CHAPITRE 11 - PARTIE 1 : "C'était beau sans être concret"

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Les jours et les semaines passèrent, ce que je vivais était beau, sans être concret. Oui sans être concret, ou sans être réel si vous préférez parce qu'après tout, ces sentiments n'allaient que dans un sens et je n'avais droit qu'à son amitié alors que secrètement, je souhaitais d'autres choses de sa part !Mais le simple fait d'avoir droit à son amitié me réjouissait déjà beaucoup et je me considérais comme chanceuse et privilégiée car j'avais droit à des câlins et des bisous sur la joue. Parfois même, lorsque ça sonnait la fin de la pause et qu'on remontait en cours, elle me tenait la main dans l'escalier. Comment dire? Ce moment était parfait ! bien que très ambigu. Je ne sais pas si elle se rendait compte que certaines de ses actions me faisaient espérer et alimentaient de faux espoirs douloureux. Lorsque nous allions au CDI du collège, il y avait une grande table avec plusieurs chaises disponibles. Elle pouvait s'asseoir à l'aise sur une chaise à côté de moi. Mais non, elle s'asseyait sur moi, sur mes genoux. C'était une habitude qu'on avait prise et ce rapprochement physique avec elle me plaisait. Des fois mes mains avaient une curieuse envie de venir se poser délicatement sur sa taille,son ventre mais je refusais catégoriquement ! Il ne fallait pas ! Alors je me contentais de la regarder, elle, ses cheveux, sa nuque, son dos et je m'efforçais de rester la plus discrète possible tout en pouvant l'observer à mon aise. Lorsque nous nous disputions, et oui ça arrivait souvent car elle avait un fort caractère à vrai dire, j'étais très mal ! Je m'excusais de tout ce que je faisais, et même de ce que je ne faisais pas. Oui, il m'arrivait de m'excuser alors que ce n'était pas forcément à moi de le faire car je voulais apaiser la situation et permettre la réconciliation. Je ne supportais pas ces longs moments sans ses messages, c'était long et angoissant. J'avais comme une espèce de pression qui me serrait le ventre. A chaque vibration, j'espérais que c'était un de ses messages. Et si, par malheur, ce n'était pas un de ses messages, alors je me sentais encore plus mal! Les jours défilant, mon attitude devint très douteuse. Douteuse à tel point qu'Élisa se posait des questions, des questions qu'elle n'aurait jamais dû être amenée à se poser. C'est là que ça devenait dangereux. Car, qui dit doute, dit remise en question et éloignement. Je ne voulais pas la perdre, ni elle ni son amitié. Vous connaissez ça vous aussi non? Les filles et les garçons qui cachent, ou ont caché, leurs attirances envers d'autres personnes du même sexe? Vous aussi n'est-ce pas vous avez déjà ressenti cette peur de perdre quelqu'un à cause de vos sentiments peut-être mal placés. Et bien c'est exactement ce que je ressentais ! Oui c'est exactement ça ! La peur de l'abandon. Car si je la perdais, je perdais avant tout son amitié. 

Ses doutes s'amplifiant, Élisa a pris une décision... 

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