Chapitre Quarante-trois

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PDV RAIN

J'ai l'impression de me réveiller dans un autre corps. Bizarre comme sensation quand on s'en rend bien compte. J'essaye depuis environ une heure de tenter de me lever. Mais depuis que j'ai bien prit conscience de ce qui m'est arrivé la nuit dernière, je me heurte à un refus catégorique de coopération émanant de mon cerveau.

Il en a ras le bol et je le comprends bien. Ce que je ne comprends pas en revanche, c'est la présence de Ian hier.

Ian, mon premier amour aussi apparut sous le nom de Ian ma première erreur. Mais ça, je le garde pour moi les jours où j'ai besoin de me morfondre encore plus sur moi-même. Ca peut en devenir une obsession.

J'ai imaginé mille scénarios. Hunter l'avait peut-être croisé par hasard, et lui avait proposé un verre. Non mais qui fait ça ? Personne, et surtout pas lui.

Peut-être bien que Ian a un rapport avec le message foireux qu'il a reçu. C'est même fort probable. Seulement je ne savais pas que Hunter était le genre de type à accourir dès qu'une merde apparaît. Ca me surprend venant de lui, le sujet doit vraiment être important si il s'agit bien de ça.

Plus tard, je me suis aussi souvenu des douleurs crâniennes et des douleurs musculaires causées à cause de ce sale mec de Robin, et son maître Bobby bien entendu. Sincèrement, j'espère ne plus jamais avoir à croiser ce mec, c'est d'ailleurs le genre de type coincé derrière un réverbère au milieu de la nuit avec un petit couteau caché dans son sweat. Ragoutant.

D'après la déco, je dois être dans l'appart d'Hunter. Les volets sont tirés, une douce odeur de caramel imbibe l'atmosphère de l'endroit, ce qui est hyper agréable au réveil. Je crois même que je pourrai m'y habitué.

Mais je ne veux pas m'y habituer. Pas du tout. J'ai juste envie de me tirer de cet endroit, et de me tirer de sa vie. Hunter est un connard, tout comme Ian. J'ai bien vu son regard pardonné quand je croulais par terre comme un verre de terre lacéré. Il me lorgnais de cette façon méprisable et impuissante que font les gens quand ils se sentent désolés. Mais je ne vous apprend rien en disant qu'il y a une différence entre se sentir désolé et l'être. Ca s'applique pour plein d'autres sentiments.

Si je ne portais pas seulement un t-shirt -qui est apparut par magie sur mon corps- j'aurais quitté l'endroit sans demander mon reste. Et puis j'aurais soigneusement refermé la porte de mon appart pour m'écrouler sous le jet d'une douche brûlante. Assez brûlante pour me faire oublier ma vie et mes problèmes.

Pour être honnête, je n'aurais jamais cru imaginer être ce genre de filles. Vous savez, ces filles qui se démènent à comprendre pourquoi le sort s'inflige et pourquoi Satan lâche ses pires acolytes pour qu'ils vous pourrissent la vie. Ma mère est ce genre de fille. Charismatique, plus jeune que son âge et sociable. Belle et avec une odeur de lilas qui traîne autour d'elle comme un halo céleste. Maman a toujours parfaitement entretenu ses problèmes loin de moi, pourtant je savais bien qu'ils existaient. Je ne lui en parlais pas, et elle non plus, c'était un accord jamais définit entre nous, mais qui semblait bel et bien exister.

Je crois que j'ai hérité de ce côté secret et protecteur de sa personnalité. Une bénédiction ou l'inverse, je m'en moque net. J'ai essayé par tous les moyens d'aborder les choses différemment, sois j'y allais directement, où sois je faisais face à mes problèmes à distance. Ces derniers temps, Hunter représentait 80% d'eux. Autant dire qu'il comptait pour beaucoup dans ma petite existence. Il ne devait même pas en avoir conscience, pourtant c'était le cas.

Je doutais -je doute encore- à mort quand je me retrouvais seule avec lui. Comment agir, quoi faire, que dire... Il m'aurait fallu une thérapie pour entamer une relation seine et posée avec lui. Je ne sais pas si je le voulais, mais je suis sûre que si il s'était montré moins froid, moins ferme, j'aurais très bien pu plonger directe dans ses filets.

HunterWhere stories live. Discover now