CHAPITRE 6 - PARTIE 2 : Le caprice d'Emma

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Le temps passa rapidement et nous avons commencé à faire beaucoup de sorties toutes les 5. Au début de l'année, nos moments passés ensemble se limitaient au collège puis, petit à petit, nous avons commencé à organiser des sorties à l'extérieur, les unes chez les autres. Lorsque je les ai rencontrées, elles se trouvaient toutes au même niveau dans mon cœur, je les adorais tout simplement. Elles étaient toujours présentes et elles savaient me faire rire dès que j'en avais besoin. Des amies comme on rêve de rencontrer en fait. Mais le 21 février de mon année de 3ème à 19h30 a eu lieu un drame dans ma famille, enfin plutôt un événement qui aurait pu tourner au drame. A partir de ce soir-là, Élisa a pris une place privilégiée dans mon cœur car elle s'est révélée être une sœur pour moi au moment où j'ai risqué de perdre la mienne. 

Que s'est-il passé ce fameux soir du 21 février ? 

Pendant le repas du soir, ma mère a expédié ma petite sœur Emma dans sa chambre car elle ne voulait pas manger ce qu'on lui avait donné et elle jetait la nourriture par terre, pour nous "provoquer", enfin.. on connaît tous les enfants je crois. Ma mère l'a alors mise dans sa chambre dans un excès de colère et d'agacement en fermant la porte et elle est redescendue manger avec nous. Emma pleurait en haut, comme tout les enfants contrariés, avec des pleurs très exagérés. Elle tirait la porte et la tapait pour l'ouvrir. On entendait de gros bruits à l'étage où se trouvaient les chambres. Je n'arrivais pas à manger calmement. J'avais trop peur qu'elle se fasse mal dans sa colère.

- "J'ai un mauvais pressentiment", ai-je alors dit discrètement à mon père pour ne pas énerver ma mère, plus qu'elle ne l'était. 

Cette phrase, je m'en souviendrai longtemps car je n'aurais pas pensé si bien dire... Mon père s'est contenté de me regarder avec incertitude. Au bout de quelques minutes, Emma s'est calmée là-haut. Du moins, on ne l'entendait plus pleurer. C'était calme. Trop calme.

- "Tu vois ? Il n'y avait pas de raison de s'inquiéter, elle s'est calmée. J'irai la chercher dans un moment"m'a répondu mon père.

Malgré son assurance, je sentais qu'il n'était pas sûr de ce qu'il avançait et qu'il trouvait cela bien étrange qu'elle se calme aussi vite là haut. Nous avons repris le repas sans ma sœur, et plus le temps passait plus je trouvais la situation anormale. Elle était dans une fureur sans pareille il y a quelques minutes, et là, on ne l'entendait plus? N'était-ce pas invraisemblable? N'était-ce pas étrange ?Quelque chose était en train de nous échapper, je le sentais. Il me semblait que ma mère commençait à se poser des questions car elle s'agitait et n'arrivait pas à manger calmement. Elle était à l'écoute du moindre bruit perceptible, à l'affût du moindre son de la voix de ma sœur pour se rassurer, tout comme nous étions en train de le faire mon père et moi. Sans nous en rendre compte, on avait tous cessé de manger et on faisait silence absolu.C'est alors que nous avons soudainement entendu les pleurs reprendre. On ne les entendait plus à l'étage mais derrière la porte d'entrée à quelques mètres à peine de nous! Or, ils avaient quelque chose de différents de ceux d'il y a 5 minutes. En effet, les pleurs d'Emma étaient très intenses, ils étaient angoissants. 

Nos trois regards se croisèrent, on avait tellement peur d'avoir compris ce qui venait de se passer. 

COUPABLE D'ÊTREWhere stories live. Discover now