Chapitre 37 - Troisième mois sans lui

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FÉVRIER

Je suis assise dans cette salle de réunion et je n'écoute plus depuis plusieurs minutes voir plus. Je n'ai plus la notion du temps. J'ai le regard vide et je bloque sur mon stylo que je fais tourner autour de mon pouce, je ne l'ai pas fait tomber une seule fois. Les deux mois qui viennent de s'écouler ont été une véritable torture. Je pensais que la douleur allait s'estomper mais c'est tout l'inverse, je ne comprend pas. Chris me manque de plus en plus, je l'aime et je sais à présent que je ne peux pas passer ma vie sans lui, c'est une certitude. J'hésite à rester une minute de plus en France, chaque jour je regarde les vols sur internet mais je ne trouve jamais le courage de cliquer pour réserver et rentrer. Heinrich est toujours en vadrouille et j'ai peur de me faire tuer par ce psychopathe. De plus Chris ne voudrait surement pas me récupérer après tout le mal que je lui ai fait. J'aurais bien l'air conne si j'apparaissais comme une fleur devant lui, je me demande ce que je pourrais bien lui dire. Il me renverrait surement chier.

Je sens les larmes monter et je me rappel que je ne suis pas seule mais en pleine réunion avec Eliott et les chefs de services. Je me ressaisie tant bien que mal, j'essaie d'écouter. Je n'ai pas le temps de me concentrer sur ce qu'il se dit qu'Eliott me pose une question.

- Qu'est ce que tu en penses Stella?

Je le regardais gênée et ne savait pas quoi répondre

- Désolé Eliott, je n'ai pas tout écouter, peux tu répéter?

Je m'efforçais de rester concentrée et Eliott me suggérait une nouvelle couverture dans un style très différents des précédentes. Je n'avais pas du tout envie d'en débattre et s'il avait envie de le faire je ne l'en empêcherais pas. J'approuvais son projet et la réunion prit fin.

Je filais dans mon bureau pour m'y enfermer. Moi qui espérais ne plus penser au travail c'était foutu. Chris venait me hanter jusque là. Je pensais à lui du matin jusqu'au soir et toute la nuit. Je dormais très mal et faisais des rêves bizarres ou il en était l'acteur de temps en temps. J'étais épuisée et je me demandais si je n'allais pas aller consulter un médecin pour qu'il me prescrive des somnifères.

Avant de partir, je m'occupais de quelques mails de la part de Nigel ou il avait besoin d'aide. Il s'en sortait très bien sans moi et j'étais ravie. Au moins je ne me faisais pas du soucis pour mon magazine las bas. Je partais et passais m'acheter un assortiment de sushis avant de rentrer. Je mangeais très peu et souvent la même chose. Je ne faisais plus trop de sport et j'avais donc mincit, mais pas forcément en bien. Mes joues étaient légèrement creusés et mes jambes s'étaient un peu trop affinées, ce n'était pas joli. Chris disait souvent aimer mes jambes. Il les trouvaient sexy surtout lorsque j'étais en robe ou jupe et que javais de belles chaussures à talons. Plusieurs fois et uniquement parce que j'étais habillée comme ça, on s'était retrouvé sur n'importe quelle surface de son appartement ou de ma maison pour baiser. J'adorais ça, c'était tellement chaud et tellement bon...

Je finissais mon repas tout en repensant à tout ça et le dernier sushis eu du mal à passer car je commençais à avoir la gorge serrée. Je l'avalais avec difficulté et je débarrassais le peu de vaisselle que j'avais sortie en pleurant...encore... J'étais réellement fatiguée de pleurer sans cesse. Il n'y avait pas eu un seul jour depuis mon départ ou je n'avais pas pleuré. J'étais à faire peur, et le matin je mettais le double de temps qu'il me fallait habituellement pour me préparer. Je me maquillais tellement pour ne rien laisser paraître au boulot que le soir j'utilisais trois ou quatre cotons pour me démaquiller. Au moins, j'étais dans un bureau fermé donc je n'avais pas à faire semblant et à sourire toute la journée.

La seule chose qui me faisait sourire c'était que mon frère revenait dans une semaine pour visiter un établissement susceptible de l'intéresser pour ouvrir son second hôtel. Il allait donc de nouveau vivre avec moi le temps de son séjour et il comptait voir Alice également. Elle avait l'air de tenir sa parole pour le moment et ne pas tromper mon frère. Avait-elle enfin décidé de se ranger? Après tout comme on dit, il n'y a que les cons qui ne changent pas.

*Il a suffi d'un regard* (En réecriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant