Chapitre 39:

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Une nuit atroce. Une nuit passé à tout repasser en boucle dans mon esprit, à revoir chaque scènes avec une précision folle. Une nuit cramponné à mon Liam, la peur au ventre, la peur qu'il ne me laisse,m aucun répits, la peur que tout ce cauchemar recommence.
Une nuit où mes sanglots et le bruits des baisers de Liam n'ont été que les seuls sons présents entre nous.
Liam a sut prendre soin de moi, me réconforter et tenter de soigner les plaies de mon esprit et de mon corps.
Il m'a couvert d'affection, s'est occupé de moi comme si je n'étais qu'un enfant, à nettoyer les blessures que ce soit avec des compresses, des mots ou encore des baisers. Il m'a ouvert ses bras et m'a laissé y pleurer. Et heureusement, parce que j'en avais plus que besoin. Ça m'était indispensable. Comme l'oxygène pour respirer. Il est ma bouffé d'air frais. Je sais qu'avec lui j'arriverai à aller mieux et à ( tenter ) d'oublier, ne serai-ce qu'un peu, le mal qu'on m'a fait.
Même si pour le moment ça me semble impossible et que je revois à toutes heures le visages de mes agresseurs.

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Je sors de ma somnolence, une nouvelle fois réveillé par un cauchemar des plus atroces. C'est le troisième en une nuit. Je suis en sueur, j'halette, je tremble, l'effroi me prend à la gorge. Je revois le sourire grimaçant de Louis, le regard lubrique de Niall, je sens la morsure de la corde sur mes poignets, les sillons brûlants de larmes sur mes joues, j'ai encore le goût du sang et de la terreur dans la bouche. Je sanglote avec violence, essayant de me dépêtrer des draps de notre lit, j'ai vraiment trop chaud, sans résultats. Liam se redresse aussitôt, je sais qu'il ne dormais pas, qu'il était près à s'occuper de moi.
Il réussit à me sortir de sous la couette où j'etouffais. Je respire un peu plus correctement. Ses larges mains viennent tracer de grands ronds dans mon dos, il m'assoit sur ses genoux, pressant son torse contre le mien, sa bouche érant dans mes cheveux longs.
Je le revois entrain de me porter jusqu'à la limousine toute à l'heure, de me ramener ici en séchant mes larmes et en me murmurant que tour irai bien. Il m'a ensuite fait prendre en bain et m'a savonné sans aucune arrières pensées, de toute façon je n'étais plus qu'une pauvre petite masse pleurante et s'accrochant à lui avec la force du désespoir. Il a ensuite bandé mes poignets massacrés jusqu'aux sang, désinfecté les plaies présentes sur tout mon corps, m'a enduit d'arnica et m'a porteé jusqu'au lit où il a pris soin de parfaitement me border avant de m'embrasser chastement et de se glisser sous les draps à son tour, me serrant tout de suite contre lui.
Et comme par magie, depuis que je l'ai retrouvé, mon corps s'est détendue à la sensation du sien contre le mien. Liam est mon seul calmant, le seul baume qui cicatrise mes plaies.
Je cherche du bout de mes lèvres sa bouche, je la trouve avec délice et l'embrasse timidement. Me faisant un plaisir de la redécouvrir encore et encore. Ses mains se perdent sous mon t-shirt de pyjama, caressant mes côtes et retraçant de son pouce la forme saillante de ma colonne vertébrale. Je demande doucement l'accès à sa langue, il me l'offre en suçottant mes lèvres, ses doigts agrippant ma nuque.
Je laisse nos muscles buccaux danser ensemble, virevolter et se rencontrer.
C'est ce dont j'avais besoin: un baiser de Liam. De cet homme qui ne me fait plus du tout peur, pas comme au début,
de cet homme qui m'a cerné en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire.
Ma main vient chercher la sienne, je tâtonne sur son torse avant de venir entrelacer nos doigts les uns aux autres. Comme une promesse, pour ne jamais se laisser tomber. Pour se raccrocher l'un à l'autre.
Nos bouches avides finissent par se séparer, à regret. Je passe ma langue sur mes lèvres, je distingue à peine mon châtain dans la pénombre de la pièce. Je peux juste légèrement distinguer la forme de son visage, l'arrête de son nez et la lueur dans ses yeux. Je caresse doucement sa joue barbue, appuyant ma petite main sur son torse musclé. Je me penche pour lui chuchoter quelques mots à l'oreille, tel un secret.
-"Tu es la personne en qui j'ai le plus confiance. Je ne me méfie plus de toi, tu es ce qu'il me faut, je suis entre tes mains. Oui, j'ai confiance en toi Liam Payne."
Je le sens trembler contre moi, mes bras le serrant fort, s'agrippant à lui, pour ne plus le lâcher. Je tente de contenir cette si grande émotion qui monte en moi, qui me donne envie de pleurer tellement c'est immense et beau. Cette émotion, cette sensation qui dévaste tout, et que je sens aussi grandir en Liam.
Sa bouche est posée sur mon cou, je la sens frémir, lui aussi est émue. Émue par moi, par ce qu'il se passe entre nous.
Il ne prononce pas un mot, la gorge sûrement bloquée, mais son corps tremblant contre le mien me suffit, c'est la réponse dont j'ai besoin.
Alors c'est moi qui commence à parler, à lui dire ce que personne n'a jamais entendue de ma bouche, ces mots, ces phrases qui sont si dures à prononcer. Qui réveille tant de souvenirs douloureux en moi.
Il s'agit de mon histoire, de ma vie, de ce que je n'ai raconté à personne. Et je m'apprête à la dire à Liam. Et je sais que je fais le bon choix. Parce que c'est lui, et qu'il m'est devenue indispensable.
-"Je veux que tu saches tout de moi, je ne veux plus qu'il y est de secrets ou de non-dits entre nous. Je veux que tu saches mes plus grosses désillusions, mes plus grosses souffrances. Parce que j'ai confiance en toi, et que c'est stupide à dire, mais maintenant je ne me soucie que de nous deux. Il n'y a que toi qui compte, aussi niais cela puisse être."
Je respire un bon coup, essayant de chasser les larmes qui perlent au coin de mes paupières en reniflant bruyament.
Sa main caresse mes cheveux, ma nuque, mon dos, la chute de mes reins, le début de mes fesses... Il m'invite à poursuivre, à me confier à lui. Alors je me lance, je prends mon courage à deux mains et je lui déballe mon histoire, il est maintenant en droit de savoir.
-"Depuis ma naissance ma vie est compliquée, depuis que je suis venue au monde je suis destiné à souffrir et à m'en prendre plein la gueule. Je n'avais aparament pas le droit à un peu de bonheur.
Je suis né à Bradford, une ville spécialisé dans la production du textile, c'est dans ce secteur que ma mère travaillait quand elle a rencontré mon père. Ils sont rapidement tombés amoureux et ma mère a donné naissance à ma grande soeur, Doniya. Ils n'avaient pas beaucoup d'argent et vivaient dans un quartier mal famé, mais malgré cela, ils étaient heureux. Bien sûr la vie n'était pas facile mais ils s'en sortaient plutôt bien. Et puis un jour tout a dégénéré, le jour de ma naissance justement.
Ma mère a accouché chez elle, une femme du quartier ainsi que ma sœur sont venues l'aidé, mon père, prévenu par un voisin se dépêchait de rentrer du travail pour aller voir et soutenir sa femme. Et c'est là que le malheur est arrivé, il s'est pris une balle perdue durant un règlement de compte. Il est mort sur le coup.
À partir de là, tout a dégénéré. Ma mère n'a pas pu supporter de perdre l'homme de sa vie. Elle est tombée dans la boisson et ne s'est pratiquement plus occupée de nous. Ma sœur m'a élevé, toute seule. Bien sûr ce n'est pas pour ça que ma mère ne m'aimait pas, les rares fois où elle arrêtait de boire elle me serrait fort contre elle en me disant à quel point elle m'aimait, moi, son petit garçon.
Mais rien ne s'est arrêté là, les malheurs ont continués à pleuvoir sur notre famille. La personne que j'aimai le plus au monde, ma sœur, Doniya, à disparue du jour au lendemain. Les flics l'ont cherchés pendant des jours et des jours, j'avais onze ans et le coeur brisé.
