L'élue de la lune [Terminée]

Chapitre 11

3 semaines.
Cela fait déjà 3 semaines que Loki était parti avec Skoll pour aller voir la meute de ce dernier. 3 semaines que je suis à la tête de la meute, vu que mon adorable grand frère ne m'a pas laissé le choix. Mais bon, je ne me plains pas trop, la meute est plutôt calme et aucun problème n'est survenu. Pour l'instant du moins. Bien que je ne le lui dirais jamais car je sais qu'il prendrait la grosse tête, il me manque atrocement, nous n'avons jamais été séparé tant de temps mon frère et moi. Il me manque, certes, mais je le hais.

Hum...Concernant Louka, elle est encore et toujours à l'hôpital. Elle est je cite " En état de choc , il ne faut pas trop la bousculer et il faut être amical avec elle ". Le conseil a de ce fait, décidé de la mettre en exclusion temporaire pendant 1 bon mois, et si, quand elle revient, les histoires recommence, elle aura une exclusion définitive. Elle était extrêmement écœurée que je n'ai aucune punition. Et moi je ne vais pas m'en plaindre.

Actuellement, je suis chez moi, installée dans le canapé en cuir noir , la tête en arrière. Cela fait un moment que nous n'avons eu aucun signe de notre cher et tendre Elec , même si c'est préférable à ce qu'il ne se montre pas, je reste aux aguets. Je suis certaine qu'il prépare un sale coup.

« Tu ne sors pas aujourd'hui ? Il fait beau pourtant. » me demanda une voix que je connaissais depuis déjà quelques temps.

Je me retourne vers la voix. C'est Louis, un des Bêta de Skoll. Skoll a voulu partir avec le minimum de loup. Soit lui-même, un de ses bêta, mon frère et un des bêta de Loki.  Je crois que c'est Jason qui est parti avec lui d'ailleurs. Vu que Dérek et Jayden sont ici.

« Je suis malade. J'ai ce qu'on appelle la Flemme, c'est une maladie incurable. » , répondis-je avec un sourire.

Je dois avouer que je me suis assez rapprochée de Louis pendant ces 3 longues et interminables semaines. C'est un bon ami. Bon, le problème c'est qu'il drague tout ce qui bouge. Il a essayé de draguer Edna mais il s'est vite arrêté quand il a vu que Ed' foncer sur lui dangereusement avec son poing en l'air. C'était assez drôle quand j'y repense. Mais bon, il ne s'est pas arrêté là, il a aussi tenté avec Sophie , Liune , Mana et je sais plus qui d'autre. Je crois même qu'il a dragué chaque louve de la meute. Enfin, les louves qui sont dans la capitale du moins. Il n'aurait pas été jusqu'à faire le tour du pays, du moins, je l'espère.
Il me regarde en haussant les sourcils avec un bol dans la main. 

« Tu cuisines ? demandais-je surprise

- Non, je dessine, ça se voit pas ? me répondit-il avec de l'ironie dans sa voix.

- Crétin.

- Mais tu m'aimes comme ça

- Si tu veux croire ça, que bien te fasse.»

Je me lève et sors de la maison sans lui laisser le temps de répondre. Bizarrement, ma flemme est guérie. C'est vrai que dehors, il faisait beau. Le ciel était bleu sans le moindre nuage à l'horizon et la température extérieur était élevée pour la saison qui est normalement froide. C'était presque idyllique. 

Je marche vers la forêt, saluant au passage les quelques loups qui sont de sortis. J'arrive devant l'entrée de la forêt avec un sourire qui disparaît dans l'immédiat quand je perçois l'ambiance de celle-ci. La forêt qui est d'habitude si chaleureuse et apaisante a désormais l'air d'être froide et hostile. On pourrait croire qu'un monstre qu'on voit souvent dans les contes de fée va bondir sur nous pour nous manger dès que l'on rentrera dans la forêt.

Je n'ai pas peur. Juste je me méfie.  Quand je disais plus tôt que ces 3 semaines passées étaient trop calme hein...
Mais je comprend pas tellement le changement soudain d'air de la forêt. Hier et cette nuit la forêt n'était pas comme ça. Et je ne voie pas trop comment la forêt aurait pu changer en si peu de temps. 

Je  m'avance d'un pas déterminé dans la forêt. Cette forêt appartient à ma meute et je compte bien découvrir ce qu'il c'est passé pendant ces 14 heures passées. La forêt me déstabilise. Elle ne ressemble plus du tout à la forêt que je connais par cœur, sur le bout des doigts. Je ne possède  tout simplement plus mes repaires. Je ne reconnais plus rien et je crois que je me suis perdue...Je pourrais presque dire que c'est génial, mais pas du tout. C'est apeurant de ce perdre dans une forêt qui n'est plus accueillante.

Je souffle d'exaspération. On pari combien que je me suis encore mise dans un pétrin pas possible ? Les enchères sont ouvertes.
J'entends derrière moi des crépitements. Je me mords la lèvre inférieure. Je le sens mal. Je me retourne et je vois que plus loin, un feu saccage les arbres environnant. Et avec tout les arbres et les tonnes de branches d'arbre par terre, il avance à grand pas vers moi.

Bordel ! Bordel ! Bordel ! Je ne sais pas par où aller pour rejoindre ma maison. Mais bordel ! Pourquoi c'était du feu et pas un raz-de-marée !?

Parce que nous ne sommes pas près de la côte donc c'est impossible ?
Merci Moon pour ton intervention inutile mais je tiens à te rappeler que je suis allergique à ce que rend la fumée.
Cours au lieu de jacasser !

Je m'exécute dans l'immédiat. Je ne tiens pas à finir brûlée parce que je me suis effondrée par terre à cause de la fumée que j'ai respiré ! Je ne sais pas vers où je cours, mais je sais que c'est dans le sens inverse du feu. C'est déjà ça.

Je cours, je cours jusqu'à en perdre haleine. J'ai certes une bonne endurance mais il ne faut pas abuser tout de même. J'ai arrêté de compter les fois où j'ai failli embrasser le sol. Je commence à avoir mal aux jambes. J'aimerais m'arrêter pour reprendre mon souffle mais le feu avance rapidement donc je ne peux pas me permettre de faire une pause. Je fatigue tellement... Je peux pas dire de laisser Moon prendre le relais elle est encore plus sensible que moi face à la fumée.

Je ralentie sans le vouloir. Je trébuche et embrasse le sol. Je suis au sol, allongée, fatiguée.  Je ne sais même pas où est-ce que je me situe. Je peux être proche de la meute comme je peux être loin d'elle. Je commence à tousser grassement, jusqu'à m'en faire mal à la gorge.

Je n'ai tout simplement plus la force de me relever pour continuer de fuir. Quel bordel sérieusement.