Chapitre 13

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J'ai l'impression que mon cœur va s'arrêter. C'est impossible ! Si le mode qu'on a enclenché est celui qui détecte les formes de vie contaminées par la radioactivité, alors ça ne peut vouloir dire qu'une chose... Il ne peut pas y avoir d'extérieur au sein même de la base des effacés, ceux qui les éliminent ! Et s'il y en avait réellement un, est-ce qu'il ne nous aurait pas déjà tuées depuis longtemps ? Est-ce qu'il nous aurait simplement observées en train de nous amuser sans rien faire ? Cette pensée me paraît tellement improbable et ridicule que je n'arrive pas à croire ce que Nor vient de dire. Pourtant mon instinct me hurle que je suis en danger, et je me dis que l'irospice n'aurait sûrement pas sonné pour rien. Ana roule des yeux terrifiés, et sa main qui tient la machine tremble tellement que j'ai l'impression qu'elle va la lâcher et la casser. Je me retourne d'un geste vif et paniqué pour tenter de voir où l'extérieur pourrait se trouver, mais il n'y a rien. La peur me donne des bouffées de chaleur, je me sens mal.

– Il est tout près ! Crie Ana pour couvrir l'alarme.

Nor écarquille les yeux et regarde autour d'elle. Je cherche en vain quelque chose à ramasser pour me défendre mais il n'y a rien autour de nous à part les lits.

– Il est où ? Demande Nor à Ana, la voix rendue agressive par la terreur.

Elle baisse la tête vers l'irospice et la relève aussitôt vers moi.

– Vers toi ! Me dit-elle horrifiée. C'est... c'est surement un problème technique. Bredouille-t-elle pour se rassurer. Je vais bouger pour voir !

Je me retourne en me mettant sur la défensive, galvanisée par la terreur. Ana se lève précipitamment, se décidant enfin à se déplacer, et recule vers la sortie du dortoir en titubant.

– Il n'y a rien ! La machine doit bugger ! Dis-je sans comprendre ce qu'il se passe.

– Il est par là je vous dis ! L'écran indique qu'il est vers Mily ! S'écrie Ana qui panique complètement.

– Non ! Éteint le Ana, j'ai beau regarder partout et je ne vois rien, ça doit vraiment être un bu...

Je n'ai pas fini ma phrase que je me fais violemment percuter dans le dos par quelque chose, et qu'une masse m'écrase au sol. Je tente de me relever, mais on me tient fermement clouée à terre par le cou, m'empêchant de respirer et de parler. Un instant je suis paralysée, sous le choc.

Je lève les yeux et je vois Nor au-dessus de moi. La panique m'enserre la poitrine et je cherche en vain de l'air en tordant ma tête dans tous les sens. Des centaines de questions se bousculent dans ma tête, et j'entends chaque battement de mon cœur comme si la scène se passait au ralentit.
Nor est une extérieure ? Qu'est-ce qu'il va se passer ? Elle va me tuer ?
J'essaie de parler mais aucun son ne sort de ma gorge à part des gémissements d'incompréhension. Il faut que je bouge mais tout mon corps est comme bloqué par une force invisible. Ma tête se met à tourner, je vois Ana regarder la scène d'un air choqué et crier à Nor des choses que je n'entends plus, je vois l'expression déterminée et haineuse de mon agresseur. Je manque d'air, je vais sûrement perdre conscience d'un moment à l'autre. Je frappe plusieurs fois Nor sur les côtés, mais elle endure les coups sans me lâcher. Je ne savais pas qu'elle était si forte, c'est peut-être vraiment une extérieure ?

Je vais mourir si je ne fais rien ! Je dois me ressaisir ! Bouge Mily, bouge !

Je sens comme une décharge électrique parcourir mon corps, mes réflexes me crient de faire quelque chose et mon instinct de survie prend le dessus. Mes mains empoignent instinctivement les siennes et je les tire vers le haut de toutes mes forces, ce qui me permet d'aspirer une grande goulée d'air et d'articuler un mot tant bien que mal.

Nucléaires 1 : EffacéeKde žijí příběhy. Začni objevovat