✔Chapitre 9 la rencontre

4.7K 449 43
                                    


Pdv de Eryne

Ce matin, je me suis levée avec le pressentiment que cette journée serait remplie de rebondissements.

Je ne me suis pas trompée. En arrivant au bureau ce matin, le général Furi m’a convoquée pour savoir où en était le projet. Les grandes pompes de l’état major aimeraient qu’il soit déjà commencé et mis en place. D’ailleurs il reste deux semaines avant le bal annuel.

En plus, il me dit qu’il faut un cavalier, car je dois y assister sous peine qu’il se venge. En effet, là — bas on lui posera des questions à ce propos et qu’il n’est soi-disant pas assez qualifié pour y répondre. Et que ça me mettra dans le bain au cas où j’accepterais la formation pour être générale et prendre la suite dans la direction de la base quand il partira en retraite ou pour le seconder sur certains sujets sensibles.

Il se fout de moi. C’est juste qu’il ne veut pas s’embêter à passer la soirée à répondre aux questions sur le projet. Des fois, je me dis qu’il me prend vraiment pour une bécasse. Il croit que je ne vois pas ses petites manipulations sournoises ? Et bien, il se trompe lourdement. Mais pas de problème, ma vengeance sera terrible.

On verra comment se passe le bal. Je m’attends à tout venant de lui.

Me voilà dans mon bureau à régler les petits détails dus à la formation que je vais devoir commencer lundi pour les aspirants. Puis passer voir les derniers soldats revenus du front pour savoir si tout va bien, s’il y a besoin d’un suivi, si leur retour à la base s’est bien passé, etc.

À midi, je mange mon repas tranquille avec les gars de mon unité, à prévoir avec eux les entrainements et surtout vérifier si tout va bien quant aux équipements et qu’ils ne leur manquent rien. Il faut être prêt à partir à tout instant.

Nous sommes tous réunis à la cantine quand j’entends les aspirants, pressentis à participer à la formation, faire un boucan pas possible. Je me lève avec d’autres pour voir ce qu’il se passe. Je suis à peine debout que le jeune aspirant Carter, de la caserne de mon frère, arrive en courant en me hélant. Il me dit que je dois venir de toute urgence, car des jeunes aspirants font des bizutages à des jeunes filles qui se sont inscrites. En gros, ils veulent les rabaisser et les discréditer....

What ? Alors là, ça va mal se passer. Ils se croient où là ?

Quand j’arrive, je les reconnais tout de suite. Pas de chance pour eux, je suis leur formatrice, mais ils ne le savent pas encore. Quand ils me voient arriver, ils ricanent encore plus.

- Aaaa ! jubile l’un d’eux. Il est allé chercher une femme. Pfff il croit quoi ? Qu’elle va nous faire peur ? En plus, ça doit être une jeune recrue.

Quand il me voit de près, tous ces petits blancs-becs de mes deux se mettent en position en reconnaissant mon grade. Eh oui bande de petits cons ! Je suis une femme et pas de chance pour vous, un colonel !

Je les regarde avec un sourire sadique ce qui les fait ravaler leur salive et traquer. Ah ! Que j’aime faire cet effet-là sur les machos. Surtout sur mes nouvelles recrues qui vont souffrir pour la formation.

L’avantage d’être une femme colonelle dans l’armée, c’est qu’on peut faire souffrir en faisant faire des exercices de fou à ces petits prétentieux.

En plus, ça les remet à leur place. Surtout quand ils apprennent que c’est moi qui détiens les meilleurs records. Alors là, je ne vous dis pas. J’ai droit à de la « Madame » à tout va, et ils font tout ce que je leur dis. J’avoue que c’est jouissif et fais ressortir mon petit côté sadique.

Je n’en profite pas non plus, je connais leurs limites donc ,je sais quand m’arrêter. Ça fait un bien fou quand même. En plus, ça leur permet d’apprendre à respecter les femmes, surtout celles qui sont dans ce métier. Elles doivent se battre plus que les hommes pour se faire accepter et respecter alors qu’elles méritent qu’on les admire pour faire un métier pareil. Un métier dit « destiné » aux hommes. Bon j’avoue qu’ils sont jeunes, mais c’est maintenant qu’il faut les habituer aux dures lois de la vie.

