Le temps avait continué son cours lent et régulier. Les jours s'étaient transformés en semaines d'attente anxieuse et de visites quotidiennes à l'hôpital. Minho et Jiwon passaient leurs journées à la néonatologie, observant chaque progrès, chaque gramme pris par leur fille.
Un matin, le médecin vint leur parler. Le ton n'était plus à l'inquiétude, mais à la fierté.
« Félicitations, les parents. Haneul est une battante. Elle est stable, ses poumons sont forts, et son poids est désormais dans une fourchette sécuritaire. Si elle maintient cette progression, vous pouvez commencer les préparatifs. Vous pourrez la ramener à la maison à la fin de la semaine prochaine. »
La nouvelle les frappa comme une vague de pur bonheur. Jiwon éclata en sanglots, cette fois de joie et de soulagement. Minho la serra dans ses bras, le cœur léger pour la première fois depuis des mois. L'attente était terminée. Leur petite famille allait enfin être réunie.
Pendant que Minho et Jiwon célébraient leur miracle, Dian, la mère de Jiwon, faisait face à un tout autre bouleversement. Sous l'insistance de Taehyung, elle était toujours accompagnée pour les sorties.
Ce jour-là, elle était au supermarché pour acheter des provisions, avec une des assistantes de Jennie et un garde du corps discret de l'agence de Taehyung. Elle arpentait le rayon des fruits et légumes quand elle entendit une voix derrière elle, une voix qu'elle n'avait pas entendue depuis des années, mais qu'elle ne pourrait jamais oublier.
« Dian ? C'est bien toi ? »
Elle se retourna. Devant elle se tenait un homme. Un homme qui, malgré le temps, avait conservé un charme désarmant. C'était Kang, le père biologique de Jiwon, l'homme qu'elle avait aimé brièvement lors de son cours d'art. Il avait l'air un peu plus mûr, mais les mêmes yeux brillants que Jennie avait remarqués.
Dian sentit le sol se dérober sous ses pieds. L'émotion était intense, mélangée de surprise et de culpabilité.
« Kang ? » parvint-elle à articuler.
« Je ne peux pas croire que je te retrouve ici, » dit-il, un sourire sincère éclairant son visage. « Tu as l'air merveilleuse. Je… j'ai pensé à toi souvent. »
Le garde du corps, sentant la tension, s'avança discrètement. Dian fit un signe de tête pour le rassurer, l'assurant qu'elle connaissait l'homme.
« Moi aussi, » mentit-elle à moitié, son esprit à la fois en ébullition et paralysé par le choc. Elle devait lui parler de Jiwon, mais pas là, pas maintenant. « Je suis désolée, je dois y aller. Peux-tu... peux-tu me donner ton numéro ? »
Kang, surpris mais ravi, lui donna sa carte de visite. Leurs doigts se frôlèrent un instant avant que Dian ne se précipite vers la caisse, son cœur battant la chamade. La vérité que Jiwon avait apprise, Dian était maintenant sur le point de devoir la révéler à Kang.
Deux jours plus tard, une tout autre célébration se déroulait.
Jisoo sortait enfin de l'hôpital. Le médecin avait insisté : une semaine de repos dans son propre lit était un atout psychologique essentiel avant la prochaine série de traitements. Elle était enveloppée dans une grande écharpe pour cacher son crâne rasé, mais son sourire était réel.
Jin l'aida à s'installer dans la voiture. En arrivant devant leur maison, elle vit les guirlandes lumineuses que ses enfants et Madame Kim avaient accrochées sur le porche. Un grand panneau dessiné par sa fille disait maladroitement : « BIENVENUE MAMAN ! »
L'émotion submergea Jisoo. Elle vit ses deux enfants courir vers elle, mais ils s'arrêtèrent, rappelés à l'ordre par Madame Kim qui les tenait à distance.
« Maman ! » cria sa fille, retenant ses larmes.
« Coucou, mes amours ! » s'écria Jisoo. Elle se laissa tomber sur ses genoux et laissa ses enfants la serrer, malgré le risque, sachant que ce contact était vital.
