Le cri déchirant de Jiwon déchira le silence déjà brisé du couloir de néonatologie.
Minho, figé devant l'espace vide où sa fille l'attendait, fut le premier à retrouver ses esprits. La formation de son père avait repris le dessus : il lui fallait des informations, de l'action.
Il se précipita vers le téléphone de la station des infirmières et composa le numéro de Taehyung, sa main tremblant si fort qu'il manqua les touches.
« Papa, il faut que tu viennes tout de suite. Il faut que tu saches... » Sa voix se brisa.
Taehyung, au bureau, sentit le tremblement de voix et sut immédiatement que quelque chose de terrible s'était produit.
« Minho, calme-toi. Dis-moi ce qui se passe ! »
« Ils ont pris Haneul ! » hurla Minho. « Heechul. Ils l'ont enlevée ! Il y a des infirmières blessées, la couveuse est vide ! »
Le silence à l'autre bout du fil fut plus assourdissant que le hurlement. Taehyung se leva d'un bond, l'adrénaline remplaçant le choc.
« J'arrive. Je contacte la police de Séoul et l'agence de sécurité. Ne bougez pas. Ne touchez à rien ! » ordonna Taehyung, le professionnel prenant le contrôle.
Pendant que Minho tentait de réconforter Jiwon, recroquevillée dans ses bras, le couloir de l'hôpital se transforma en scène de crime. La police, déjà en état d'alerte pour retrouver Heechul, arriva en masse.
Les infirmières blessées étaient prises en charge. Les équipes d'enquête prenaient les dépositions, mais les descriptions des assaillants, masqués et rapides, étaient vagues.
À la maison, la nouvelle frappa comme un éclair. Jennie fut la première à raccrocher avec Minho, son visage livide. Elle se tourna vers Jisoo et Jin, qui profitaient d'un moment de répit.
« Il faut y aller, » dit Jennie, sa voix froide de panique retenue. « Heechul a enlevé Haneul. »
Le retour de Jisoo à la maison prit fin brutalement. La maladie fut oubliée face à l'urgence. Jin serra Jisoo contre lui avant de suivre ses parents.
Dian, dans l'onde de choc, comprenait la motivation. C'était la confirmation de sa plus grande peur, amplifiée.
Heechul ne se contentait plus de la vengeance ; il attaquait le symbole de son mensonge.
Taehyung arriva et, en quelques minutes, le salon fut transformé en un centre de commandement d'urgence. Des écrans s'allumèrent, les téléphones sonnaient, ses hommes de main prenaient les premières informations.
Dian, voyant le visage ravagé de Minho, sut qu'elle ne pouvait plus cacher la vérité, pas quand la vie de sa petite-fille en dépendait.
« Taehyung, Minho ! Écoutez-moi ! » cria-t-elle, s'imposant au milieu du chaos. « Je crois que je sais pourquoi il a fait ça. »
Elle raconta la vérité, cette fois à son gendre et à son ancien amant : le père biologique de Jiwon, Kang, n'était pas Heechul. Elle expliqua sa rencontre fortuite avec Kang, et le fait qu'elle s'apprêtait à lui dire la vérité.
« Heechul ne l'a pas fait pour une rançon, » expliqua Dian, les larmes coulant sans fin. « Il l'a fait parce que la petite... Haneul n'est pas de son sang, et il sait que je suis sur le point de révéler toute la vérité au véritable père. C'est un acte de fureur contre moi, contre le fait que Jiwon ne soit pas sa fille ! »
La révélation tomba dans le silence stupéfait de la pièce. Pour Minho, c'était un choc. Jiwon avait un autre père. Mais pour Taehyung, c'était une information vitale.
« Il l'a fait pour une raison émotionnelle, pas financière, » analysa Taehyung, le cerveau d'analyste s'activant. « Il n'est pas loin, il est à Séoul, il veut nous voir souffrir. Jennie, contacte les médias. Pas pour l'enlèvement, mais pour l'alerte ! On va le traquer. »
L'urgence était absolue. Le temps jouait contre eux. Haneul était une prématurée fragile qui avait besoin de soins spécialisés. Dans les mains d'un homme ivre de rage et de son seul homme de main, ses chances de survie diminuaient à chaque heure.
Le chaos régnait dans le salon de la famille Kim. La révélation du véritable motif d'Heechul avait éclairci la situation, mais n'atténuait en rien l'urgence. La vie de la petite Haneul, une prématurée fragile, était en jeu.
Taehyung, le visage durci par la détermination, se tourna vers Dian. « Cet homme est mû par la haine. Il ne veut pas d'argent, il veut nous détruire. Et il sait que vous alliez contacter le père biologique. » Il pointa du doigt Dian. « Vous l'avez son numéro. Appelez-le. Maintenant. »
Dian, encore sous le choc, hésita.
« Mais... il ne sait même pas qu'il a une fille de dix-huit ans. Comment va-t-il réagir à ça ? Et à l'enlèvement de sa petite-fille ? »
« Il est le seul, hormis vous, qu'Heechul cherche à atteindre. Il pourrait être notre meilleur allié, » insista Taehyung. « Dites-lui la vérité. Dites-lui que sa petite-fille est en danger. Minho a besoin de toutes les forces possibles. »
Dian acquiesça, les mains tremblantes, et s'éloigna pour composer le numéro de Kang.
Pendant ce temps, dans une ancienne maison de campagne abandonnée, reculée dans les bois à l'extérieur de la ville, Lee Heechul faisait face aux conséquences de son acte. La pièce était froide et humide.
Le silence qu'il recherchait pour sa vengeance était brisé par un son lancinant, aigu et ininterrompu : les pleurs de la petite Haneul. Le bébé, réveillé, affamé et frigorifié, hurlait, sa petite voix résonnant dans la pièce vide.
Heechul, affalé dans une chaise branlante, les mains sur les oreilles, était au bord de l'explosion. L'alcool n'arrivait plus à étouffer le son.
« Faites-la taire ! » cria Heechul à son homme de main. « Elle ne fait que pleurer ! Je n'ai pas pu dormir ! »
L'homme de main, seul, observait le bébé enveloppé dans une couverture sale.
Il n'avait pas l'intention de faire du mal à un enfant. Il avait obéi à l'ordre d'enlèvement par loyauté déformée, mais c'était différent.
« Patron, elle est prématurée. Elle est faible. On doit la nourrir, au moins... »
« Je m'en fiche ! » hurla Heechul, sa raison s'échappant sous l'effet du bruit. Il se leva, titubant vers l'homme de main. Son regard était dément.
« Débarrasse-toi d'elle. Maintenant. »
L'homme de main recula, le choc lisible sur son visage. Il regarda le bébé, si petit et si innocent, puis regarda son patron, fou.
Il se demandait, figé, s'il devait obéir ou pas à cet ordre horrible. La vie d'un bébé de sept mois reposait désormais entre ses mains.
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P È R E P A R A C C I D E N T //2
FanfictionTout ne peut pas être si rose dans la vie, faudrait bien qu'il est encore des gens pour tout gâcher.
