Chapitre 38:

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Je suis tombé plusieurs fois, heurtant le sol et me maculant de boue.
J'avance à travers la campagne, grâce à la faible lumière de la lune. Ça doit bien faire une demie heure que je m'escrine à m'éloigner de la grande bâtisse.
Je ne me fais pas d'illusions pour autant, dans l'état où je suis: assoiffé, affamé, fatigué et bléssé, je n'ai même pas du parcourir ne serai-ce qu'un seul petit kilomètre. Il faut que je trouve la route, je sais que je n'en suis pas loin. À mon avis j'y serai bientôt. Elle n'était pas loin de la maison où m'avait enfermé mes agresseurs, mais j'ai du faire pas mal de détours pour brouiller les pistes, résultats: le chemin est plus long que prévu.
Mais une seule pensée m'anime, c'est Liam, je ne pense qu'à lui. Il est mon souffle durant cette longue marche épuisante. Je vais tout faire pour le retrouver.
Je marche dans un petit bois, les oiseaux de la nuit piaillent, les branches craquent sous mes pas malgré ma légendaire discrétion. Je n'y peux rien, mais je ne veux pas qu'on me repère, alors je marche encore plus doucement. Derrière trois arbres, à ma droite, il y a comme une clairière.
Je m'approche, si ça se trouve c'est la route, si ça se trouve j'y suis presque.
Je trottine jusqu'à ce trou de verdure et m'y engouffre. Mais ce que j'y vois me glace le sang. Je sens la bile me monter à la gorge à cette vue. J'ai soudainement envie de vomir. Parce que je suis revenu à mon point de départ. Parce que toutes ces forces, toutes cette énergie utilisée n'ont fait que me mener là où je suis partit. Je suis devant la vielle bâtisse de pierre dans laquelle j'étais enfermé il y a moins de trois quart d'heure. J'ai envie de m'effondrer en pleurs. Je suis véritablement dans la merde.
Enfin c'est ce que je crois... Jusqu'à ce que le bruit léger et lointain d'un moteur me parvienne aux oreilles. Du côté opposé où je me trouve. Mes poils se dressent un à un.
C'est Liam et ses hommes qui arrivent, ça ne peut être que lui. Je sens en moi, au plus profond de ma chaire mutilé qu'il s'agit de mon Liam. Et de personne d'autre.
À l'ouïe je peux dire qu'ils sont à un demi kilomètre d'ici.
Je n'ai plus qu'à les attendre sagement.

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Bien sûr rien ne se passe jamais comme prévue avec moi. Il ya toujours quelque chose qui déconne. Et là en l'occurrence c'est le colosse de Tomlinson qui s'est mis a me courser. Autant dire que je suis bien dans la merde. Je suis éssouflé, je fais le tour de la bâtisse, sans aucune discrétion, tirant sur mes pauvres jambes qui vont bientôt lâcher, suant et haletant.
Mes poumons me brûlent, ma langue est aussi sèche que du parchemin.
Mes deux courtes nuits de somnolence, l'absence d'eau et de nourriture et les multiples blessures qui s'étalent sur mon corps se font douloureusement ressentir.
Je suis à bout, je ne vais pas pouvoir tenir encore longtemps en courant aussi vite.
L'homme est à moins de cent mètres derrière moi, avançant toujours plus, se rapprochant inlassablement de moi.
Je tente un dernier sprint jusqu'à l'angle de la maison. Après ce mur je sais qu'il n'y a plus rien, je sais que c'est par là que devrait arriver Liam et ses alliés d'un instant à l'autre. Alors je propulse mon corps en avant, la poussière mordant ma peau, mes muscles se contractant pour la dernière fois et mon cerceau se focalisant sur ce dernier obstacle à surmonter.
C'est le dernier effort, je ne sens plus mes jambes, c'est comme si je flottais malgré la lourdeur de mon corps. Mes yeux me piquent, le vent glacial me donne la chaire de poule. J'y suis presque, je suis bientôt à l'angle. Un dernier effort et c'est bon.
Sauf que je suis stopé dans ma course, arrêté dans mon élan par deux bras maigres qui me saisissent brutalement avant de me plaquer au sol. J'ai perdu, je n'ai pas réussi.
Parce que Louis Tomlinson est au dessus de moi, et il est bouillant de rage. Je vois sur son corps la marque de mes coups, mais il a l'air de s'en foutre complétement.
Malgré sa faiblesse physique il me maintient fermement au sol. Et puis je suis si faible, si épuisé que je ne peux pas battre. C'est comme un poids immense sur mes épaules, qui m'empêcherait de faire un geste. Horan qui était à quelques mètres de lui vient m'aider. Je ne me débat même pas, ça ne servirai à rien, j'ai perdu, je n'ai pas réussi. L'envie de pleurer est vraiment très puissante, mais je me retiens, il me reste un minimum de force et de fierté pour ça.
-"Je ne vais pas attendre Malik, tu es allé bien trop loin, je vais te tuer. C'est tout ce que tu méritte pour avoir cru que tu pouvais m'achever et t'enfuir ainsi."
Ses dents sont sérrées, il ne rit pas mauvaisement comme à son habitude, la haine déforme ses traits en un rictus menaçant qui me fait froid dans le dos.
-"Mais avant cela, Niall va s'occuper correctement de toi... Comme il avait promis de le faire."
C'est comme si mon sang se glaçait, se figeait dans mes veines, comme si il refusait de poursuivre son chemin jusqu'à mon cœur. Un étau de glace me maintient au sol, parce que cette fois, je ne peux rien faire. Je vais subir l'agression de Horan sans pouvoir ni parler ni me débattre. Je vais me faire violer sans aucune réaction.
Mon corps et mon esprit sont comme paralysés. Ils ne me répondent plus.
Je vois le blond ôter sa ceinture et faire glisser sa braguette. Lui par contre sourit lubriquement, tel le pervers qu'il est.
-"Je vais enfin pouvoir profiter de ton joli corps, Zayn. Je vais te salir de la pire des manières."
Sa voix pleine d'envie sale et mauvaise me fait tourner la tête sur le côté pour ne plus le voir. Il me répugne plus que n'importe qui. Dire qu'avant je l'appréciait et le trouvais gentil. Je me suis bien trompé.
Tout ce qu'il veut depuis le début c'est me passer dessus. De grés ou de force. Ce sera de force. Je fixe le paysage sous la nuit, un point au loin, me perdant dans l'immensité des arbres de la forêt. Sur ce point lumineux qui dance pas loin de nous...
Et qui n'est pas la lune, ni une étoile.
C'est une...voiture. Qui roule à vive allure. Dans notre direction.
Mon cœur loupe un battement quand je comprends que tout n'est peut-être pas perdu, qu'il y a peut-être un peu d'espoir.
Mon corps et mon esprit reprennent leurs droits et sortent violament de la torpeur où ils étaient tombés. Je pousse un cri au moment où Niall me retourne sur le ventre. Je me débat quand je sens l'entrejambe de Niall qui se presse contre mes fesses. Ça me rappelle trop de choses. Ça me remet en mémoire mes deux agressions sexuelles. Espérons que Liam arrivera à temps...
Quelques stupides larmes perlant au coin de mes yeux. Il va arriver, c'est ce qu'il faut se dire.
Et il faut croire que mon voeux est exaucé quand le crissement des pas sur le gravier se fait entendre dans le silence de la nuit.
En moins de dix secondes Styles et une dizaine d'hommes se postent devant nous, leurs armes à la main.
Mais il ne faut pas sous estimer Tomlinson, il est beaucoup plus rapide. Je n'ai pas le temps de lâcher un soupire qu'il a bousculé Niall, m'a saisit par le col et me plaque le canon de son arme sur la tempe.
Je suis tout étourdi, Harry nous fixe froidement, de ses grands yeux vers. Tentant de trouver une solution a ce nouveau problème.
Je remarque que Liam n'est pas avec eux, ça me fait mal. J'aurai voulu qu'il fasse partie de ceux qui seraient venus me libérer. Mais à vue d'œil ce n'est pas le cas. Et puis de toute façon, Tomlinson va
peut-être réussir son coup, il arrivera à me tuer et à s'enfuir sans problèmes.
-"N'avancez pas, sinon je le crève! Faites un seul pas et je lui tire une balle dans sa petite tête de pute."
Crache Louis.
Ils ont du comprendre qu'il ne rigolait pas, parce qu'ils n'esquissent pas un geste en notre direction. Niall n'a pas l'air d'avoir bien compris ce qu'il se passe. Il se relève difficilement en se frottant la tête avant de se placer derrière son chef.
