Chapitre Soixante-trois

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HUNTER

Les mariés ont ouvert le bal dansant il y a environ une heure, et depuis cet instant-là, je m'ennui ferme. Assis au bord d'une table bien de trop blanche et bien de trop décorée, je regarde Calvin changer de partenaires de danse au gré des musiques défilant. Ce type à la musique dans la peau, son corps et ses gestes ont l'air de s'accorder avec tous genres de musique. On dirait une flamme virevoltant dans un feu.

La grande salle accueillant la cérémonie est -je dois bien l'admettre- agréablement décorée. Il y a ces sortes de guirlandes lumineuses qui illuminent le "ciel" de la pièce de façon très romantique. Un peu comme si des étoiles venaient à notre rencontre. Mais ce que je préfère depuis que la pièce s'est noyée dans une obscurité dense, c'est la façon dont les lampes en papiers disposées sur chaque table, reflètent les silhouettes d'Ava et son mari, il me semble.

Je trouve ça presque artistique. Franco serait aux anges.

Je ne sais pas trop pourquoi je suis encore planté là. Une part de moi reste sans doute parce que je suis venu avec Calvin, donc je me dois de rentrer avec lui. Et comme il n'est pas habitué à ce genre de festivités, d'après ce qu'il m'en a dis, je préfère lui laisser le temps d'apprécier cette soirée à laquelle nous n'étions pas intentionnellement conviés. C'est dire si les invités ou même les mariés nous ont remarqué.

Calvin a tellement mangé ce soir que son métabolisme éprouve le besoin de se dépenser. Et malgré qu'il soit extrêmement maigre, son corps se mouve en des gestes fluides et bien exécutés. Je me demande où est-ce qu'il a bien appris tout ça. Il devrait penser à en faire son métier. Je suis carrément sûr qu'il cartonnerait.

J'ai dû mal à entendre la sonnerie de mon portable tellement la musique est forte. C'est surtout en le voyant s'allumer sur la table, que je comprends que quelqu'un cherche à me joindre.

C'est Eugene.

- Mec, Lara m'a appelé.

Je feins d'être étonné. Je me doutais bien que cette petite ressentais encore quelque chose à propos de mon idiot de cousin. 

- Et ?

- Elle me demande de l'argent, j'ai aucune idée pourquoi. Elle me dit que c'est ce que je dois payer pour avoir profité d'elle cette nuit. Alors qu'elle était plus que consentante.

Putain, ce mec a le don pour se foutre dans la merde. C'est même de pire en pire, j'ai l'impression. Je tente de rester sérieux. Visiblement, il ne connaît rien quant à sa paternité déjà existante.

- Elle ne t'a rien dit de plus ?

C'est pas ça qui manquait pourtant.

- Non. Mais si elle croit que je vais lui envoyer ce fric parce qu'elle me le demande au téléphone, elle se fourre le doigt dans l'œil. 

Malgré le ton vilain qu'il essaye de prendre, je sens bien qu'il n'y a aucune once de méchanceté dans sa voix. Dans la famille, on est pas du genre à se voiler la face. Quand on aime une fille, on fait tout pour l'avoir et pour le faire savoir. Eugene a été frappé par le syndrome tout comme moi avec Rain. Avant, j'étais plus du genre à vouloir garder la fille quand je l'ai, pas à la chercher. Les temps changent. Peut-être qu'Eugene n'en a rien a faire d'elle. 

- Combien elle veut ?

- 100 000.

Elle a l'air de savoir ce qu'elle veut la petite Lara. Mais de cette façon, elle assure ses arrières, il faut dire qu'elle a quand même souffert de la perte de ses proches. Si elle demande cet argent à Eugene, c'est qu'elle en a vraiment besoin.

HunterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant