14 Nekhau [capitulation]

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précédemment

- Spunau bolayalar t'Wehku bolayalar t'Zamu il t'Veh [Les besoins du plus grand nombre l'emportent sur celui d'un seul]...Répondit Spock, la mort dans l'âme, dévoré par la possessivité, et la douleur face à ce que Jim allait devoir, encore, subir, maudissant son impuissance.

- Vesht-Kentor nash-veh [j'ai compris]

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La porte qui avait été close une semaine auparavant s'ouvrit. Les captifs se regroupèrent autour de Jim. Encadrée par des gardes à la mine patibulaire, la ministre Lian'aë cracha :

- Alors, Capitaine, avez-vous bien réfléchi ? Nous ne serons pas aussi gentil avec vos amis si vous persistez dans votre refus.

Jim comprit parfaitement la menace, d'autant plus que les yeux de la ministre Lian'aë étaient trop fixement posés sur Spock. Il était hors de question qu'il lui arrive du mal par sa faute, il était hors de question que l'on fasse du mal à ses hommes.

- J'accepte l'invitation de votre Reine. Déclara-t-il sèchement. A une condition. Que toute mon équipe puisse rejoindre l'Enterprise, dès maintenant !

Les captifs regardèrent leur capitaine avec des yeux ronds, tétanisés.

- Jim ! Protesta Spock

- C'EST UN ORDRE !

L'aboiement autoritaire de Jim lui fit l'effet d'un fouet. Spock savait que Jim agissait ainsi pour mettre son équipage à l'abri. Il comprit que son opposition ne faisait que lui rendre les choses plus difficile. Il dut faire un violent effort sur lui-même pour ne pas laisser sa détresse apparaître, et garder une apparente impassibilité :

- Bien, Capitaine.

...Vakh Khart-lan Nash-veh, Jim D'kiwa Nash-veh, [Mon Courageux Capitaine, Mon Jim Bien Aimé, ]

- C'est une requête raisonnable, cependant nous ne pouvons pas vous l'accorder. Vos amis ne seront libérés que lorsque notre reine en donnera l'ordre.

Jim échangea un bref regard avec Spock et le vulcain sentit soudain son humain dresser de puissantes barrières mentales autour de ses sentiments et ses pensées. Il les maîtrisait à la perfection à présent, après cette semaine d'entrainement intensif permanent.

Spock n'avait désormais accès à aucune de ses émotions, son cœur se serra douloureusement. Il éprouva un grand vide dans son esprit, il se sentait comme amputé. La seule perception qui lui restait de Jim était ce lien qui les unissait, et par lequel il le savait en vie. Spock aurait préféré partager la souffrance de Jim plutôt que d'en être exclu, pour pouvoir lui envoyer des sentiments de réconfort, mais il comprenait son chois.

Quoiqu'il allait se passer, il n'allait pas pouvoir venir à son secours. Cette impuissance le rendait malade, il pouvait sentir les muscles de ses entrailles se contracter comme si on y avait versé de l'acide. Pour la première fois de sa vie, il éprouva de la haine. Une exécration glacée pour cette femelle qui allait blesser son époux, et lui imposer ce que seul lui, son époux, avait le droit de partager avec lui. Jim posa la main sur son bras et pensa avec toute sa détermination:

- Dunginam-tor ish-veh rom, Spock. Nam-tor nash-veh karik, ri tun'uh du. Uga'uh t'nash-veh ta dungi-nem-tor du tune au na'nash-veh [ça va aller, Spock. Je suis fort, ne t'inquiète pas. Promets-moi que tu prendras soin d'eux pour moi]

- Nem-tor nash-veh, Jim, nam-tor nash-veh... [je promets, Jim, je suis...]

Jim rompit le contact avant qu'il ne puisse achever se phrase, et se laissa emmener sans un regard en arrière, laissant Spock tétanisé de douleur.

Pon katau'beyik-su ~ Le temps des rapprochementsWhere stories live. Discover now