Telsu-Kelek [la maison des époux]

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Précédemment...

- J'ai trahi la confiance de mon meilleur ami, Père, je l'ai profondément blessé, j'ai abusé de son corps et de son esprit. Je n'ai plus ma place en ce monde..

ooo

Jim Kirk se sentait flotter. Peu à peu, son esprit perdait de son engourdissement. Il était allongé sur un matelas confortable. La mémoire lui revint d'un coup et il s'assit brusquement. Il porta les mains à ses yeux pour les frotter :

- Ggrrmblllmmfff...

Jim avait l'impression que tout son corps avait été passé dans un compresseur : sa nuque, son dos , ses paumes, ses genoux brûlaient ; ses reins étaient en compote, ses bras et ses jambes étaient gourds... et la position assise douloureuse, surtout au niveau de son intimité...

Il relativisa.

Il en avait vu d'autres, enfin d'un autre genre, mais bon, il allait vite cicatriser (et se faire enguirlander par ce cher Bones). Mais au moins, maintenant, Spock était définitivement hors de danger.

Et il était absolument hors de question que lui, James Tiberius Kirk, Capitaine du vaisseau l'Enterprise, se considère comme une victime. Il avait fait ce qu'il devait, ce qu'il fallait, point à la ligne. Jim ne s'appesantissait jamais sur le passé, cet événement ne ferait pas exception à cette règle. Et Jim pouvait être très fort à ce jeu-là.

Il n'éprouvait aucune rancune envers Spock, c'était lui la victime dans cette affaire. Comment lui en vouloir en sachant qu'il n'avait tout simplement plus été lui-même ? Bref, maintenant, tout ce que Jim souhaitait, c'était tirer un trait sur tout cela, et qu'ils puissent reprendre le cours de leur mission quinquennale d'exploration, comme avant.

Sa mise au point personnelle achevée, il ouvrit les yeux sur ses paumes, recouverte d'un truc vert. Cela ressemblait à une feuille de plante collée à la peau. Un remède vulcain sans doute. Il leva les yeux et croisa ceux de Spock. Il lui tendit une petite tasse contenant un liquide vert, il était impassible et froid. Jim ne s'en formalisa pas, bien au contraire. Son Spock lui était rendu, il avait retrouvé toute sa "vulcanitude", il devait donc être enfin remis de sa fièvre.

- Capitaine. Dit-il en guise de bonjour.

- Monsieur Spock. Sourit Jim. Médecine vulcaine, je suppose?

Ce sourire déstabilisa profondément Spock, qui s'attendait à une légitime explosion de colère, ou au moins, de la froideur à son égard. Il lui fallut un énorme effort de maîtrise de lui-même pour n'en rien laisser paraître et conserver son apparente placidité.

- Oui, Capitaine. Répondit-il d'une voix inhabituellement douce et légèrement vibrante.

Cela alarma aussitôt Jim :

- Vous allez bien Monsieur Spock ? J'ai vu votre sang sur moi, avez-vous beaucoup saigné ?

Spock reprit le contrôle des muscles de sa gorge qui avaient tentés de l'étrangler, pour pouvoir répondre tranquillement :

- Je vais bien, je vous remercie de votre sollicitude, Capitaine.

Jim fit mine de le croire. Il ne voulait pas forcer Spock à se confier à lui. Il l'avait déjà fait une fois lorsqu'il lui avait arraché l'explication de son état lié au Pon Farr. Il ne voulait pas lui induire de nouvelle souffrances morales. Si Spock avait quelque-chose à lui dire, et bien, il finirait de toute façon par le faire, avec sa franchise habituelle.
De plus, ils avaient eu tous deux leur quota d'émotions fortes, et lui-même, malgré son goût pour l'aventure, ressentait un profond besoin d'avoir une accalmie.

Pon katau'beyik-su ~ Le temps des rapprochementsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant