L'odeur de café amère et la présence silencieuse de Taehyung n'avaient pu masquer la vérité très longtemps.
Après une attente insoutenable, le médecin de Jisoo rejoignit Jin à la cafétéria. C'était une femme d'une quarantaine d'années, son air sérieux ne laissant que peu de place à l'espoir.
« Monsieur Kim, » commença le docteur, ses paroles précises et froides. « L'état de votre épouse est... préoccupant. La médication n'a pas seulement échoué, elle a permis à la maladie de progresser. »
Le cœur de Jin se serra. Taehyung posa une main sur son dos.
« Le cancer est avancé. Nous avons besoin d'agir immédiatement et de manière agressive. Je vais être claire : la chimiothérapie intensive est la seule solution pour espérer une guérison. Les médicaments ne suffisent plus. Nous allons devoir commencer un protocole lourd, et elle va subir les effets secondaires, c'est inévitable. »
Jin hocha la tête, les yeux fermés. Ce n'était pas la nouvelle qu'il voulait entendre, mais c'était la seule voie.
« Elle... elle a refusé jusqu'à présent. »
« Il faudra lui parler, » dit le docteur. « Mais elle n'a plus le choix si elle veut s'en sortir. Nous allons la préparer pour une première séance dès que possible. »
Taehyung accompagna le médecin du regard, puis fixa Jin, qui semblait avoir perdu toute couleur. « Hyung. Tu as fait le plus dur. Maintenant, tu dois être fort. »
Jin sortit de la cafétéria, le poids de la décision finale sur les épaules. Il devait prévenir leurs familles. Il commença par sa mère, sachant qu'il trouverait chez elle la force et le pragmatisme dont il avait besoin.
« Maman, c'est Jin. Jisoo... elle est à l'hôpital. Il faut commencer la chimio. La situation est grave. »
Sa mère, Madame Kim, ne posa aucune question, son calme était immédiat et réconfortant. « Je prends le premier train. Je m'occupe des enfants et de la maison. Ne t'inquiète pas pour ça, concentre-toi sur Jisoo. Dis-moi juste où vous êtes. »
Soulagé par cette prise en charge logistique, Jin appela ensuite les parents de Jisoo, ses mots hésitants se heurtant à leur silence horrifié. Il expliqua la situation de manière concise et les invita à rejoindre l'hôpital le lendemain matin.
Il se rendit ensuite à la chambre de Jisoo, où elle se remettait de l'examen. Son visage était cireux, ses yeux luttaient pour rester ouverts, mais un sourire faible illumina ses lèvres.
« Jin, » murmura-t-elle. « Je crois que je ne peux plus me battre seule. »
« Tu ne seras jamais seule, » répondit-il, serrant sa main. « Nous commençons le traitement. Ensemble. » Il ne mentionna pas les effets secondaires, il y aurait d'autres moments pour la vérité. Pour l'instant, il lui donnait la seule chose qui restait : la promesse du combat.
Minho attendait, figé, dans le couloir glacial de la maternité. Les mots de Taehyung sur l'affrontement à la maison résonnaient dans sa tête.
La peur pour ses frères et pour la mère de Jiwon était à peine apaisée par l'assurance de son beau-père.
Puis, Taehyung réapparut, le visage soulagé. « C'est bon, Minho. J'ai eu Namjoon. Les trois hommes étaient bien des hommes de main. Ils sont au poste. La mère de Jiwon et les enfants vont bien. Ils sont sains et saufs. »
La nouvelle fut un poids énorme soulevé de ses épaules. Il pouvait enfin se concentrer sur l'essentiel.
Quelques instants plus tard, la porte de la salle d'accouchement s'ouvrit de nouveau. Une infirmière, souriante, fit signe à Minho. Il entra, ses pas incertains.
La pièce était baignée d'une lumière douce. Jiwon était épuisée, mais son visage rayonnait d'une joie tremblante qu'il n'avait jamais vue. Jennie était assise près d'elle, lui tenant la main.
« Minho... » murmura Jiwon.
Il se précipita à son chevet, la serrant délicatement. « Tu as été incroyable. Tu vas bien ? »
« Oui. Mais je suis tellement fatiguée, » dit-elle, les larmes coulant doucement. « Elle est là. »
Minho suivit son regard vers la couveuse transparente. À l'intérieur reposait un minuscule bébé, plus petit et plus fragile qu'il ne l'avait imaginé, mais vivant. Sa peau était rosée, et son petit corps était relié à des fils discrets. Elle dormait profondément. C'était leur fille.
Un torrent d'émotions submergea Minho : la fierté, la peur pour sa prématurité, mais surtout, un amour foudroyant.
« Elle est parfaite, » chuchota-t-il, incapable de détourner les yeux.
Jennie, les yeux humides, se leva. « Le docteur dit qu'elle est petite, mais forte. Elle va devoir rester en néonat un moment, mais elle se bat. »
Jiwon sourit à son tour. « On a parlé du prénom, Minho. Tu te souviens de ce qu'on voulait ? »
Minho hocha la tête, les larmes brouillant sa vue. Il s'approcha de la couveuse, caressant doucement la petite main de sa fille avec un doigt.
« Haneul, » dit-il. « Le ciel. »
« Haneul Kim, » répéta Jiwon, un soulagement immense dans sa voix.
Minho se redressa et regarda Jiwon. La terreur de la soirée était passée, remplacée par la fragile promesse d'un nouveau départ. Le danger était neutralisé, la police allait prendre le relais, et le plus petit membre de la famille venait d'arriver pour se battre pour sa vie.
Dehors, la neige continuait de tomber, mais elle n'était plus un signe d'isolement ou de danger.
Elle était un voile protecteur sur un monde qui venait de connaître un miracle en pleine nuit. Minho embrassa longuement Jiwon, se promettant qu'à partir de maintenant, il ferait de leur vie le foyer sécurisant qu'elle n'avait jamais eu.
Il allait prendre ce nouveau rôle au sérieux et s'assurer de faire les choses correctement et dans le seul et unique but de veiller, protéger sa petite.
Il sait qu'il est encore jeune et pas assez mature pour les épreuves de la vie qu'il l'attendait. Il sait qu'il doit fournir plus d'effort pour lui,sa jiwon, sa haneul maintenant mais surtout pour ses parents.
C'est deux être qui ont prit soins de lui et qui continue toujour à veiller sur lui. Il sera toujours reconnaissant envers Taehyung et jennie de l'avoir adopté lui et sa petite soeur. Il ne savait pas comment allait être leur vie après le décès de sa mère biologique.
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P È R E P A R A C C I D E N T //2
FanfictionTout ne peut pas être si rose dans la vie, faudrait bien qu'il est encore des gens pour tout gâcher.
