Nucléaires 1 : Effacée

Chapitre 24

Je me réveille en même temps que le soleil se lève. Enfin, « le soleil » ... disons : les quelques faibles rayons qui parviennent à m'atteindre. La température à clairement baissé depuis hier soir, un vent assez inquiétant me bouscule, et je peux voir de gros nuages gris foncé qui m'ont l'air moins amicaux que ceux de la pluie d'il y a deux jours. J'admets ne pas être une professionnelle en météorologie, je me doute tout de même que quelque chose cloche et qu'il faut que je prévienne mes amis rapidement. Je m'agenouille vers les deux corps blottis au sol et pose une main sur l'épaule du garçon. Il se renfrogne d'un air agacé alors que ma voix anxieuse le tire du sommeil.

– Tequoa, Abiya debout ! Vite !

Tequoa se redresse en poussant sa sœur qui grogne d'un coup. Il me regarde quelques instants sans comprendre puis je lui désigne le ciel d'un mouvement de tête, l'interrogeant du regard. Il lève alors les yeux et regarde les nuages, qui deviennent de plus en plus foncés au fur et à mesure que les secondes passent.

– Oh non... C'est mauvais pour nous ! Murmure-t-il, provoquant une vague de stress en moi.

Il se précipite vers sa sœur sans tarder et la secoue violemment, ne faisant plus aucune manière.

– Abiya, lève-toi. Dit-il d'une voix grave. Maintenant.

Sa sœur remue et tente de se dégager de l'emprise de son frère.

– Hum... laisses-moi dormir Tequoa... Juste quelques minutes et je te promets que je vais me lever. Grogne-t-elle.

– Abiya ! Dit son frère plus fortement en ne la voyant pas réagir.

– Quoi ? Râle-t-elle.

– Il faut que tu te lèves tout de suite ! Crie son frère perdant patience.

Elle ouvre enfin les yeux sous le ton inquiet de Tequoa. À peine a-t-elle les yeux ouverts que son regard s'assombrit. La jeune fille se lève d'un coup sec et attrape le poignet de son frère avec force, comprenant l'urgence de la situation.

– Tequoa, tu vas chercher des feuilles de feu et tu reviens. De mon côté j'explique tout à Mily.

Abiya tourne ensuite son regard vers moi, tandis que son frère cours en direction de l'arbre à feu où il avait cherché ses feuilles hier.

– Il va y avoir une tempête : c'est de la pluie, mais en dix fois plus forte, avec des vents assez puissants pour t'emporter, des éclairs et de la foudre. Il faut trouver un abri très rapidement, d'accord ?

Je hoche la tête et remet ma pauvre veste miteuse en vitesse, assez terrifiée par la description que vient de me faire l'adolescente. La pluie était déjà assez perturbante à voir, je n'arrive même pas à imaginer ce que va être cette « tempête ».

J'espère que c'était de l'exagération...

Tequoa revient vite avec des feuilles plein les mains et Abiya s'empresse d'en faire un tas et de l'attacher à sa ceinture.

– On ne doit pas perdre de temps, on y va ! Suis-nous Mily !

Elle attrape ensuite la main de son frère et s'élance en avant, à la lisière entre la prairie et la forêt. Je la suis à la trace, sentant mon inquiétude augmenter à chaque foulée. Malgré le fait qu'on file en avant comme des flèches, les nuages semblent nous suivre et nous rattraper à une vitesse ahurissante. Je jette des regards apeurés vers le ciel tandis qu'un vent plus violent se lève. Les feuilles commencent à s'envoler et je dois mettre mes mains devant mon visage pour le protéger des poussières.

– On arrive vers un terrain plus rocheux ! Nous crie Abiya en montrant le relief du terrain en pente douce. Il y aura sûrement un aplomb où nous abriter !