Chapitre 38 : Réel

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Je sais pas moi, fais quelque chose ! Dis-moi que tu m'aimes, dis-moi que tu ne peux pas être avec moi, dis-moi que tu dois partir.

Juste un mot.

Ne me regarde pas comme ça.

Pas avec ces yeux-là. Pas avec tes yeux marrons chocolats qui me donnent envie de t'embrasser, de pleurer, de crier, de chanter, de jouer du piano, de te tenir la main au parc.

''Laisse-moi tranquille.'' il grogne, s'échappe de mon emprise, et s'en va.

Pourquoi ?

Et je pleure. Je pleure comme s'il était mort. Comme s'il était étendu sur le sol devant moi, les yeux fermés et la peau pâle. Je me rends compte que je l'ai juste perdu. Et ça me fait mal.

Dieu, ça me fait tellement mal.

Pourquoi est-ce que tu m'abandonnes toujours ?

Je ne suis rien sans toi.

Je ne peux pas respirer.

-

Alors je cours derrière lui.

Encore ?

Oui, encore. Et pour toujours.

Je cours plus vite, et je suis plus blessée que jamais. Chaque muscle de mes jambes me fait mal, mon corps ne demande que le repos, mon coeur une pause, mais je cours, parce que j'ai décidé de courir.

Même s'il fait froid et que mes mains ne sont plus utilisables.

Malgré le fait que la pluie s'abatte sur la terre, je l'entends, c'est ma mélodie.

Chaque goutte qui tombe.

La pluie s'abat sur nous tous, mais elle le fait rayonner.

C'est un beau tableau que j'ai là. Lui, une capuche sur la tête, dans une foule énorme. Je ne vois que son dos, recouvert par sa veste grise. Lui, dans sa carapace : il ne m'entend pas crier son nom.

Il est trop occupé à se fondre dans la masse. Pourtant je sais que je ne le verrai jamais comme tout le monde. Il est là, je le vois. Et il ne sera jamais comme les autres.

Dès qu'il m'a regardé : à partir de ce moment, j'ai su que plus jamais je ne pourrai nier mes sentiments.

Je tends le bras et ma peau rentre en contact avec la sienne. Encore.

Il se raidit, tendu.

Je ne l'attends pas, je ne lui demande pas sa permission avant de commencer à parler.

Si je ne le fais pas maintenant, je ne pense jamais pouvoir le faire.

"C'est maintenant !''

Je crie, les larmes roulant précipitamment de mes yeux.

''C'est maintenant ou jamais !"

Je m'époumone en essuyant rageusement du revers de ma main les larmes.

"Je ne veux pas que tu m'aimes demain''

Ma voix se brise.

''Je ne peux pas attendre jusqu'à demain. Je n'ai que maintenant"

Respire.

"J'ai besoin de toi maintenant !"

J'implore, désormais.

"Après ça... Je ne pense pas que je t'attendrais encore." je balbutie tandis que les mots eux-mêmes n'arrivent pas à rouler correctement le long de ma langue.

''J'aimerais croiser tes yeux. J'aimerais savoir quoi faire. Comment réagir ? Croiser tes yeux. Et si je savais ? Et si je ne savais pas ? Réussirai-je à élucider les mystères qui t'entourent ? Je ne pense même pas tous les connaître. Je suis désolée, Jeon Jungkook.''

Peut-être que Jungkook va me rejeter, maintenant.

Peut-être qu'il me manquera pendant tout le reste de ma vie.

Peut-être que le violon, le piano, et sa voix n'avaient pas de sens, après tout.

Mais je ne regrette rien. Même après tout ce temps, je ne regrette rien.

Et quand Jungkook se penche pour m'embrasser, il me semble que je ne m'en remettrai jamais. Comme si tout ce qui précédait ce baiser ne comptait pas. Comme si c'est à partir de ce moment que je commence à vivre. Je sens mes jambes trembler, mes mains s'agripper désespérément à son t-shirt, et mon cœur rater un battement.

C'est vrai.

Je peux vivre.

Alors, je réponds fiévreusement au baiser.

Les horloges ont arrêté de fonctionner. Les couleurs nous entourent : du jaune, du vert, du orange, du rose. Je vois le rose de ses lèvres, le noir de ses yeux étincelants.

Et ce n'est pas naturel, un baiser. C'est une trace, une cicatrice ; c'est merveilleux. C'est encore plus beau que nos rêves, parce que c'est réel. C'est là, et ça nous touche. Un baiser, c'est toujours important.

Si ça ne vous fait rien, un baiser, alors assurez-vous que vous ne nagez pas en plein cauchemar.

C'est émouvant, un baiser. Ça fait revivre.

On renait de ses cendres : tout ce qu'il y avait avant n'importe plus. Tous les problèmes s'envolent. Il n'existe plus qu'une personne : celle qui partage le baiser.

Le détenteur de vos lèvres, qui viennent de sceller un pacte.

Un baiser, c'est ce que la vie devrait être.

Et je n'aurai jamais pensé qu'embrasser Jungkook était tout ce que je voulais. Le sentir me serrer fort, glisser ma main dans ses cheveux : ça ferait mal, ça serait mal de dire que je suis heureuse.

Parce que ce sentiment est tout ce que j'ai toujours voulu.

Même, s'il fait froid et que mes mains ne soient plus utilisables.

Malgré le fait que la pluie s'abatte sur la terre.

Je continuerai à me battre pour toi, Jeon Jungkook. 

Don't go - Jeon JungkookWhere stories live. Discover now