P È R E P A R A C C I D E N T //2

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Cinq mois s’écoulèrent.

​Le temps, qui avait semblé figé pendant la crise d'Haneul et le début du traitement de Jisoo, s'était accéléré, balayant les jours et les épreuves.

​La maison Kim, qui avait été un centre de crise et de peur, était désormais un foyer de rires et de cris joyeux. Haneul avait magnifiquement rattrapé son retard.

Le bébé prématuré fragile n'était plus qu'un souvenir. À près de sept mois d'âge corrigé, elle était une petite boule de vie potelée et souriante. Elle tenait sa tête, riait aux éclats aux grimaces de Minho, et faisait des bulles de salive impressionnantes.

​Minho et Jiwon avaient trouvé leur rythme, jonglant avec les siestes, les tétées et les visites régulières chez le pédiatre. Jiwon, libérée du secret de son père et apaisée par le départ de Heechul, avait éclos en tant que jeune mère épanouie. Elle échangeait régulièrement des messages avec Dian, qui, depuis les États-Unis, attendait avec impatience leur première visite.

​Le soutien de la famille était total.

Jennie et Taehyung étaient des grands-parents gâteaux, et les deux jeunes enfants de Jisoo passaient des heures à regarder leur petite nièce.

​Pendant ce temps, Jisoo avait traversé les cinq mois de combat les plus durs de son existence. Les cycles de chimiothérapie s'étaient succédé, chacun la laissant plus épuisée que le précédent. Elle avait perdu ses cils, ses sourcils, et souvent, sa volonté. Jin était resté son pilier inébranlable, veillant, priant, et trouvant toujours les mots pour la faire rire malgré les nausées.

​Elle avait raté le retour d'Haneul, les premiers sourires de sa petite-nièce, et de nombreux moments à la maison avec ses propres enfants. Mais chaque épreuve passée la rapprochait du but.
​Le cinquième mois s'acheva, marquant la fin du protocole de traitement intensif. Jisoo, pâle mais déterminée, était à nouveau à l'hôpital pour les tests finaux : le scanner et les analyses de sang qui allaient déterminer si le prix qu'elle avait payé en valait la peine.

​L'attente fut une éternité. Jisoo et Jin étaient assis dans le bureau du Dr Park, les mains fermement serrées, le silence n'étant brisé que par le tic-tac angoissant de l'horloge.

​Le Dr Park entra, ses traits habituellement neutres étaient éclairés d'un sourire que Jisoo n'avait jamais vu. Il prit place et posa le dossier devant lui.

​« Jisoo, Jin, » commença-t-il, sa voix pleine d'émotion. « Vous avez traversé l'enfer avec une grâce incroyable. »

​Jin retenait son souffle.

​Le médecin hocha la tête, un soulagement palpable dans ses yeux.

​« Les tests sont catégoriques. Les scanners sont propres. Les marqueurs tumoraux sont indétectables. Après cinq mois de combat acharné, je peux vous le confirmer : vous êtes en rémission complète. »

​La nouvelle, simple et absolue, frappa Jisoo avec plus de force que n'importe quel traitement. Elle était guérie.

​Jisoo laissa échapper un sanglot rauque, non pas de douleur, mais de libération. Jin, incapable de parler, se leva et l'étreignit, son propre corps tremblant d'un soulagement qui menaçait de le faire s'écrouler. Il avait retenu son angoisse pendant cinq mois, et maintenant, elle explosait en un mélange de larmes et de gratitude.

​« C'est fini, » murmura Jisoo, la tête enfouie dans le cou de son mari. « Je rentre à la maison. Je rentre chez mes enfants. »

​Le soleil qui traversait la fenêtre semblait plus brillant que jamais. La guerre était finie. La vie attendait.

C'est fini, » murmura Jisoo, les larmes coulant sur son visage. « Je rentre à la maison. »

​La sortie de l'hôpital fut organisée rapidement. Jin ne la laissa pas faire un pas seule. Après avoir dit au revoir à l'équipe médicale qu'elle avait côtoyée pendant ces longs mois, Jisoo monta dans la voiture, sentant l'air frais sur son crâne encore nu – un petit prix pour sa liberté.

​En approchant de leur quartier, l'émotion de Jisoo devint presque insoutenable. Elle voyait déjà le grand chêne devant leur maison, les rideaux familiers...

​La voiture s'arrêta. La porte s'ouvrit et Jisoo fut accueillie par une explosion de cris joyeux.

​Toute la famille était là : les parents de Jisoo, les parents de Jin (Madame et Monsieur Kim), Jennie et Taehyung, et bien sûr, ses deux enfants.
​« Maman ! »

​Ses enfants se précipitèrent, mais s'arrêtèrent, rappelés à l'ordre par les grands-parents, sachant que Maman devait être traitée avec douceur. Jisoo n'y prêta aucune attention. Elle se laissa tomber à genoux sur l'allée, ouvrant ses bras.

​Les deux petits se jetèrent sur elle, l'embrassant, lui serrant le cou, leurs petites mains caressant son crâne encore nu sans peur.

​« Bienvenue à la maison, Maman, » chuchota sa fille, les yeux brillants.
​« On t'a préparé un dessin ! » cria son fils, fier.

​Jisoo les serra si fort que leurs petits poumons faillirent manquer d'air. C'était le contact qu'elle avait désiré pendant cinq longs mois : l'odeur de leurs vêtements, leurs rires, la chaleur de leurs corps.

​Elle se releva, serrant ensuite ses parents et ses beaux-parents. Les larmes coulaient sur tous les visages.
​« Nous avons Haneul à l'intérieur ! » annonça Jennie, un sourire radieux.
​En entrant, l'odeur du foyer l'enveloppa : un mélange de cire d'abeille, de linge propre et d'une cuisine faite avec amour. Au centre du salon, dans un petit berceau, se trouvait Haneul, le bébé pour lequel elle s'était battue indirectement.

​Jiwon arriva, tenant le bébé. La petite Haneul, maintenant bien éveillée et joufflue, fixa Jisoo avec curiosité. Jisoo s'approcha, le cœur battant. Elle tendit les bras.

​« Bonjour, mon petit miracle, » murmura Jisoo, prenant sa petite-nièce pour la première fois.

​Tenir Haneul, ce bébé qui avait survécu à un enlèvement et qui représentait le triomphe de la vie, était le point culminant de sa propre victoire.

​Elle regarda Jin, debout à ses côtés, un sourire de pur bonheur sur le visage. Il avait promis de la ramener à la maison. Et il l'avait fait.

​La bataille était terminée. La vie, enfin, recommençait.