Chapitre 24

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[ Morphine ]

J'étais littéralement dans le gaz. C'était à peine si je pouvais garder les yeux ouverts, j'avais l'impression d'avoir trois kilos de farines sur chacune de mes paupières. Ça parlait autour de moi, mais je ne comprenais rien. Il y avait la voix de mes parents, et puis d'autres que je ne connaissais pas.

- Oh, regarde elle se réveille !

Se réveiller était un bien grand mot, j'avais la tête dans les choux.

- J'suis où... ? demandai-je d'une voix faible.

- A l'hôpital ma puce, me répondit la voix que je reconnus comme étant celle de mon père.

- L'hopital... ?

Oh merde, c'est vrai. Tout me revenait en mémoire : la fac, Billie Jean la folle, le pistolet, Michael qui arrive et un coup de feu, puis du sang... Cette tarée de service m'avait tirée dessus. Je ne savais même pas pourquoi, je n'avais rien compris à son charabia. Mais une chose était sûr : Michael y était pour quelque chose. Après deux fusillades et trois agressions en un temps record de trois semaines, voilà que je frôle la mort. Je regardai la pièce autour de moi, un peu trop blanche à mon goût, et Michael n'y était pas.

- Michael... Il est où ? Je vais le frapper... dis-je en fronçant les sourcils et refermant aussitôt les yeux sous la fatigue.

- Tu n'as plus intérêt à le voir ! Tout ça s'est à cause de lui ! s'indigna ma mère. Cette femme qui t'a tirée dessus était...

- Son ex, la coupai-je. Je sais... C'était pas la première fois que j'la voyais...

- Anna, il est dangereux pour toi. Il ne me semble pas clean, et il est en contact avec des gens dangereux ! continua mon père en me tenant la main.

Ça, je le savais. Ce n'était pas la première fois qu'il m'arrivait ce genre de chose. Mais il avait promis ma sécurité. Il m'avait dit que tout ça c'était fini, et encore une fois, c'était faux. A chaque fois que je me sentais rassurée, il se passait toujours quelque chose pour me prouver le contraire, et je me retrouvais sans cesse blessée. Mais là c'était la totale : j'étais carrément à l'hôpital.

- Tu as eu de la chance qu'aucun de tes organes vitaux n'ai été touché ! annonça alors ma mère.

Aucun organe, disait-elle ? Oh que si, mon cœur était touché. Il était littéralement en miette. Billie Jean avait réussi son coup.

*

Il me fallut une bonne semaine d'hospitalisation avant que je ne puisse enfin rentrer chez moi. J'avais rassuré mes parents qui étaient inquiet du fait que Michael soit mon voisin. Mais il ne me ferait aucun mal, il fallait que je lui parle quand même, que j'ai une discussion avec lui. Surtout qu'il ne m'avait pas rendue une seule visite aux urgences.

Alors que je montais mes escaliers, il était là. Assis sur les marches, la tête dans les bras. Il la redressa automatiquement à l'entente de mes pas et se leva d'un coup.

- Anna ! s'exclama-t-il en accourant vers moi.

Il m'attrapa dans ses bras, mais je ne lui rendis pas l'étreinte. Il m'aida ensuite à monter les escaliers et à me ramener chez moi. Je le laissai entrer, et le brun me fixait d'un air inquiet. A mon avis, il savait ce que j'allais lui dire. C'était évident.

- Tu n'es pas venu une seule fois me voir à l'hôpital, dis-je tristement sans le regarder.

- Je n'ai pas pu. La police tente de mettre la main sur moi. Je suis d'ailleurs étonné que personne n'ai débarqué dans mon appartement, tes parents leurs ont parlés et ils savent où j'habite...

- Je les ai convaincus de ne rien faire, que j'allais me charger de tout. Ce fut difficile mais j'ai réussi.

Il tenta de s'approcher de moi mais je reculai en secouant la tête, lui faisant comprendre qu'il ne pouvait pas venir plus près. Puis le silence s'installa, et je m'avançai vers ma fenêtre. Je ne voulais pas dire ce que j'avais dire, mais j'étais obligée. Pour mon bien. Mes yeux se remplirent de larmes et ma voix trahissait mes émotions.

- On peut pas continuer Michael, tu le sais.

- Mais... Billie est en prison maintenant ! argumenta-t-il, s'approchant d'un pas vers moi.

- Il y aura forcément autre chose ! m'exclamai-je en me tournant enfin vers lui. A chaque fois que tu me dis que tout ira bien, que tu trouves des solutions, il y a encore autre chose ! Ça n'en finira jamais, on le sait toi et moi !

Je tentais de contenir mes larmes, mais elles se mirent à couler le long de mes joues sans que je ne puisse rien y faire.

- D'abord je suis droguée, tu me dis que je ne suis pas une cible et le type revient au final. Résultats, je suis blessée ! Ensuite, tu m'invites à des diners, et on se retrouve dans une fusillade. Et maintenant je frôle la mort à cause d'une ex dérangée ? Tu as beau être là à chaque fois pour me sauver, on n'est pas dans un film ! Un jour je vais finir par crever pour de bon !

- Anna s'il te plait, je te jure que...

- Rien du tout, Michael ! le coupai-je en essuyant mes joues humides. J'ai déjà accepté beaucoup de choses pour toi... Il ne m'arrive que des malheurs quand je suis à tes côtés, je suis sans cesse malheureuse et blessée ! Les mauvais moments sont plus nombreux que les bons. Alors je préfère qu'on ne... Qu'on ne... Qu'on ne se voit plus...

Il se décomposa, en même temps que mon pauvre cœur. Ses épaules s'affaissèrent alors qu'il ne cessait de me fixer sans savoir quoi dire. Puis il serra les poings, et je voyais ses yeux fulminer. La rage montait peu à peu en lui, lui faisant serrer la mâchoire au point de la faire grincer.

- Alors ils ont réussi, c'est ça...? Ils m'ont enlevé... La seule personne qui...

Il serra encore plus les dents avant de faire demi-tour et de sortir de chez moi en claquant la porte derrière lui. Je poussai un long soupire et me retenait au bord de la fenêtre pour ne pas tomber. C'était trop éprouvant pour moi. C'est vrai qu'il m'avait dis que j'étais sa seule amie. La seule personne qui le comprenait. C'était ça qu'il avait voulu dire ?

J'avais donné raison à Billie Jean, même si je ne le voulais pas. Il y avait peut-être d'autres folles dans les parages, ou d'autres fous prêt à me kidnapper pour faire chanter Michael. Je faisais ça pour nous deux, pour ma sécurité et pour la sienne. Mais c'était horrible, c'était dur. Il fallait que j'appelle Vicky pour le lui dire. Elle avait déjà assisté au drame, et m'avait rendue visite à l'hôpital. Elle-même ne savait plus quoi penser concernant moi et Michael. Mais c'était décidé pour moi. C'était fini, tout était fini.

*

NOOOOON. MICHAEL ET ANNA = LA FIN ??? TRISTESSE. 💦💦

Chapitre pas très joyeux, j'espère que vous l'aimez quand même ! L'histoire continue hihi. 😏

L.O.V.E.

Smooth Criminal [ Michael Jackson ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant