✔Chapitre 5 le passé

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Résultat : le chauffeur était dans le coma.

Mon père, lui, était sorti de la salle d’opération. Ils l’avaient installé en salle de réveil et sous surveillance, car il avait perdu beaucoup de sang.

Je me rappelle du verdict du médecin disant que mon père avait eu une commotion cérébrale et perdu l’usage de ses jambes dû au face à face avec le camion. L’amputation des deux jambes inévitable, le choc avait été très rude. Les pompiers avaient dû le désincarcérer faisant un pavillon et une repousse du tableau de bord.

On m’a expliqué qu’une désincarcération, c’est quand on coupe une voiture pour sortir la victime qui est coincée dedans. Un pavillon c’est quand les pompiers coupent le toit de la voiture pour avoir un meilleur accès à la victime et enfin, une repousse du tableau de bord c’est quand ils coupent au niveau du tableau de bord pour dégager les jambes de la victime coincée sous le tableau de bord.

N’ayant pas bu, c’est ma mère qui avait pris le volant. Pour elle, le choc a été fatal... Morte sur le coup, elle n’a rien ressenti... Je comprenais ce qu’on me disait, mais ne voulais pas le croire. La vérité était trop dure.

Merde ! Je suis trop jeune pour vivre sans mes parents ! Il faut absolument que mon père se réveille, qu’il me revienne. Sans lui je ne suis plus rien...

Je pleurais sans m’arrêter. J’étais dans les bras de éryne qui me serrait très fort et ne voulait pas me lâcher. D’ailleurs, je lui en remercie. À cet âge, de nous tous, c’était déjà elle la plus battante. Celle sur qui on pouvait toujours compter, celle qui était notre pilier sur qui se reposer. Notre fondation la plus solide...

Au petit matin, le médecin est revenu nous voir et nous a annoncé que mon père était réveillé et qu’on le montait dans une chambre individuelle. Nous étions enfin autorisés à le voir. Certes pas longtemps pour ne pas le fatiguer, mais c’était mieux que rien. Par contre, il ne lui avait pas encore annoncé la perte de ma mère.

Je rentre en premier dans la chambre et là... je vois mon père branché à des fils sur tout le haut de son corps. M. Fabre m’avait prévenu que mon père avait perdu ses jambes. C’est un choc ! Je me revois m’arrêter deux minutes. Croiser son regard et me précipiter sur lui pour sauter sur le lit et me blottir dans ses bras pour pleurer à chaudes larmes.

On a pleuré tous les deux un long moment. Une fois calmé, je prends une grande inspiration pour lui annoncer l’horrible nouvelle, lui dire que maman est partie au ciel rejoindre les anges du paradis.

Je revois le regard de mon père s’éteindre un peu et il me dit qu’il le pressentait, mais que je ne devais pas m’inquiéter, qu’il se battrait pour moi. Pour nous. Pour notre famille. Et surtout pour son souvenir, car elle n’aurait jamais voulu qu’on se laisse abattre.

Nous parlons un peu et le médecin nous dit de rentrer, car mon père a besoin de repos, qu’il faudra revenir demain matin vers dix heures, pas avant. Nous lui disons au revoir. Moi avec un gros câlin des tas de je t’aime répétitifs.

Et cette horrible nuit. Où nous sommes réveillés par le téléphone qui sonne encore. Puis l’hôpital qui nous annonce la mort subite de mon père causée par une complication du à l’opération et au traitement pour l’imputation de ses jambes. Son cœur, trop fragile, avait tout simplement lâché...

Cette nuit, j’ai perdu ma famille même si j’ai pu entrevoir mon père et lui dire que je l’aime. J’ai été anéanti et en deuil. Trop jeune pour vivre sans eux, mon père avait dû le sentir, car il avait modifié son testament en me léguant tous leurs biens en désignant comme tuteur légal la famille Fabre.

C’est ainsi que je suis devenu leur fils adoptif et heureusement qu’ils ont été tous présents. Sans eux, je ne serais rien d’aujourd’hui. Ce souvenir est encore bien réel dans mon esprit. Ravivé par ce fameux jour qui nous a tous frappés. Ce jour de deuil général de l’année dernière.



J’étais dans mon bureau à faire de la paperasse pour mes dossiers, lorsque j’ai reçu un coup de fil de éryne me disant qu’il y avait un problème en ville et qu’il fallait que je monte une cellule de gestion de crise pour les personnes traumatisées. Bref, je devais réunir les meilleurs de mes confères et au plus vite. J’ai fait ce qu’elle me demandait sans discuter, car c’était un état d’urgence d’après ce que j’avais compris et vu que c’est elle qui dirige les opérations en l’absence du Général Furi, j’ai appliqué les ordres.

Elle avait raison de prévoir cette cellule. Les gens en avaient besoin et on a pu surtout soulager les docteurs, car certains blessés étaient en état de choc, mais n’avaient rien de sérieux. Il leur fallait juste un soutien. Ce soutien a duré et dure même encore pour certaines personnes à l’heure actuelle.

Le plus dur a été pour éryne qui a dû assumer ses choix et la perte de son grand-frère Thomas et sa femme, elle m’en a parlé comme à un frère et non un psychologue. C’est une battante, mais on a tous notre point de rupture. À un moment donné, nous craquons tous. Celui de éryne ne va pas tarder à arriver. Nous la surveillons de près avec sa meilleure amie Nathalie, son frère Aiden ainsi que moi... En fait, toute la base militaire.

Elle a sauvé tellement de vies que nous voulons tous l’aider, mais je pense que les regards d’admiration commencent à lui peser énormément, car elle ne se sent pas héroïque pour autant. Elle a fait son boulot, ses choix et doit vivre avec.

Le plus dur pour elle est de se demander que si elle avait agi autrement, son frère serait peut-être toujours là avec sa femme. C’est la question qui la hante toutes les nuits avec la scène où elle les voit mourir devant elle.

Je me demande toujours et pas que moi, comment elle a fait pour se relever et aller sauver d’autres vies après ça. Mystère. Même son général dit que lui aussi aurait été anéanti.

Quand je lui pose la question, elle me répond : je ne sais pas. Surement l’entrainement et l’habitude. Avec les missions qu’elle a déjà effectuées, elle a dû se mettre sur pilote automatique et ranger cette scène dans un coin de son cerveau pour pouvoir avancer et aider d’autres personnes. Heureusement sinon nous aurions perdu de nombreuses personnes et familles si elle n’avait pas su mettre ses sentiments de côté.

Par contre, Aiden m’a dit qu’il l’avait trouvée en pleurs une fois que tout était redevenu tranquille et qu’elle avait pu s’isoler un peu. Il avait senti qu’elle avait besoin de lui grâce au lien qui les unissait.

Me voilà sorti de mes pensées par un message de éryne justement. Une photo. Je l’ouvre.

What ? C’est quoi cette énorme blague ? Elles ont osé !

Mes trois princesses ont osé faire une bataille de farine sans moi... il y aura vengeance et croyez-moi ça ne va pas se passer comme ça même si je vois qu’elles sont trop belles et toutes souriantes.

En fin d’après-midi, je reçois un message de ma éryne qui me dit qu’il faut que je sois à l’heure pour notre sortie resto en famille.

Je rentre chez moi me préparer pour être à l’heure et ne pas subir son courroux. Non merci je m’en passerais bien.

Et si c'était le Destin...! TERMINÉ  ( Correction )Where stories live. Discover now