là.

Je frissonne et regrette instantanément que mes parents soient partis.

Pourquoi les psychopathes choisissent-ils toujours le moment où la victime est toujours seule ? Cette question est bien entendu idiote puisque la réponse est évidente.

« — J'ai une question. Qu'est-ce que tu ferais si un type chelou décide de toquer à ta porte alors que tu es seul chez toi ? » Lui demandais-je pratiquement en chuchotant.

Je peux deviner qu'il essaye de se retenir de rire lorsque qu'il me répond à moitié en s'étouffant :

« — Quelqu'un toque chez toi et tu es seule ? »

Je hoche la tête avant de me rappeler qu'il ne peut pas me voir.

« — Oui, tu penses que je devrais ouvrir ? » Le questionnais-je.

Il ne me répond pas et je peux entendre les battements de mon cœur qui s'accélère.

Je vérifie que je suis toujours en ligne avec Leith et c'est bien le cas.

« — Leith ? Tu es là ? » Le questionnais-je alors que la panique commence à me gagner.

Ce n'est certainement pas le moment de me faire une blague.

Je recule un peu de la porte pour être certaine que la personne de l'autre côté ne m'entende pas.

Soudain un morceau de papier est glissé sous la porte d'entrée.

Je me penche pour l'attraper.

Mais qui est ce psychopathe ?

Je déplie le papier et je reste figée en reconnaissant l'écriture.

Je lis bouche bée le mot, les doigts tremblants.

« Je pense que le type chelou commence à avoir froid dehors :) »

Je relis pour m'assurer que ce n'est pas une illusion mais ça ne l'est pas.

Un frisson me parcourt le corps alors que mes yeux font des allers retours entre la porte d'entrée et le papier.

Non ce n'est pas possible.

Je pose ma main sur la poignée et l'ouvre d'un geste vif alors que le sourire ravageur de Leith m'hypnotise immédiatement.

Oh mon Dieu.

Stormy Romance [Tome 1 & 2 & 3]Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt