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Le silence cotonneux de l’hiver s’était installé sur la maison. Dans le salon, le seul bruit était le murmure du téléviseur, diffusant un vieux film de Noël qui ne passionnait personne.

Jennie était allongée sur le grand canapé d'angle, la tête posée sur les genoux de Taehyung, un plaid douillet sur leurs jambes. Minho, les traits tirés par ses études et sa nouvelle paternité imminente, était assis sur le tapis près de la cheminée électrique, étudiant Jiwon du coin de l'œil.

​Jiwon, à sept mois de grossesse, semblait plus menue que jamais. Elle avait une main posée sur son ventre arrondi, l’autre serrant une tasse de thé que Jennie lui avait préparée. La chaleur de la famille, le crépitement apaisant du faux feu, tout cela créait une bulle de sécurité précaire, un contraste bienvenu avec l'angoisse constante qui la rongeait.

Depuis que son père avait disparu, la police le recherchant pour l'agression de sa mère, chaque sonnette, chaque bruit sourd la faisait sursauter.
​« Regardez ! » s'écria soudain Jinu, le petit dernier de la fratrie adoptive, dix ans et des étoiles dans les yeux.

Il avait lâché sa console de jeux pour se précipiter vers la grande baie vitrée. « Il neige pour de vrai ! »
​À l'unisson, la famille se redressa. Taehyung aida Jennie à se lever, et Minho tendit la main à Jiwon. Ils se rassemblèrent devant la fenêtre.

De gros flocons, lourds et doux, tombaient sans hâte, illuminés par le lampadaire du jardin. Le silence n’était plus seulement dans la maison, il semblait venir de l’extérieur, la neige amortissant le bruit du monde.

C'était la première neige de l'année, un moment magique et fragile.
​Jiwon sourit, la première fois de la soirée. Elle posa ses mains sur la vitre froide, traçant des motifs abstraits dans la buée. Minho l'entoura de ses bras, sa tête reposant sur son épaule.

Pendant quelques secondes, le danger sembla illusoire, comme une ombre balayée par la lumière douce de l'hiver.

​Puis, le sourire de Jiwon se figea.
​Au loin, à la limite de la lumière du lampadaire, derrière la haie de thuyas qui bordait l’allée, elle crut distinguer une forme. Une silhouette massive, vêtue d’un manteau sombre, qui semblait hésiter avant de s’évanouir dans l’obscurité de la rue.

Ce n'était peut-être qu'un voisin, mais la façon dont elle l'avait aperçu – furtive, basse – fit remonter la panique qui ne la quittait jamais.
​Son souffle se bloqua dans sa gorge.

« Je… j'ai cru voir quelqu’un, » murmura-t-elle, sa voix à peine audible.

​« Qui ? Où ? » demanda Taehyung, dont le calme se transforma immédiatement en vigilance.

​« Là-bas, dans le noir… »
​Minho sentit Jiwon se raidir et sa main se crisper sur la sienne.

L'image de l'homme, ou de ce qu'elle croyait être l'homme, déclencha une vague de stress insoutenable. Son cœur tambourinait contre ses côtes, comme s'il essayait de s'échapper de sa cage thoracique.

Le petit havre de paix venait d'exploser.

​Une douleur aiguë déchira son bas-ventre, une crampe si violente qu'elle en lâcha un gémissement. Elle porta les deux mains à son ventre, les yeux écarquillés par la surprise et la terreur.

​« Jiwon, qu'est-ce qu'il y a ? » s'inquiéta Minho.

​Elle n'eut pas le temps de répondre. Un flot tiède et abondant se déversa sur le tapis. Les premiers flocons de l'hiver avaient apporté la frayeur, et avec elle, le signal que leur bébé, deux mois trop tôt, était prêt à arriver. Les eaux s'étaient rompues.

​« Il faut aller à l’hôpital, tout de suite ! » ordonna Jennie, la première à briser le silence effrayé.

Le calme de la nuit fut instantanément pulvérisé. Les flocons de neige, qui un instant plus tôt paraissaient si magiques, devenaient une entrave glaciale.

​Jennie s'agenouilla près de Jiwon, dont le visage livide révélait une panique terrifiante. « Ça va aller, ma chérie. Ce n'est pas ta faute. Taehyung, les clés de voiture ! Vite ! »

​Taehyung, bien que secoué, était déjà en action. Il attrapa les clés du porte-manteau, son esprit de père adoptif et de chef de famille prenant le dessus sur l'angoisse.

En l'espace de quelques secondes, il avait enfilé son manteau.
​Minho, les mains tremblantes, souleva délicatement Jiwon.

Elle était légère, presque fragile, et la douleur qui la tordait la faisait gémir faiblement. « Jinu, reste ici avec les autres, d'accord ? Ne bouge pas de la maison.

Appelle tante Rosé si tu as besoin de quelque chose. » L'enfant, pétrifié par la scène, hocha la tête, les yeux fixés sur la flaque sombre sur le tapis.
​La neige crissait sous les pas pressés de Minho lorsqu'il porta Jiwon vers la voiture.

Taehyung avait déjà dégagé le chemin en actionnant l'ouverture automatique du portail. Il démarra le moteur, le chauffage réglé au maximum.

​« Installe-toi derrière, avec elle, » dit Taehyung à Minho, sa voix ferme malgré la tension. « Jennie, tu viens devant, tu appelleras les urgences pour qu'ils soient prêts à nous recevoir. »

​Alors que Minho glissait avec précaution Jiwon sur la banquette arrière, elle agrippa son bras, ses yeux se posant de nouveau sur la rue sombre.

Le lampadaire vacillait, jetant des ombres dansantes.

​« L'homme… je l'ai revu, » haleta-t-elle entre deux contractions. « Il était plus proche… près de la boîte aux lettres. »
​Taehyung, qui sortait la voiture du garage, s'arrêta net. Il balaya du regard la façade : rien.

Juste la rue blanche, déserte, et la neige qui tombait sans relâche.

L'adrénaline pompait dans ses veines, le préparant au combat. Était-ce une simple hallucination due au stress, ou leur traqueur était-il vraiment là ?

​« Jennie, verrouille toutes les portes à distance après notre départ, » ordonna Taehyung, la mâchoire serrée. « Je ne vois personne. Il n'y a personne, Jiwon, respire. Il faut qu'on y aille. »

​Il enfonça l'accélérateur, la voiture glissant légèrement sur la mince couche de neige.

​À l'arrière, Jiwon, les yeux embués de larmes, était suspendue à Minho.

Chaque cahot sur la route ravivait la douleur. Minho se sentait impuissant, déchiré entre la peur pour le bébé, la panique de Jiwon, et la fureur silencieuse à l'idée que son père l'ait terrorisée au point de provoquer cet accouchement prématuré.

​« Tiens bon, mon amour, » murmura Minho, sa voix étouffée. Il posa sa main sur le ventre de Jiwon, essayant de transmettre la seule chose qu'il pouvait offrir : son inébranlable présence. « On y est presque. Tiens bon pour elle, tiens bon pour notre fille. »

​La sirène de l'hôpital semblait être la seule bouée de sauvetage dans l'immensité de cette nuit blanche et dangereuse. La ville, habituellement endormie à cette heure, défilait à toute vitesse sous les lumières des phares, tandis que l'urgence de la situation effaçait tout le calme qu'ils avaient chèrement construit. Leur bébé arrivait, mais la menace, elle, ne s'était pas éloignée.












Voilà, alors j'essaie une autre façon d'écrire j'espère que cela ne vas pas perturbé votre lecture 😅......j'avais plus d'idée mais j'ai réussi écrire quelques chapitre, pour le moment il y a 11 chapitre publier sur 18

Dîtes moi vous préféré que je publie tous les samedis ou dimanche?

P È R E  P A R A C C I D E N T //2Where stories live. Discover now