Je passe un coup de fil à mon frère en lui disant que je ne pourrais pas être là pour le rendez-vous, mais que je viendrai directement le voir à sa caserne entre 16 h 30 et 17 h maxi.

Bref, les trois compères sont dans mon bureau et ils n’en mènent pas large, croyez-moi. Je règle le problème vite fait avec des corvées et les préviens que si j’entends encore parler d’eux en mal, ils seront exclus pendant une période indéterminée selon la bêtise commise. Après un « oui Madame », je les vois s’en aller la tête basse.

Je suis déjà fatiguée et il n’est que 14 h 30. Je reprends mes dossiers en cours et me dépêche de les classer pour ne plus en entendre parler et avoir le temps de rentrer chez moi avant mon rendez-vous.

Enfin je suis arrivée chez moi. Marcher m’a un peu détendue, mais je pense que la douche sera vivifiante.

Après être passée sous le jet qui m’a redonné de l’énergie, je me prépare. Je mets un jeans qui moule bien mes jambes et mes fesses. Pour le haut, j’enfile un chemisier blanc à manches mi-longues.

Me voici prête. Je vais chez Nathalie, ma voisine d’en face qui garde les filles. Je leur fais un bisou et leur dis qu’elles passent la soirée et la matinée chez leur oncle Aiden. Je les rejoindrai pour le repas voire un peu avant.

Je prends ma voiture et les quitte pour me rendre à la caserne de la ville.

Une fois arrivée, je me gare sur le parking situé sur le côté de la caserne, là où je ne dérangerai pas s’il y a une intervention.

Je rentre et me présente à un pompier et lui dis que j’ai rendez-vous avec le Lieutenant Cash. Il me demande d’attendre, le temps qu’il l’appelle pour le prévenir, car il est dans son bureau en réunion. Pas de souci, faites donc, je ne suis pas pressée. Il raccroche et me dit que je peux monter et attendre en haut qu’il ait fini.

Je monte et n’attends même pas cinq minutes, puis la porte s’ouvre sur les deux hommes de samedi soir. Là je comprends le sujet de sa réunion et me dis que vu leur tête, ils ne s’attendaient pas à ce qu’il soit au courant. Quand ils me voient, ils deviennent blancs comme linge, me disent « bonjour Madame » et s’en vont la queue entre les jambes.

Je vais pour frapper à la porte quand celle-ci s’ouvre… sur lui...

Non, je n’y crois pas. Il est devant moi, en chair est en os... Lui qui hante toutes mes nuits. Mon fantasme vivant. Il est là debout juste devant moi.... on se scrute du haut en bas puis au bout d’un moment, il reprend ses esprits et m’invite à aller m’assoir en face du bureau. Ce que je fais en sachant pertinemment qu’il se rince l’œil.

J’adore ça. Ça prouve qu’il n’est pas insensible à mon charme et tant mieux pour moi. Surtout ça me prouve qu’il m’a reconnue et que je ne le laisse pas indifférent.

Il se met en face de moi et nous commençons à parler de tout et surtout le fait qu’il ne savait pas que j’étais la sœur de Aiden. Ce petit cachotier ne lui a pas dit que j’étais une femme. Cela n’a pas l’air de le déranger. Je crois même que ça l’arrange et pas parce que c’est moi. J’ai vu qu’il y avait des femmes dans cette caserne, je pense que c’est surtout pour ça.

Je lui lance un regard coquin qui en dit long sur mon état d’esprit et ce que je pense.

Je vois qu’il capte tout de suite mes pensées, car JE sens l’air s’alourdir de désir, mais nous résistons. Gardons cela pour la suite, ça sera meilleur.

Nous reprenons une conversation sur le projet et avec des regards intenses autant l’un que l’autre.

Après des heures de mises au point, nous commençons à avoir faim. Il me propose d’aller manger un bout en ville voire chez lui.

Franchement j’ai trop envie de dire chez lui, mais cela ne ferait-il pas trop précipité ? Que faire?

Et si c'était le Destin...! TERMINÉ  ( Correction )Where stories live. Discover now