Don't go - Jeon Jungkook

Chapitre 52 : Juste ma petite-amie

''Tu n'as pas intérêt à faire un commentaire déplacé.'' j'avertis Jungkook en chuchotant, le ton sévère, tandis qu'il me jette un regard mauvais et ennuyé.

Je reste adossé au mur, les bras croisés, tandis que l'un des gardes de la prison arrive et ouvre la porte de la cellule.

Jungkook passe à côté le garde, sous son regard suspicieux, et je le suis tandis qu'il quitte l'endroit sans un mot.

Une fois arrivé dehors, il cligne plusieurs fois des yeux et se met à sermonner.

''Putain, depuis quand est-ce qu'il y a autant de soleil à Londres ?'' il peste en plaçant sa main au-dessus de son visage, créant une barrière aux rayons lumineux.

''N'essaye pas de me faire croire qu'il n'y avait pas de lumière là-bas, je suis venue tous les jours. Et à ce que je sache, tu n'es pas encore un vampire.''

Il m'ignore et s'étire en pousser un grognement. Puis, se dirige vers un banc tandis que je le suis et m'assieds à côté, veillant soigneusement à garder mes distances.

''Cette cellule était beaucoup trop petite.'' il déclare soudain. ''Et leurs vêtements sont d'une qualité abominable''

''Tu t'attendais à quoi ?'' je réplique en sortant mon téléphone de ma poche, ouvrant l'application désirée.

Il va bien falloir le faire.

''Jungkook, il faut que je te parle.'' je commence tandis qu'il redirige son attention vers moi, ses yeux interrogateurs rivés sur mon visage. ''C'est à propos d'une photo qui circule sur les réseaux sociaux.''

''En quoi est-ce que ça me concerne ?'' il m'interroge en contemplant le paysage qui s'offre à lui.

Londres, nous- je suis à Londres.

Parce que je devais le faire sortir de prison.

''Réfléchis quelques secondes, tu veux ?'' je rétorque, irritée, la gorge sèche, tandis qu'il prétend avoir oublié son rendez-vous. ''Qu'est-ce que tu faisais quelques jours avant ton arrestation ?''

''J'ai une idée. Et si tu arrêtais de prononcer le mot « arrestation » pour aujourd'hui ? Je ne suis pas sorti pour qu'on me rabâche constamment les oreilles avec ça.''

''Tu te rends compte que tu aurais pu tuer quelqu'un en conduisant dans cet état-là ?''

''Et bien, il me semble que c'était une des raisons pour laquelle je me suis retrouvé dans une cellule pendant cinq putain de jours. Donc oui.''

Son ton est sec, froid, et il est juste à côté de moi, mais il n'a jamais été aussi loin.

Si je tends la main, est-ce que j'arriverai à t'atteindre ?

Tu divagues, encore une fois, arrête.

Tu ne peux pas y échapper.

C'est la réalité.

''Revenons au sujet principal : la photo de cette fille et toi.'' je me ressaisis, et, le coeur serré, sélectionne la fameuse photo sur mon cellulaire avant de le lui tendre.

''Comme je te l'ai déjà dit, elle a été prise quelques jours avant- il y a une semaine.''

Il fronce les sourcils et prends l'objet que je lui tends, veillant bien à ce que nos doigts ne s'effleurent pas.

Ça serait trop dramatique, n'est-ce pas ?

''Ah, ça.'' il lâche un soupir de soulagement et la tension accumulée semble s'en aller.

''Alors ?'' j'hausse les sourcils, attendant une réponse, tandis que l'espoir grandit en moi.

Ta cousine, peut-être ? Une amie lesbienne ?

Rassure-moi, puis sers-moi dans tes bras.

Arrête, arrête, tu vaux mieux que ça.

''C'est juste ma nouvelle petite-amie.'' il me rassure, nonchalant, tandis qu'un petit sourire désinvolte se forme sur son visage.

Ah, c'est juste sa petite-amie.

C'est juste sa petite-amie !

Tout va bien ! Tout va bien !

C'est juste sa petite amie.

Tout va bien. Tout va bien.

''Et tu ne pouvais pas me prévenir avant ?'' je me plains en plaçant mon regard partout sauf sur lui.

Je regarde les passants, qui vont mieux que moi, leurs animaux, qui sont moins stupides que moi, et je comprends que je suis foutue.

L'histoire se répète.

C'est lassant, à la fin.

Karla, puis moi, et maintenant elle.

''Comment est-ce que j'étais censé te prévenir ?''

Oh, merde.

Non, non, non.

Je ne voulais pas parler de ça.

Je ne veux pas parler de ton départ.

De ton envol.

''Jungkook, il faut que nous prenions une décision.'' je l'informe en plantant mes yeux dans les siens.

''Est-ce que nous devrions continuer à travailler ensemble ?''

Voilà, c'est dit.

Déteste-toi, maintenant.

''Qu'est-ce que tu racontes ?'' je le vois froncer violemment les sourcils et agripper convulsivement le bord du banc des mains, tendu.

''Tu sais très bien ce que je veux dire. Je ne sais pas si on peut se gérer- continuer ainsi.''

Toi et moi, un contraste.

''Non. Non. Toi, tu ne sais pas si tu peux me gérer. Ne t'appropries pas mes pensées. N'essaye même pas.''

Impitoyable, hostile, endurci, l'homme en face de moi n'est pas Jeon Jungkook.

En face de moi, je n'ai que l'inconnu que les écrans télévisés ont toujours voulu me montrer.

''On devrait y réfléchir. Nous n'avons même pas signé de contrat. Mieux vaut ne pas se précipiter.'' je tente de le raisonner, mais il ne me regarde même pas.

Pourtant, toute mon attention a toujours été rivée vers toi.

''Nous n'avons encore rien commencé, nous pouvons encore faire marche arrière.''

J'espère que ma voix ne s'est pas brisée à la fin de ma phrase.

Parce que je crois bien que mon cœur s'est fracassé, lui.

Encore, encore, et encore.

Quand t'es-tu accaparé de mon bonheur, Jeon Jungkook ?

Ça doit être la faute du parc.

Tout ça à cause du parc.

Foutu parc. 

Ça ira mieux un jour. 

Mais pas aujourd'hui. 

Ça ira mieux un autre jour.