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.Quelques jours avaient passé depuis la nuit de l'urgence. Jiwon était sortie de l'unité de soins intensifs, mais restait sous surveillance.

La petite Haneul se battait courageusement en néonatologie.

Pendant ce temps, l'hôpital était devenu le nouveau foyer de Seokjin et Jisoo.

​Jisoo, ayant finalement accepté la chimiothérapie, était installée dans une petite chambre individuelle du service d'oncologie.

La pièce, bien que propre et lumineuse, portait l'odeur métallique et stérile de la maladie et de la médecine agressive.

​Seokjin était là, immuable, ajustant son rôle de mari à celui d'infirmier attentif. Il avait passé la matinée à s'assurer que ses draps étaient chauds et que le plateau de télévision fonctionnait, des gestes dérisoires face à l'énormité de la situation, mais essentiels pour créer une bulle de normalité.

​Les médicaments commencèrent à couler dans la perfusion. Le liquide, invisible et pourtant si puissant, semblait transporter avec lui le poids de tous leurs espoirs et de toutes leurs craintes.

​Jisoo regardait le goutte-à-goutte, ses mains serrées sur les couvertures. « C’est étrange, » murmura-t-elle. « On dirait que je peux sentir le poison dans mes veines. »

​« C'est le médicament qui travaille, » la rassura Jin, serrant doucement sa main. Il essayait d'utiliser les mots que son ancien métier d'infirmière aurait acceptés : cliniques, objectifs, professionnels. Il s'interdisait de montrer la peur qui lui tordait l'estomac.


​La première heure passa dans un silence lourd, brisé seulement par le bip régulier des moniteurs. Le stress de la nuit et l'épuisement émotionnel des dernières semaines semblaient frapper Jin de plein fouet. Il s’était organisé pour que sa mère, Madame Kim, s’occupe des enfants et des besoins logistiques, lui laissant le temps d'être entièrement là pour Jisoo.

​Vers le milieu de l'après-midi, la première vague frappa. La nausée monta, violente et soudaine.

​Jin fut immédiatement à ses côtés. Il lui tenait les cheveux avec douceur, l'aidant à se pencher sur la bassine fournie par l'hôpital. Les vomissements étaient brutaux, douloureux. Après la crise, Jisoo s'effondra contre l'oreiller, le visage défait.

​« Jinnie, » haleta-t-elle, ses yeux emplis de larmes de détresse. « C’est horrible. »

​« Je sais. Mais tu le fais, Jisoo, » lui dit-il, essuyant son front moite avec une lingette fraîche. « Tu te bats, et le médicament se bat pour toi. »

​Il y avait quelque chose de nouveau dans le regard de Jisoo. L'ancienne infirmière, la femme qui cachait sa douleur par dignité, avait disparu. Il ne restait que la patiente, vulnérable et effrayée.

​« Si… si je perds mes cheveux, » commença-t-elle, sa voix se brisant.
​Jin s'agenouilla près du lit, son regard ancré dans le sien. « Je t'aimerai avec ou sans cheveux, Jisoo. Et si tu veux que je me rase le crâne avec toi, je le ferai. Tu es belle, c’est ça l’important. Nous allons traverser ça ensemble. »

​Elle sourit faiblement, un sourire qui ne cachait rien de sa peine, mais révélait un peu de la force qu'il lui apportait. Dans ce petit service d'hôpital, face à la brutalité du traitement, leur amour était la seule ancre. Le chemin serait long, mais ils avaient franchi le premier pas, ensemble.

Les médicaments commençaient à infuser dans le corps de Jisoo. Assise près du lit, Jin la tenait pendant les premières vagues de nausées, lui offrant un soutien immuable. Le silence, parfois lourd, était un témoin de leur lutte.

​Dans une chambre voisine, la mère de Jiwon, Dian, était sous la protection de l'hôpital après avoir donné sa déposition complète. Deux officiers de police se présentèrent pour un complément d'information.

​« Madame, les trois hommes ont avoué avoir été envoyés pour vous et votre fille, » annonça l'un des officiers, son ton neutre masquant la gravité des faits. « Ils ont confirmé l'élément déclencheur : ils ont agi après que leur commanditaire a découvert que Jiwon n'était pas sa fille biologique. Sa rage et son désir de vengeance l'ont poussé à vouloir vous enlever, vous et Jiwon. »

​Dian tremblait, le poids du secret enfin justifié. « Mais où est-il ? » demanda-t-elle, sa voix faible.

​« C'est le problème. Ils n'ont rien dit sur sa localisation actuelle. C'est un homme qui a visiblement planifié sa fuite. Nous avons une alerte et le faisons rechercher activement, mais pour l'instant, il est dans la nature. »

L'officier la regarda sévèrement. « Votre vie, et celle de votre fille, dépendent de notre capacité à le retrouver. Restez vigilantes et ne vous isolez pas. »

​La nouvelle, bien que terrifiante, fut un soulagement pour Dian : l'homme agissait par rage, mais il avait été repoussé.

​Pendant ce temps, la chambre de Jisoo commença à recevoir des visites.

​Les parents de Jisoo arrivèrent, les traits tirés. L'annonce du cancer et de la chimiothérapie avait été un choc brutal. Sa mère se mit immédiatement à pleurer en voyant la perfusion, mais son père réussit à rester ferme.

​« Tu te reposes maintenant, » dit-il à Jisoo, sa voix pleine d'autorité et d'amour. « On est là. Tu ne penses qu'à toi. »

​Peu après, Madame Kim, la mère de Jin, apparut. Elle était venue directement de la maison, laissant les plus jeunes enfants sous la surveillance de la gouvernante. Elle serra Jin dans ses bras, un geste qui lui apporta un réconfort immense.

​« Tu manges et tu dors quand tu peux, mon fils. Je m'occupe de la logistique et des petits. Concentrez-vous sur le traitement, » ordonna-t-elle.

​Jisoo, épuisée par la chimiothérapie et les nausées, sourit à sa belle-mère. Les liens des deux familles se resserraient face à l'épreuve.

​« J'aimerais tellement voir Haneul et Jiwon, » murmura Jisoo, sa voix éteinte. « Mais je ne peux pas risquer de les exposer. »

​Madame Kim sourit. « Ne t'inquiète pas, chérie. Jennie est revenue voir Haneul il y a une heure, elle nous donnera des nouvelles. Pour l'instant, tu as besoin de tout ton système immunitaire. Pense à toi. »

​La chambre, remplie d'amour et de l'odeur métallique du traitement, devint le centre d'une solidarité inébranlable. Le danger extérieur était toujours là, rampant dans l'ombre, mais à l'intérieur de ces murs, les deux familles se préparaient pour les longues batailles à venir.















J'ai enfin finis les chapitres, il me faut maintenant corriger,supprimer et rajouter des choses 🤭🤧 .....il y a que 32 chap au total.

P È R E  P A R A C C I D E N T //2Where stories live. Discover now