chapitre 12

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Le chemin jusqu'à l'hôpital fut un flou glacial d'alarmes, de feux rouges brûlés et de prières silencieuses.

À leur arrivée, l'équipe médicale, prévenue par Jennie, se précipita. Jiwon fut immédiatement prise en charge et emmenée vers la salle d'accouchement, la laissant à la porte avec Minho.

​« Nous vous tiendrons au courant, » dit une infirmière avec une efficacité rassurante, avant de disparaître.

​Minho regarda les portes se refermer, le poids du monde sur ses épaules. Taehyung le prit par l'épaule.

​« Assieds-toi, fiston, » dit Taehyung.

« Jennie et moi, on est là. C'est le moment le plus dur, l'attente. »

​Le couple s'installa sur les chaises froides du couloir, tentant de rassurer Minho. L'air y était désinfecté et l'odeur d'iode remplaçait celle, réconfortante, du feu de bois et du thé. La neige continuait de tomber lourdement à l'extérieur, visible par une petite fenêtre carrée, comme si elle tentait d'isoler le monde de leur drame.

​Quelques minutes plus tard, le téléphone de Jennie vibra. C'était un appel de la maison, un numéro interne.

​« Allô, Jiwon ? Non… oh, Jiwon, respirez, tout va bien se passer… » Jennie s'interrompit, réalisant son erreur. « Maman Jiwon ? C’est Jennie. Comment allez-vous ? »

​La voix de la mère de Jiwon, faible et éraillée par la douleur de ses propres blessures et l'anxiété, tremblait à l’autre bout du fil.

​« L'homme… Il est là, Jennie, » murmura-t-elle. « Je l'ai vu. Il n’est pas parti. Il rôde près des fenêtres du salon. Les enfants sont endormis maintenant, mais j'ai trop peur qu'il entre. Je sens que je ne peux pas les protéger. »

​Taehyung et Minho se redressèrent, leur attention rivée sur le téléphone. La panique de Jiwon n’était donc pas une simple hallucination.

​« Écoutez-moi bien, » dit Jennie, sa voix douce mais impérative. « Nous sommes à l'hôpital. Le plus important, c’est vous et les enfants. Vous restez enfermée dans la chambre forte des jouets, celle avec le verrou intérieur.

Vous prenez le téléphone et vous appelez la police. Vous leur dites que votre mari est là, près de la maison, et que vous avez des enfants sous votre responsabilité. D'accord ? Faites-le maintenant ! »

​La mère de Jiwon parvint à articuler un faible « Oui » avant que Jennie ne raccroche.

​Taehyung attrapa son propre téléphone. « J'appelle la sécurité de l'hôpital et la police en même temps, pour accélérer les choses. Il faut que je sache que Jinu et les autres sont en sécurité. »

​Minho, le visage décomposé, se leva, arpentant le couloir. La menace, qu’il avait toujours imaginée lointaine et abstraite, était concrète, tapie dans l’ombre des flocons devant sa propre maison. Il se sentit lâche d'être loin, à l'abri, tandis que les trois plus jeunes enfants et la mère blessée de Jiwon étaient en danger.

​Il ne put s'empêcher de s'approcher de la fenêtre. La neige s'épaississait, formant un linceul blanc sur la ville.

Au lieu de l'attente nerveuse d'un père, il était plongé dans la double angoisse : celle de perdre sa fille et celle de perdre toute sa famille.

​C’est à cet instant précis qu’une sonnette retentit. Une sonnette stridente, aiguë, provenant du mur juste à côté de l'entrée de la salle de travail. Le cœur de Minho s’arrêta. Il était temps.

La sonnette stridente avait marqué un point de non-retour. Aussitôt, une sage-femme vêtue de bleu sortit de la salle de travail.

​« Nous avons besoin de quelqu’un pour l’accompagner, » annonça-t-elle.
​Minho fit un pas, le cœur battant à tout rompre, mais la sage-femme le coupa : « Seulement un parent adulte.

Compte tenu de l'état de la patiente, une présence stable est préférable. »
​Minho sentit l’humiliation et la fureur monter. Il était le père, mais il n’avait que dix-huit ans. C’était la dernière chose à laquelle il voulait penser.

