Stormy Romance [Tome 1 & 2 & 3]

CHAPITRE 107

Ceci et son attitude étrange ne fait pas bon ménage dans mon esprit et je commence à perdre mon calme.

« — J'en ai parlé à Perla avant, c'est en partie pour ça que j'ai commencé à passer plus de temps avec vous. Je connaissais Perla avant mais j'avais envie de savoir ce que mon frère et ses amis te voulaient et tu m'avais l'air si gentille et inoffensifs que j'avais aussi envie d'assurer tes arrières. » M'explique-t-elle.

« — C'est pour ça que Perla était toujours de ton avis à propos de Leith. » Concluais-je plus pour moi-même que pour réagir à la conversation.

J'ai l'impression qu'on vient de m'assommer et au même moment de me poignarder par l'arrière.

Il y a sûrement une explication à tout ça, c'est obligé.

Je me relève et commence à m'éloigner de Jane qui me fixe sans savoir quoi faire.

Il me fait perdre la tête et obnubile mes pensées et pourtant je ne sais même pas s'il le mérite.

« — T'es sûr que ça va ? C'est peut-être rien tu sais, ils ont sûrement volé mon album de fin d'année je ne sais pas. » Propose Jane mais c'est trop tard, la panique m'envahit.

« — Si ça ne te dérange pas, je vais rentrer. » Lui dis-je en souriant.

Elle acquiesce et me sourit mais je suis déjà dans le couloir.

La porte de la chambre de Leith s'ouvre et quand il m'aperçoit, il l'a referme aussitôt, le bruit qu'elle fait en claquant est identique à la claque que j'imagine mentalement m'être prise au même moment.

Je réprime le nœud dans ma gorge et mon cœur tambourinant contre ma poitrine pour descendre les escaliers à grande vitesse.

J'enfile à toute allure mes chaussures et jure entre mes dents quand des gouttes de pluies glacées se déposent sur ma peau.

Je lève la tête vers le ciel et ferme les yeux en maudissant la météo de s'adapter à mon humeur pour varier.

Je ne peux pas regarder mon téléphone pour faire passer le temps au risque de l'abimer avec la pluie et je n'ai pas d'argent pour prendre le bus.

Je me frotte juste les mains contre mes bras pour tenter de me réchauffer et claque des dents alors que les gouttes agissent comme de petits aiguilles sur ma peau.

De toute façon c'est sûrement ce don j'avais besoin, une bonne douche froide pour me réveiller.

Si Jane m'avait dit cela à propos de Leith quand nous étions en bons termes, je n'aurais pas été secouée mais finalement en dépit des circonstances, je pense que je n'ai pas le choix de me poser des questions.

Aux dernières nouvelles, Leith et ses amis ne sont pas le type de personnes à parler à propos de fille inconnu au bataillon juste pour discuter, ou alors je suis juste trop paranoïaque c'est tout.

Alors que mes chaussettes sont tombées deviennent mouillées de plus en plus à chaque flaque d'eau que je rencontre, j'éternue.

Je suis malade, la joie.

Après des minutes qui paraissent des heures j'arrive enfin chez moi.

Mes cheveux me collent au front et je renifle avec une élégance qui ferait peur à un épouvantail.

Quand je rejoins Nate dans le salon, il se moque de moi pendant une bonne quinzaine de minutes mais finit par comprendre que je ne suis pas d'humeur joueuse.

Il me tend sa bière en guise de pardon et j'essaye de couler tout ce qui m'obsède sous l'alcool.

Je ferme les yeux et savoure doucement le liquide qui me brûle la gorge et enfouie pour quelques instants mes problèmes.