Leur mère était là. La maison n'était plus vide de sa présence. Le chemin vers la guérison serait long, rempli de douleurs et de nausées. Mais dans l'étreinte de ses enfants et l'amour inébranlable de Jin, Jisoo savait qu'elle avait trouvé la plus puissante des médecines.
De retour à la maison, le cœur de Dian battait toujours la chamade. Elle rangea les courses, sa tête débordante de pensées sur Kang. Devait-elle l'appeler ? Lui dire la vérité sur Jiwon après toutes ces années ?
Elle se dirigea vers le sous-sol, là où Jennie avait aménagé un petit atelier de couture, son refuge personnel. Jennie était penchée sur une machine à coudre, concentrée, mais leva les yeux en voyant Dian.
« Tout va bien, Dian ? Tu as l'air d'avoir vu un fantôme, » remarqua Jennie, observant la pâleur de son amie.
Dian s'assit lourdement. « Presque. J'ai vu Kang. Le père de Jiwon. »
Jennie laissa tomber ses ciseaux. « Kang ? Vraiment ? Où ça ? »
Dian lui raconta la rencontre au supermarché, la surprise, le numéro de téléphone échangé.
« Je ne sais pas quoi faire. Je lui ai menti toutes ces années, par peur de l'homme que j'ai fini par épouser.
Maintenant qu'il est hors de ma vie, je devrais peut-être lui dire la vérité. Lui dire qu'il a une fille… une petite-fille. »
Jennie éteignit la machine et lui prit les mains. « Tu devrais le faire, Dian.
Tu as porté ce secret trop longtemps. Tu lui dois la vérité, et surtout, tu te dois la vérité. Le fait que l'autre homme n'était pas son père biologique change tout pour Jiwon. Elle a le droit de connaître son vrai père, si celui-ci est un homme bien, ce qu'il semble être. »
« Et s'il ne l'est pas ? »
« Alors tu le sauras et tu pourras te concentrer sur toi et Jiwon sans regret. Mais tu dois lui dire tout ce que tu as traversé à cause du silence. La raison de votre séparation et tout ce que tu as subi jusqu'à présent. Il doit comprendre que la peur t'a contrôlée. »
Dian hocha la tête, les larmes aux yeux. Le soutien de Jennie était la bouée dont elle avait besoin. « Je vais l'appeler. Je ne peux plus vivre avec ce secret. »
Deux jours plus tard, une tout autre célébration se déroulait.
L'émotion submergea Jisoo. Elle se laissa tomber à genoux quand elle vit ses deux enfants. Sa fille de six ans et son petit garçon de trois ans coururent vers elle. Ils firent une courte pause, confus par le changement d'apparence de leur mère, mais leur besoin de contact fut plus fort.
« Maman ! Tes cheveux ! » s'exclama sa fille, curieuse.
« Ils sont partis se reposer, mon cœur. Ils vont revenir très vite, » répondit Jisoo, serrant ses enfants.
Ils la conduisirent à l'intérieur, la maison était chaleureuse, sentant bon le linge propre et la cuisine de Madame Kim. Une fois installée sur le canapé, ses enfants s'assirent de chaque côté d'elle, parlant à toute vitesse.
« Et la maîtresse a dit que mon dessin était le meilleur ! » dit son fils de trois ans.
« Moi, j’ai appris la différence entre l'hibernation et la migration des oiseaux à l'école, » renchérit sa fille.
Jisoo les écouta raconter leur semaine, leurs voix enfantines, leurs petites histoires de cours et de jeux.
Le silence de l'hôpital, le bourdonnement des moniteurs, l'odeur métallique du traitement… tout cela s'éloignait.
Leur présence était le remède le plus puissant. Elle était rentrée à la maison. Elle était de nouveau une mère, une épouse, et une femme aimée.
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P È R E P A R A C C I D E N T //2
FanfictionTout ne peut pas être si rose dans la vie, faudrait bien qu'il est encore des gens pour tout gâcher.