Taehyung le retint par le bras, et Jennie lui adressa un regard empli de l’amour le plus pur.
​« J'y vais, » dit Jennie. « Je suis sa mère de cœur, Minho. Je lui tiendrai la main pour nous deux. Tiens bon, mon fils. »

​Minho hocha la tête, sa gorge nouée par des émotions trop complexes. Voir Jennie disparaître à son tour, l'enferma dans le silence angoissant de l’attente.

​Taehyung regarda son fils, qui tremblait d'anxiété. Le danger à la maison était immédiat, plus pressant que l'arrivée hypothétique de la police. Il prit une décision.
​« Écoute-moi, » dit Taehyung, la voix grave. « Je dois m’assurer que tes petits frères et la mère de Jiwon sont en sécurité. Je fais un appel rapide. »

​Il composa un numéro, sa voix s’abaissant : « Joon, c’est Tae. Écoute, il y a un problème urgent à la maison. Le père de Jiwon, ou des hommes de main… la situation est dangereuse. J'ai besoin de toi, de Hobi et de Yoongi. La police est en route, mais j'ai peur qu'ils soient trop lents. Vas-y maintenant, sécurise-nous ça. »




​Quelques minutes plus tard, un SUV noir, malgré la neige glissante, s’immobilisa en dérapage contrôlé devant la maison de la famille Kim. Namjoon, l’allure imposante même dans la pénombre, était le premier à sortir. Hoseok et Yoongi, vêtus de noir, le suivirent, leur calme habituel remplacé par une concentration intense.

​La porte d’entrée était légèrement entrouverte. Un froid glacial soufflait, et ils virent immédiatement que la tranquillité avait cédé au chaos. Le salon, ordonné et chaleureux une heure plus tôt, était sens dessus dessous. Les coussins lacérés, des livres étalés, la cheminée électrique débranchée. Ce n'était pas un simple cambriolage, mais une recherche violente.

​« Trois d'entre eux, » murmura Yoongi en désignant l'ombre au fond du couloir.

​Trois hommes massifs, vêtus de parkas sombres, étaient en train de défoncer la porte de la chambre forte des jouets où la mère de Jiwon s’était réfugiée. Ils étaient à la recherche de Jiwon, ou de quelque chose qu'elle aurait pu laisser.

​« Derrière eux, » ordonna Namjoon.
​Les trois amis s’élancèrent. La confrontation fut brutale et rapide.

Le premier agresseur, surpris par la vitesse de l’attaque, s’écroula sous le coup de poing sec d’Hoseok.

Yoongi, plus petit mais redoutable, utilisa la barre de fer qu'il avait trouvée dans la voiture contre le deuxième homme, le frappant au genou avec une précision chirurgicale. Namjoon, le plus grand, engagea le troisième dans une lutte silencieuse, utilisant son poids pour le plaquer au sol, brisant une petite table basse au passage.

​Dans le vacarme du combat, Minho, à l'hôpital, entendit la voix de Taehyung s'exclamer au téléphone :

« Doucement, Joon ! Ne te blesse pas ! »

​Puis, la ligne se coupa. Minho était au bord des larmes, incapable de bouger.
​L'attente dura une éternité. Une éternité faite des sons étouffés d'un conflit lointain et du silence pesant d’un hôpital.

​Soudain, le couloir s'emplit d’un son nouveau, aigu, pur, qui déchira le silence : le cri d'un bébé.

​Minho se releva d'un bond, le visage inondé de larmes. Un instant plus tard, la porte s'ouvrit et Jennie sortit. Elle marchait vers Minho, son regard ému et épuisé.

​« C’est une petite fille, » lui dit-elle, sa voix pleine d'une joie tremblante.

« Elle est prématurée, mais elle respire. Elle se bat, Minho. Et... »
​Elle lui tendit un téléphone. Taehyung était de nouveau en ligne, sa voix soulagée et tendue à la fois.

​« Le père n'était pas là, c'étaient des hommes de main. Joon, Hobi et Yoongi vont bien. Ils ont maîtrisé les trois hommes, » dit Taehyung. « La police arrive et la mère de Jiwon et les petits sont saint ey sauve>> Tu as ta fille, Minho. La tempête est passée. »

Soulagée de savoir qu'à la maison tout s'était sécurisé et que maintenant jiwon a pu accouché en toute sécurité lui enlevait une épine.

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