Don't go - Jeon Jungkook

Chapitre 43 : Piano

Personne ne me connaît comme mon piano.

Un simple piano marron, qui était placé dans le coin du salon de notre maison en France. Un simple piano marron, qui délivrait les plus beaux sons. Des sons qui résonnaient dans la pièce et me donnaient envie de vivre.

Depuis mes douze ans, il a été la seule chose qui m'a empêché d'abandonner.

La musique était la seule chose qui comptait, à cette époque.

Et elle est toujours si importante, et pour rien au monde je n'abandonnerai 'toutes ces années passées sur ma chaise en bois à parcourir chaque touche du piano marron, que je connaissais par coeur.

Ce piano marron, le seul à ne jamais m'avoir abandonné.

Et puis, il y avait eu Jungkook : meilleur que toutes ces partitions, que toutes ces mélodies.

Il était la chanson à ma vie. Je l'avais finalement trouvé.

Et je ne l'aurai échangé pour rien au monde.

-

''Je t'aime.''

Peut-être que je n'aurais pas dû lui dire ça, maintenant, alors qu'il est stressé et sur le point de commencer son premier concert sous ma direction.

Il tourne la tête en sa direction et fronce les sourcils, comme s'il craignait d'avoir mal entendu.

''Quoi ?'' il penche légèrement la tête sur le côté et je ne peux m'empêcher de sourire en le voyant si mignon.

''Je t'aime'' je répète et il écarquille les yeux et pendant quelques secondes, je le vois perdre toute sa force et le mur qu'il bâtit toujours lorsque nous sommes dans un lieupublic semble s'ébranler. Rapidement, pourtant, il se reprend et essaye de regagner de la contenance mais je vois une lueur nouvelle dans ses yeux apparaître, le rendant plus fragile, plus humain.

C'est la seule chose que je puisse faire.

''Pas ici'' il chuchote en ma direction en penchant sa tête vers moi afin que les personnes dans les coulisses avec nous ne nous entendent pas.

Je rigole légèrement en le voyant si inquiet, et profite de la proximité de nos visages pour déposer rapidement mes lèvres sur les siennes, dans un baiser précipité et discret.

Les yeux écarquillés, il reste figé même après que j'ai brisé tout contact entre nous deux, et je ne peux m'empêcher de rire, le voyant si déstabilisé par un simple baiser sur les lèvres.

Bon, d'accord, les baisers qu'on échange sont souvent plus que des baisers.

Ils sont merveilleux, et irréels.

''Jeon Jungkook, sur scène dans deux minutes !'' on crie à l'autre bout de la pièce.

Mais, contrairement à ce que je m'attendais, il ne se crispe pas et ne commence pas à stresser, faisant de son mieux pour cacher sa nervosité en agrippant fermement la pièce de papier dans sa main, au point de la froisser.

A la place, il sourit et pose la feuille sur la table à ses côtés.

Puis, se rapproche de moi, et son visage à quelques centimètres du mien, me murmure :

''Je t'aime. Je t'aimerai toujours.''

Et pour certain, c'est sûrement une phrase stupide dite par un couple stupide.

Et pour moi, c'est la seule phrase que Jungkook me dira, et qui me fera comprendre que j'ai réussi à accomplir quelque chose au-delà de juste exister.

Et c'est ainsi que je comprends que je suis heureuse.

Tant qu'il sera là, j'irai bien.

Je vivrai.

Je n'ai pas besoin d'une raison. Je veux juste que tu sois là.