Les jours qui suivirent l'enlèvement furent remplis d'un mélange épuisant de soulagement et d'insomnie. Lee Heechul et Choi étaient en garde à vue, leurs destins judiciaires scellés. Mais l'urgence, désormais, était de veiller sur Haneul.
La petite avait été ramenée à l'hôpital, son état stable malgré la peur, le froid et le manque de soins. Le traumatisme était bien là, mais les médecins assuraient à Minho et Jiwon qu'elle s'en remettrait complètement.
Le foyer Kim retrouvait un semblant d'ordre. La plus grande nouveauté était la présence de Kang. Il était resté à Séoul, refusant de repartir tant que sa petite-fille n'était pas rentrée.
La relation entre Jiwon et son père biologique était fascinante. Jiwon, si forte face à l'adversité, se montrait étonnamment timide en sa présence. Elle le regardait beaucoup, cherchant inconsciemment les traits familiers que sa mère lui avait décrits.
Kang, de son côté, était respectueux de l'espace de Jiwon. Il comprenait qu'il n'avait droit à aucune attente et se concentrait sur ce qu'il pouvait faire pour aider.
« Je veux juste être là. Si tu as besoin de quoi que ce soit. Une épaule, des conseils pour Minho, n'importe quoi, » lui avait-il dit lors d'une visite à l'hôpital.
Minho, initialement méfiant, avait rapidement adopté Kang. L'homme avait sauvé leur fille. La gratitude primait sur toute autre émotion. Ils passaient des heures à la cafétéria, Minho racontant les péripéties de l'enlèvement, et Kang écoutant, son regard fixant souvent Jiwon.
« Il est là parce qu'il t'aime, Jiwon. Tu as le droit de l'aimer aussi, » lui avait murmuré Minho, voyant l'hésitation de sa compagne.
Jiwon finit par céder à sa curiosité. Un après-midi, elle trouva Kang seul à côté de la couveuse d'Haneul.
« Pourquoi… pourquoi es-tu parti, à l'époque ? » demanda-t-elle doucement.
Kang se tourna vers elle, son visage marqué par la sincérité. « Je ne savais pas que ta mère était enceinte. Et pour être honnête, j'étais jeune et pas très mature. J'ai cru que ta mère ne voulait plus de moi, et j'ai respecté son silence. Si j'avais su pour toi, Jiwon, j'aurais bougé ciel et terre. »
La vérité, simple, était une consolation pour Jiwon. L'absence de son père n'était pas un rejet.
Pendant ce temps, le répit de Jisoo prenait fin. La semaine à la maison, aussi précieuse soit-elle, était terminée. Les au revoir à ses enfants furent déchirants, mais elle partait avec une nouvelle force, celle du foyer.
Elle retrouva Jin devant l'hôpital, son sac à la main.
« Prête ? » demanda Jin.
Jisoo hocha la tête, sa main posée sur son crâne rasé. « Oui. Je me bats pour ça, Jinnie. Pour notre maison. Pour eux. »
En marchant vers le service d'oncologie, ils croisèrent Kang et Jiwon, sortant de la néonatologie. Un échange de regards eut lieu entre les deux femmes : un mélange de compassion pour Jisoo et de soulagement pour Jiwon.
« Bonne chance, Jisoo, » dit Jiwon.
« Haneul est en sécurité, c'est le plus important, » répondit Jisoo, son sourire sincère.
Jin et Jisoo entrèrent dans le service, prêts pour le nouveau cycle. La bataille n'était pas terminée, mais elle était désormais menée par une femme soutenue par deux familles soudées.
Après le départ de Jisoo, le silence retomba sur la maison Kim. Minho et Jiwon étaient repartis pour la néonatologie, déterminés à s'occuper de leur fille jusqu'à son retour imminent. Seuls restaient dans la cuisine Dian et Kang Jun-hu, partageant un thé tardif.
Le stress des jours précédents s'estompait, laissant place à une conversation plus intime et plus profonde. Ils parlaient de la force de Jiwon, de l'horreur de l'homme qu'elle avait épousé, et de leur premier amour brisé.
« Je regrette chaque minute où je n'ai pas pu être là pour toi, » dit Kang, sa voix basse. « J'ai pensé pendant toutes ces années que tu m'avais rejeté sans raison. Apprendre la vérité… le monstre que tu as dû affronter seule… Je n'aurais jamais dû te laisser partir. »
Dian baissa les yeux, touchée. « J'ai agi par peur, Kang. Peur pour toi, peur pour elle. Je suis celle qui a choisi le silence. »
Kang prit sa main sur la table. « Non. Tu as choisi de survivre, Dian. Et tu as élevé une femme incroyable, même dans l'adversité. En te regardant te battre pour Jiwon et Haneul, en voyant ta force... je réalise que les sentiments que j'avais pour toi n'ont jamais vraiment disparu. Ils étaient juste enfouis. »
Il se redressa, son regard passant de l'aveu à la détermination, l'homme d'affaires reprenant le dessus pour organiser sa vie.
« Je n'ai pas l'intention de te laisser affronter le reste seule. Ce n'est plus possible. » Il fit une pause, ses yeux cherchant les siens.
« Dian, je t'aime encore. Et je sais que notre situation est folle. Je vis et je travaille aux États-Unis, où j'ai toute ma vie professionnelle. Mais ma fille et ma petite-fille sont ici. Je ne peux pas, je ne veux plus vivre sans savoir qu'elles sont en sécurité. »
Il lui offrit sa main, l'invitant à prendre une décision qui allait changer leur vie à tous.
« Je veux que tu sois avec moi. Si tu veux bien, je te propose de m'accompagner aux États-Unis. Je te donnerai le temps dont tu as besoin pour te reconstruire, sans aucune attente, et nous verrons où cela nous mène. »
Il vit l'hésitation dans le regard de Dian. Sa vie était en Corée, désormais liée à Jiwon, à Minho et à la famille Kim, sa nouvelle ancre.
« Ou, » ajouta Kang, son ton devenant plus réfléchi, « si tu préfères rester près de Jiwon, je peux commencer les démarches pour envisager de revivre en Corée définitivement. Mon travail me permet une certaine flexibilité.
Mais pour l'instant, je dois retourner aux États-Unis pour clôturer mes affaires. Que décides-tu, Dian ? »
Dian regarda les deux mains qui lui étaient tendues : l'une pour l'emporter loin des souvenirs douloureux, l'autre pour ramener un avenir heureux près de sa fille. Elle sourit doucement.
« Je vais t'accompagner, Kang Jun-hu, » répondit-elle. « Je veux bien repartir à zéro, mais je ne peux pas me permettre de te laisser disparaître à nouveau. Pas maintenant que Jiwon a besoin de te connaître. »
Kang, soulagé et ému, lui serra la main. Un nouveau chapitre s'ouvrait pour eux, loin de la peur, et plus près de l'amour qu'ils pensaient avoir perdu.
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P È R E P A R A C C I D E N T //2
FanfictionTout ne peut pas être si rose dans la vie, faudrait bien qu'il est encore des gens pour tout gâcher.
