Serial Lover [Romance]

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— Louis, tu fais chier à nous embarquer dans tes conneries...

— Tais-toi Alexis ! répliqua le lycéen. À cause de toi on va se faire prendre !

— Si tu continues à gueuler, c'est sûr, oui, répondit sèchement Millie en observant ses ongles décorés de strass et de vernis. Pss, Alix ! T'as vu mes nouveaux ongles ?

— Yes, j'aime trop, acquiesça-t-elle. C'est toi qui les as fait ?

-Oui ! Ma mère m'a acheté un kit de vernis pour mon anniv...

— Sérieux les filles ! Vous voulez vous prendre des colles ou c'est comment ?

— Franchement Louis, on a déjà accepté à contrecœur de te suivre alors n'en rajoute pas une couche, s'énerva Maddie.

— C'est clair ! S'écrièrent les deux autres filles de la bande.

Le jeune homme soupira, ne trouvant aucune remarque piquante à renchérir sur le coup. Les cinq adolescents se tenaient debout, "en silence", camouflés vaguement dans l'ombre que créait la porte du bureau de direction.

— Je rappelle la mission, chuchota le garçon infantilisé en sortant de sa poche un papier légèrement froissé.

— Wow, c'est sérieux, ricana Maddie.

Son meilleur ami lui lança des regards noirs, plombant encore plus l'ambiance déjà particulièrement tendue qui régnait entre eux.

— Les filles, vous allez parler à la secrétaire. Faut la distraire. Parlez-lui de... je sais pas moi... des profs... ef. Juste faut l'occuper quelques minutes. Alexis et moi, on va aller dans le bureau de la prof de philo pour lui chourer les réponses des contrôles, puis on repart mine de rien et voilà. Tout le monde a compris ?

— Euh, attends, moi je vais pas avec toi hein ! conteste le garçon.

— Oh sérieux Alexis... bah monte la garde alors. Tu me dis si quelqu'un arrive sur Snapchat. Et te fais pas chourrer ton tel surtout !

Millie attrapa le poignet de la principale intéressée et la ramena vers le petit groupe, laissant Louis seul à l'opposé.

— Allez, ô grand roi Louis ! fit-t-elle en levant le poignet. Levons la rébellion !

La mission rocambolesque de leur ami les avait tous entrainés dans un bordel pas possible. Tout d'abord, le petit groupe qui devait parler à la secrétaire prit du retard, à cause d'une discussion longue et soutenue qu'elle tenait avec un élève victime de harcèlement. Il pleurait, tordait son jean entre ses doigts bousillés par le stress et Alix voulait juste lui hurler : "Lui parle pas, ça sert à rien !" Elle va oublier tout ce que tu lui dis dans dix minutes !" Mais elle ne possédait pas la force ni le courage de tenir tête à un adulte maintenant.

— C'est long, se plaignit Millie en agitant ses bras, faisant tomber au sol un objet tout droit sorti de ses poches. Elle le ramassa, les joues rosies et la tête baissée, probablement de honte.

— Mais... tu fumes ? S'étonna Alix en voyant la forme du gadget qui venait de se crasher.

-Euh...

Elle ne pouvait plus y échapper. Autant sauver les meubles.

— Un peu de temps en temps, avoua-t-elle en rangeant la cigarette électronique au fond de son sac, qu'elle ferma avec force. Mon frère me refile celle dont il aime pas le goût.

— Ah... c'est triste.

Alix s'en voulait de ne pas l'avoir appris plus tôt. La peine de voir son amie aussi faible devant un objet si anodin en visuel lui déchire en lambeaux le cœur.