Je plisse les paupières, Tomlinson me fait mal.
-"Pas de problèmes, on ne va pas avancer. Quece que tu veux?"
Demande calmement Harry, maître de lui même.
-"Vous nous laissez partir avec cette jolie salope et on ne lui fera rien."
Styles secoue négativement la tête, cette option ne lui plait pas. Pas du tout.
Je vois dans ses yeux qu'il cherche une solution, à toute vitesse. Il sait que me laisser partir avec eux c'est le viol et la mort assurée pour moi.
Louis commence à reculer, me tenant toujours contre lui, son arme entrant violament dans ma tempe.
J'ai envie de fondre en larmes.
J'ai envie de le tuer.
J'ai envie de laisser exploser ma haine.
D'arrêter d'être impuissant.
De pouvoir agir.
De me battre.
Et surtout de retrouver les bras forts et sécurisants de mon Liam.
Mes rétines me brûlent, mon cœur bat trop fort, le monde tourne autour de moi.
Je vois soudain passer dans les yeux d'Harry une leur de surprise et d'espoir mélangé.
Puis j'entends un coup de feu.
Et je vois Niall s'étaler au sol, inconscient, une balle fiché dans le dos.
Et aussitôt après je ne sens plus rien contre moi, Louis est littéralement soulevé du sol.
On le décolle de moi avec violence.
Son arme tombe au sol.
Je me retourne si rapidement que je chancelle sur mes jambes.
Et je vois... Liam. En chaire et en os.
Les yeux pleins de haine et de rage.
Les yeux pleins de sang et de violence.
Les yeux pleins de promesses de vengeance et de meurtre.
Son regard noire est ancré sur Tomlinson. Il le tient par le col, tel un vulgaire sac.
Louis tremble et se débat au bout de son bras.
-"Lâchez moi! Lâchez moi je vous dit!"
Il tente de lui donner des coups de pieds. Ce qui ne marche pas bien sur.
Ça à juste le méritte d'énerver encore plus Liam ( comme quoi c'est possible ).
Ce dernier le rapproche de lui, collant presque leur front.
Comme si il allait lui donner un baiser... Alors que c'est tout le contraire qui va se passer.
Il lui crache à la figure, l'humiliant comme il le méritte, avant de se mettre a lui hurler dessus:
-"Tu n'as pas l'air de comprendre que Zayn est à moi! Il m'appartient! Je tiens à lui d'une manière que tu ne soupçonne même pas! Pauvre con! Je t'interdis de le traiter comme tu le fait! Je vois sur son corps à quel point vous l'avez martyrisé, vous méritez de souffrir jusqu'à ce que mort s'en suive! Je devrai te torturer, te faire éprouver la même douleur et la même terreur que tu as fait ressentir à mon Zayn! Mais je n'ai pas le temps pour cela..."
Louis le regarde avec de grands yeux ronds, il ne comprend pas ce qui lui arrive. Il tente de repousser Liam de ses petites mains qui semblent si petites comparées à celles de Payne. Il lui donne un coup de poing dans la mâchoire, assez violament il fait l'avouer. Le châtain grimace mais ne bouge pas d'un cil.
Je vois le sang affluer aussitôt sur son visage. Ses yeux sont de feu, son visage de fer, il est encore plus en colère que précédemment.
-"Mais sais-tu au moins sur qui tu lèves la main? Sais-tu au moins à qui appartient l'homme que tu as martyrisé pendant deux jours?
Sais-tu qui je suis à la fin!!!"
Il va lui dire, je le sens.
Et ça ne rate pas...
-"Je suis celui à qui tu dois tout! Je suis ton patron! Celui qui te vend ta came, celui qui dirige le plus gros réseau de drogue de toute l'Europe. Et tu as crus que tu pouvais jouer au plus fort avec moi, mais pour qui te prends tu!!!?"
Les yeux de mon agresseur s'ouvrent en grands, il est sous le choc, il doit se demander quel épisode il a du rater pour ne pas comprendre qui étais Liam.
Et au moment où il va de nouveaux ouvrir la bouche pour parler, Liam le projette contre le mur en pierres juste à côté de lui.
Je ne peux m'empêcher de sursauter face à une telle force, une telle rage et une telle violence.
Je savais que mon châtain était très fort mais pas à ce point-là.
J'aurais dù me douter que quand il s'agissait de moi il deviendrait fou.
C'est ce qui est arrivé quand on a touché à moi...
La tête de Tomlinson à violament rencontré le mur, dans un bruit mat.
Le sang ne coule pas, il n'y a pas une goutte de sang présente sur son épiderme.
Mais il est dans un sal état, je ne vois pas bien d'ici mais j'ai comme l'impression que son crâne est légèrement cabossé à un endroit. C'est répugnant. Il ne va pas tarder à crever. Il est même déjà il inconscient.
Ça n'a pas l'air de suffire à Liam Payne qui recommence à frapper son crâne contre la surface dure. En hurlant, comme un fou, comme un possédé. Ce qu'il est au fond.
-"On ne touche pas à mon Zayn! Jamais! C'est la dernière fois que cela se produit! Tout ceux qui lui veulent ou lui font du mal vont crever sous mes doigts!"
Ces cris me font monter les larmes aux yeux. Je me met à pleurer face à sa souffrance. Parce que oui Liam est énervé, est plein de haine, mais c'est avant tout parce qu'il souffre, il a eu mal.
Mon enlèvement l'a fait beaucoup souffrir. Je peux le voir. Et ça me fend le coeur.
Alors je me met à sangloter sans plus pouvoir m'arrêter.
Les larmes coulent, me brûlant la peau, glissant le long des griffures qui zèbrent mon visage. Je n'en peux vraiment plus.
Liam s'escrinne à frapper de plus en plus fort la tête de Louis contre le mur, ce dernier est sûrement mort maintenant. Personne ne peut résister à la violence de ces coups.
Les hommes de mains de Payne, dont Harry, le regarde silencieusement, sans faire un geste en notre direction.
Ils savent que dans ce genre de moments il ne faut rien tenter, et surtout ne pas bouger ou essayer de parler à Liam. Car il est comme dominé par sa rage. Et Dieu seul sait ce qu'il pourrait faire contre vous.
J'ai réussi à le détourner de sa colère et de sa haine une seule fois, quand il tuait un par un mes agresseurs... Et ce n'était pas beau à voir... Nous étions tous les deux sous le choc. C'était terrible.
C'est alors que j'entends un gémissement de douleur. Ce son me sort de mes pensées morbides.
Il s'agit de Niall. Aussitôt je deviens semblable à mon Liam. Car au fond nous sommes identiques. Deux êtres motivés par la haine et la vengeance. Deux êtres emportés par leurs plus bas instincts.
Alors j'explose, je saute a la gorge de Niall.
Jubilant de l'assassiner.
Mes mains trouvent automatiquement le chemin de son cou. Mes doigts serrent la peau de sa gorge. Il se débat à peine, étant déjà affaibli suite à la balle qu'il vient de se prendre.
Le voir devenir violet sous ma poigne, entendre les difficiles respirations qu'il tente de prendre en vain et sentir son poul battre frénétiquement sous la pulpe de mes doigts est une sensation grisante.
Je suis heureux de lui faire du mal, je me délaisse d'un poids. Je peux enfin me venger, lui faire mal comme il m'a bléssé. Et j'adore ça. Je me délecte de sa mort prochaine.
Je n'ai pas vu ni entendu que tout s'est arrêté autour de moi, que tous les regards des personnes présentes dans cet endroit se sont braqués sur moi. Je suis bien trop occupé à ôter la vie à Niall.
Ses yeux sont écarquillés, sa bouche ouverte dans une grimace de souffrance et ses mains crispés sur le sol.
Je sens son coeur et sa respiration s'affoler une dernière fois. J'accentue la pression autour de son cou encore un peu.
Et puis soudain, tout s'arrête. Je ne sens plus rien sous mes doigts, Niall ne respire plus. Niall est mort. Je l'ai tué.
Je le lâche vivement, je ne veux plus avoir aucun contacts avec lui maintenant, même si il est mort.
Je ne veux plus avoir à reposer les doigts sur sa peau devenue maintenant froide comme le marbre.
Je ne veux plus avoir à plonger les yeux dans ses œuvres sombres et vides.
Je ne veux plus avoir à penser à Niall Horan.
Je me relève vivement malgré les dizaines de douleurs et de courbatures qui parcourent mon corps.
Mes yeux sont vides, je regarde dans le vague. Je suis sous le choc. Je n'entends et ne voit plus rien. C'est comme si j'étais ailleurs. Seul.
Je ne suis pas dans cet état parce que j'ai tué quelqu'un. Non, je l'ai déjà fait plusieurs fois, je suis un tueur à gages à la base. C'est juste qu'il s'agit de Niall. Ce n'est pas n'importe qui, il s'agit de celui qui m'a terrorisé et qui a voulu me violer à maintes reprises.
Je ne bouge pas, je reste de glace, sans rien faire, sans rien dire.
Jusqu'à ce qu'on me sorte de ma torpeur. Jusqu'à ce qu'une voix que je ne connais que trop bien se mette à me parler.
-"Zayn... Zayn mon bébé, c'est moi..."
Sa voix est douce, si douce...
Je ne l'ai jamais entendu parler de cette manière. C'est si agréable, je voudrais l'entendre toujours parler de cette manière. Il avance prudemment vers moi, comme si j'étais une bête blessée, comme si je pouvais tomber en morceaux à tous moments, et me briser en des centaines de morceaux éparses et tranchants.
Et c'est peut-être le cas.
Il est si près de moi, je pourrai presque le toucher, poser mes doigts sur sa peu velouté que j'aime tant...
-"Zayn...je suis là, c'est fini bébé."
Sa voix déclenche une série de frissons dans mon corps, comme un courant électrique. En entendant ces mots, en comprenant qu'il a raison, que maintenant c'est terminé, que je ne vais plus souffrir, que Louis et Niall sont morts, je craque.
Mes barrières se fendent, cassent brusquement. Toutes les émotions que j'ai retenue cette soirée ressortent violament.
Je lache prise et fond en larmes. Tout ce que j'ai retenue ressortant dans les flots de mes larmes. Je sanglote en plongeant mon regard brun et larmoyant dans le sien.
J'y vois toute sa douleur, toute sa peur et son angoisse. Sa rage n'est même plus là, il est aussi lasse et épuisé que moi.
Je tombe littéralement, n'en pouvant vraiment plus. Et il me rattrape, au dernier moment. Il me serre fort contre lui, mon nez contre son torse, j'hume son odeur, respirant son corps délicieux, pleurant encore plus. J'ai bien cru de ne plus jamais pouvoir le serrer contre moi.
Alors j'en profite, je passe mes bras autour de lui et je le presse contre moi aussi fort que je peux, à m'en faire mal aux épaules.
Je sanglote de plus en plus fort, m'accrochant à lui comme à une bouée.
Et c'est un peu ce qu'il est. Ma bouée.
Mon roc. Mon bouclier.
Celui à qui je me retient, celui à qui je me raccroche, celui qui m'empêche de sombrer. Il passe doucement sa grande main dans mes cheveux, comme il aime tant le faire, ses lèvres aux creux de mes oreilles, son souffle dans mon cou.
-"Chut... C'est fini, c'est fini mon bébé, ne t'inquiète pas... Je suis là maintenant..."
Sa voix si douce, sa voix qui prend soin de moi, sa voix qui me fait comprendre qu'il est là pour me protéger, me fait un effet fou.
Avec lui je sais que j'arriverai à aller mieux, pas tout de suite mais bientôt. Parce qu'il est tout ce qu'il me faut, tout ce que je désire.
Mes larmes coulent lentement, traçant un sillon salé sur l'étoffe de son t-shirt tâché de mon sang et de la boue provenant du sol.
Le monde pourrait s'arrêter de tourner que ça ne ferait rien. Nous n'avons besoin de personne d'autre.
Il caresse tendrement mon dos, m'entraînant dans notre bulle intime et passionné.
-"J'ai...j'ai eu si peur...je pensais qu'on ne se verrai plus jamais... Je...je...
Ne me laisse pas... plus jamais...
Liam... Liam... Liam...
Mon Liam..."
Chuchottai-je, telle une litanie, je ne veux pas qu'il parte, qu'il me laisse.
Je sens ses bras me soulever du sol, son coeur se met à battre un peu plus rapidement après mes paroles.
Il me porte dans ses bras, j'enroule mes jambes autour de lui et me cramponne fermement.
-"Oh mon bébé...je suis là, je ne te laisserai pas... On rentre à la maison maintenant."
Et je me laisse bercer et enmener loin de ce lieu maudit. Mon Liam m'enmenant.
Il me ramène à la maison.

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