Puis la police à finie par la retrouver, j'aurai préférer que ce ne soit pas le cas. C'était horrible, j'ai du aller reconnaître son corps vu que ma mère était trop bouffé par l'alcool pour le faire. Ma Doni était dans un état lamentable. Ils l'avaient violé, mutilé, avant de la tuer.
C'est à partir de cet instant où j'ai perdu toute mon innocence et ma candeur d'enfant, je suis devenue un garçon complétement violent, sans aucune pitié.
J'ai compris que ma vie ne mènerai plus à rien, on m'avait enlevé ma princesse, j'étais mort de l'intérieur.
Plus tard, bien après, j'ai retrouvé les mecs qui lui avaient fait ceci, je les ai tué un par un, de la pire des manières.
Tu devines bien que s'en était trop pour ma mère, elle a pris la décision de partir à jamais, d'aller rejoindre ma sœur et mon père. Juste avant de se suicider elle m'a embrassé, m'a dit à quel point elle m'aimait, elle s'est excusée de ne pas avoir été présente pendant toutes ses années. Et elle m'a donné un dernier conseil: de ne jamais faire confiance à personne, de n'avoir aucune pitié pour survivre. C'est les dernières attentions, les dernières preuves d'amour que j'ai eu.
Puis, tout s'est enchaîné, je suis rentré dans le circuit et je suis vite devenue dealeur. Tomlinson m'a ensuite repéré et je suis devenue son meilleur tueur à gages.
Voilà, après tu connais la suite."
Le flot de mes larmes et de ma rage dégouline sur le torse de Liam, je m'appuie contre lui. Ça fait si longtemps que je n'avais pas laissé tous ces souvenirs ressortir. Je revois tout, avec une clarté et une netteté impressionnante. Mon coeur saigne, c'est trop dur de se remémorer mon passé.
Ses larges mains me caressent le dos, doucement. Je pleur sans plus pouvoir m'arrêter.
-"Merci de me faire confiance petit Zayn. Je vais prendre soin de toi maintenant, tu vas voir, tu n'auras jamais plus à revivre ce qu'il s'est passé dans ton enfance, dernièrement, dans toute ta vie en gros. Je vais te protéger, je suis tellement désolé que tu ai eu à endurer de telles choses. Tu mérite mieux, beaucoup mieux."
Je me blottis contre lui alors qu'il s'allonge sous la couette. Je replie mes genoux contre mon torse, agrippant mes doigts à la bordure de son t-shirt, me collant à lui.
Je me blottis comme un petit chat dans ses bras, fermant les yeux.
-"Tu sais tout de moi maintenant, tu peux faire ce que tu veux de moi. Je n'ai plus aucun secrets pour toi. Je suis entièrement à toi, comme tu le désire depuis si longtemps, depuis le début même."
Je ne dis que la vérité, et je sens que cela plaît à Payne. Pouvoir me cerner, me connaître, me posséder dans tous les sens du terme est son désir le plus grand. C'est ce qu'il voulait, et maintenant que c'est le cas ça le satisfait. Et ça me comble tout autant. J'aime cette idée de lui appartenir.
-"Je tiens réellement à toi Zaynie."
C'est stupide mais mon coeur fait un bond dans ma poitrine. Mes yeux s'entrouvrent et ma respiration s'accélère. C'est merveilleusement agréable et délicieux d'entendre ceci.
-"Moi aussi..."
Je ne peux pas en dire plus, j'ai la gorge bloquée, la langue sèche. Mais je sais que ça lui suffit, qu'il n'a pas besoin de plus. Je lui ai dit ce que je ressentais, ce que je pensais, ce qu'il a eu envie d'entendre et de savoir.
J'éprouve un sentiment si fort quand je suis avec lui, ça me bouleverse, ça fait trembler mon coeur et ça me fait frissonner jusqu'à la moelle.
Watson saute sur le lit, haletant et venant quémander des caresses. Un léger rire me prend, ça me surprend que je sois encore capable de rigoler après tout ce qui vient de se passer ces derniers jours. Je suppose que Liam aussi est surpris. Mais c'est me confier à lui qui me rend comme ça, ainsi que ce qu'il vient de me dire. Je lève ma petite main qui tremblotte encore et commence à doucement gratouiller la petite tête de Watson, je le distingue à peine dans le noir. Alors je me penche un peu pour allumer la lampe de chevet. Une lumière rosée et tamisée envahit la chambre. C'est vraiment agréable, j'aime beaucoup, c'est apaisant. Mais en me retournant je croise le regard de Liam. Et je me fige. Je vois des larmes dans ses beaux yeux brun clair. Il tente de me sourire en grimaçant bizarrement. Il est émue on dirait, et un peu triste pour moi aussi. C'est la première fois que je le vois ainsi, et je crois être une des premières personnes depuis longtemps à le voir les larmes aux yeux.
Ça me fait de la peine. Alors j'encercle son cou musclé de mes bras et je colle nos fronts l'un à l'autre.
Liam Payne a pleuré. Toutes mes souffrances ont fait pleurer Liam Payne.
-"Ne pleure plus."
Chuchotai-je, mon souffle s'égarant sur sa bouche, mes lèvres effleurant les siennes quand je parle.
Il passe ses doigts sur ma joue en une délicieuse caresse qui me fait fermer les yeux et tendre le visage en avant, avide de plus de contact avec sa grande main chaude.
-"Je ne supporte pas qu'on te fasse du mal et que tu souffres. Il n'y a que toi pour me rendre aussi émotif bébé."
J'entends la douleur et les larmes dans sa voix. Mais je sens qu'il est aussi heureux que je me sois confié à lui et que je lui offre toute ma confiance.
-"Maintenant tu me protège."
À l'entente de mes mots il crochette nos doigts ensemble. Je rouvre les yeux et me noie dans son regard à la profondeur exquise.
-"Embrasse moi..."
Quémandai-je en tendant mes lèvres vers lui, comme une invitation au baiser.
Je bat des cils et c'est ce qu'il le fait craquer, il plonge sur ma bouche. Je souris à la pression de ses lèvres. Et je me laisse tomber contre lui, l'abandonnant et répondant au baiser avec toute la ferveur et la passion que je possède.
J'ai besoin de lui. Tout le temps. Toujours.
À chaque moments. Sinon je perds pieds, je crève.
Je m'appuie durement sur son torse, de mes deux mains bien à plat, il est assis contre la tête de lit et ses mains pressent si fort mes joues que j'en garderai des marques. Il attire encore et encore mon visage vers lui, me mangeant la bouche, sa respiration s'accélérant à toue vitesse.
C'est si bon, nous sommes si proches. On en veut encore et toujours plus. On est drogués au corps de l'autre. Nos langues se trouvent, je lèche ses lèvres, goûtant la saveur de son palais. Je manque d'air, j'ai l'impression que mes poumons vont exploser mais c'est une sensation délicieuse. J'aime cette douleur, je ne pourrai jamais m'en passer.
Notre baiser devient sauvage, je passe mes mains partout sur son torse, palpant ses muscles parfaits, salivant de désire. Quand à lui, il n'est pas en reste, ses mains descendent à toute vitesse jusqu'à mes fesses qu'il palpe vivement. Je ne peux m'empêcher de me cambrer et de me mettre à gémire, assis sur ses cuisses.
Nos langues se cherchent encore un long moment, nos bouches se trouvent pendant un temps éternel, nos mains se découvrent encore et encore, sans arrêt.
Mais la douleur du manque d'air dans nos poumons compressés se fait bien trop importante, bien trop douloureuse.
Alors nous séparons nos lèvres, nous contemplant longuement.
Notre envie l'un de l'autre est présente dans chaque fibres de notre corps, mais ce n'est pas le moment de céder à la tentation.
Pas avec ce qu'il s'est passé précédemment, on laissera notre passion éclater, on couchera ensemble, une autre fois. Bientôt. Mais pas maintenant.
Je me fonds dans ses bras et le laisse nous enfoncer sous les draps, Watson à mes pieds, les doigts de Liam dans mes cheveux longs, me massant le crâne avec délicatesse.
J'effleure sa gorge de mes lèvres et me laisse emporter dans le sommeil.
Les bras de mon Liam me berçant tendrement, l'odeur de sa peau m'apaisant et les battements réguliers de son coeur me calmant peu à peu.
Au moment où je suis proche du gouffre, où je vais m'endormir, je l'entends murmurer, comme pour lui même:
-"Un jour moi aussi je te raconterai mon histoire."
Et je m'endors totallement.

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Méfiez Vous Des AngesWhere stories live. Discover now