Chapitre 12 - Clara

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Dans le chapitre précédent : 

Après quelques minutes, Adam daigna enfin se tourner vers moi. Son visage crispé par la réflexion, il se dirigea vers moi. Je penchai la tête sur le côté en attente d'une réponse.

« Alice s'est échappée, » déclara-t-il.

Lulu éclata de rire. Vicieusement. Cette peste ferait une bonne proie à déchiqueter.

***

Le bruit des moteurs, les humains qui criaient, papotaient, plaisantaient et se lançaient des mots d'amour. J'étais entourée de cette musique ambiante jusqu'à ce que la mère d'Adam me tire à l'intérieur d'une boutique de vêtements, me réveillant ainsi de ma contemplation de la ville humaine.

Une nouvelle fois, la sonnette de la porte d'entrée fit écho dans la pièce, révélant notre présence à la vendeuse. C'était le cinquième magasin dont on avait passé la porte. Depuis l'annonce de la fuite d'Alice, Clara m'avait demandée, ou plutôt exigée, de sortir faire les boutiques avec elle malgré mon désaccord. Je ne souhaitai en aucun cas passer du temps avec elle sachant que je l'avais à peine rencontré quelques minutes plus tôt.

À ma surprise, Adam aussi ne voulait pas que je sorte, car la nuit allait bientôt tomber. Mais c'était sans compter les yeux remplis d'autorité que lui envoyait sa mère, ne laissant aucune place à la discussion. Moi qui aurais cru qu'elle m'éviterait après mon comportement fuyant, je m'étais bien trompée. Elle était plus que partante pour passer du temps avec moi pour, au contraire, dissiper ma peur irrationnelle à son égard.

Adam avait donc accepté à contrecœur notre sortie entre filles qui s'avérait être aussi accompagnée par plusieurs gardes se tenant à distance. Avant de partir, je voulus couvrir mes tatouages à l'aide de maquillage, mais Clara m'avait interdit de les cacher. À ces paroles, mon coeur s'était gonflé de bonheur. Je croyais qu'elle détesterait ces dessins ornant une partie de mon corps, mais elle n'en avait rien à faire et m'avait même invitée à les montrer sans gêne.

Je devais bien avouer que rien qu'avec ses mots, je me sentais plus confiante malgré le début de malaise qui m'accaparait à cause des nombreux humains qui verraient mes cicatrices. Je portai un jean surmonté d'un débardeur et d'un gilet noir que j'avais quand même mis malgré le fait que les loups-garous avaient déjà une température corporelle bien élevée.

Les trois jours à venir étaient spéciaux. Une fête s'organisait dès cette nuit, consacrée à la Déesse de la Lune. Bien sûr, les êtres humains n'avaient pas connaissance du monde surnaturel dans lequel ils étaient plongés, mais célébraient quand même la Lune comme étant la Bonté incarnée. En effet, pour les hommes, la Lune bienfaisante éclairait le monde obscur qu'offrait la nuit. Sa lumière ne se reflétait pas aussi fortement que le Soleil, mais elle brillait juste assez pour que les habitants de la Terre ne sombrent pas dans une nuit sans lumière.

C'est ainsi qu'elle était appréciée par les humains malgré le fait qu'ils ne connaissaient pas sa véritable histoire derrière ces trois jours symboliques pour nous, où elle avait dû implorer le pardon du Dieu du Soleil.

Pour cette célébration, les rues illuminées de lampadaires aux couleurs chatoyantes éclairaient la ville où divaguaient habitants et touristes curieux. Cet endroit était isolé et à la lisière de la forêt et donc il n'était pas commun que la petite ville soit aussi bruyante et animée, à part pendant ces jours festifs.

Une voiture noire nous attendait dehors abritant tous nos achats de vêtements et chaussures qu'on avait pu prendre. Ainsi, la nuit s'écoula rapidement entre les différents essayages dans les boutiques. Maintenant de nouveau à l'intérieur de la voiture, nous allâmes je ne sais où encore. Dans mes pensées, je regardai la magnifique Lune à travers la fenêtre aux teintes sombres. Une pleine lune veillait sur nous.

La Promesse - HestiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant