Chapitre Trente-cinq

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PDV RAIN

        En temps normal, Noami aurait sûrement accepté de me prêter quelque chose pour ce prochain dîner. Pourtant, au moment où j'hésite à toquer devant chez elle, je ne pense pas à ça. J'ai vraiment envie de regagner l'amitié que nous avons égarée. Naomi est comme la soeur que je n'ai jamais eu. Et personne n'aimerait perdre sa soeur.

        Je décide de ne pas toquer et d'ouvrir directement la porte. 

        "Naomi ?" fais-je dans le silence de son appartement.

        Aucune réponse.

        Je mets un pas dans le salon pour constater qu'il est vide. Pourtant la porte est ouverte, donc elle doit sans doute être dans le coin. J'avance déterminée vers sa chambre, même si je ne sais pas encore comment je vais amorcer la chose si je la vois.

        J'ouvre doucement la porte en jetant un coup d'oeil dans sa chambre. Naomi dort profondément sur le lit, et ses ronflements se font soudain plus forts. Je la regarde quelques secondes dans cette position paisible et ensommeillée. 

        "Je peux t'aider ?" chuchote une voix derrière moi.

        Je tourne lentement la tête, ébahie.

        Thom. Thom le français est là.

        Dans une salopette en jean.

        Je ferme la porte pour ne pas troubler le sommeil de Naomi.

        "Qu'est-ce que tu fiches ici toi ?" fais-je en lui jetant un regard noir.

        Thom et son accent se tiennent debout devant moi, ce qui me fait constater encore une fois qu'il est plutôt à l'aise avec son corps. Je suis prête à parier qu'il ne porte rien sous cette salopette. Mais ce qui me perturbe encore plus, c'est ce qu'il fabrique ici alors qu'il est censé avoir rompu avec Naomi. Ma confusion est à son paroxysme.

        "Réponds à ma question !" j'hausse le ton.

        Je croise maintenant les bras, le regard creux. Le blond m'observe avec cette mine enjouée qui m'agace au plus haut point. Comment ose-t-il revenir ici alors qu'il est présumément à l'origine de notre dispute avec Naomi. Je le hais.

        Comme il ne semble pas vouloir répondre, je poursuis mes accusions envers lui.

        "Tu crois que je ne suis pas au courant. Tu es un lâche si tu veux mon avis. Tu as demandé a Naomi de te plaquer... Mais enfin qui fait ça ? Je ne sais pas si vous êtes tous comme ça en France, mais je peux te dire que tu donnes une mauvaise image de ton pays !" 

        Je le pointe maintenant du doigt.

        "TU es à l'origine des pleurs que J'AI du essuyer alors que j'allais moi-même mal. Et puis ta rupture a débouchée par une rupture entre moi et Naomi, alors que nous étions toutes deux en mauvaise posture. J'imagine que ça ne t'as même pas traversé l'esprit, et c'est compréhensible dans un sens. C'est très égoïste ce que tu as fait"

        Le sourire ridicule qui se lit sur son visage me fait entrer dans une colère noire, mais avant que je ne décide de reprendre le reste de ma rage sur cet individu méprisable, il m'incite à m'asseoir.

        "Tu ne sais rien on dirait" constate-t-il.

        Je le regarde outrée, attendant des explications.

        "J'ai bien demandé à Naomi de me larguer c'est vrai. Mais je l'aimais, et je l'aime toujours d'ailleurs. Sauf que j'ai apprit dans la matinée de notre rupture, que l'on m'avait muté en Australie. J'étais dans l'obligation de tout quitter immédiatement et de prendre le premier vol disponible. Honnêtement, je ne pensais plus jamais revoir Naomi, et il était hors de question que notre relation vive à distance. Elle ne l'aurait pas supporté et moi non plus. Son corps est une réelle obsession"

HunterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant