Chapitre 9

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PV EMMANUEL

Cela fait quelques jours que je n'ai aucune nouvelle de Karen ! Qu'il pleuve, qu'il neige, je vais tout faire pour la récupérer. 

J'arrive devant chez elle et je sonne.

Karen : Qu'est-ce qui tu fais ici toi ?

Je la pousse pour entrer et je reste devant l'entrée. Elle referme la porte, se place en face de moi.

Karen : Eh ! Tu ne m'as pas entendu ou quoi ? Qu'est-ce que tu fous chez moi ?

Je la tire vers moi et l'embrasse hâtivement. Oui, j'en avais marre de l'entendre parler, et me crier dessus. Au lycée, elle me fuyait, et là, elle cherchait les histoires. J'en avais marre. Elle est celle que j'aime, et il faut qu'elle le sache.

Karen : Emmanuel... Tu es complètement...

Moi : Chut... Karen, Écoute-moi. Si tu penses que je vais te laisser quitter ma vie ainsi, c'est que tu te trompes. Je t'aime aujourd'hui, je t'aime demain et seule Dieu pourra nous séparer. Tu es celle que mon cœur a choisie, et non ma mère. Alors elle peut dire ce qu'elle veut, tu es celle avec qui j'ai envie de faire ma vie et on va la faire ensemble. Elle a eu le temps de profiter avec mon père, maintenant, c'est à mon tour de profiter avec toi. Karen, je vais me battre pour nous ! Mais je ne peux pas me battre si tu ne veux plus de moi.

Karen : Emmanuel... Je t'aime aussi. Mais j'ai peur, je ne sais pas si j'ai envie de me battre. 

Moi : Karen, ON va se battre ensemble...

Karen : Bon... je suis prête à me battre pour nous. Ta mère finira par m'accepter, j'en suis convaincu.

Moi : Voilà ! C'est ça que je veux entendre. Alors arrête de faire ta gamine, et viens dans mes bras !

Je la serrai fort contre moi. Ça fait du bien de retrouver celle que j'aime. Ah les femmes, qu'elles sont compliquées ! Elle m'en veut, et maintenant, elle veut se battre pour nous ? Mdr. Soit, je prends ça ainsi et je profite d'elle tant que je peux.

PV MIRA

Je le repousse délicatement, car je le fais sans réelle conviction. Il semble ne pas comprendre mon geste, mais ce n'est pas grave. Je me lève, marche dans le salon en tournant sur moi-même. Je n'arrive pas à croire.

Je n'avais jamais envisagé ce scénario où le prof sur lequel je fantasme tombe amoureux de moi. Maintenant, je panique et je ne sais plus quoi faire. Tout se mélange dans ma tête. Je pense à ma mère, mes études, mon BAC, mon avenir... Toutes ces choses qui étaient avant sa venue dans ma vie, des priorités.

Je crois rêver, je me pince discrètement, mais je ne rêve pas. J'ai peur en même temps. Il est plus âgé que moi, et je ne connais pas ses intentions. Va-t-il me faire du mal maintenant que j'ai refusé de l'embrasser ? Pourquoi suis-je entré chez lui ? Ma mère n'est même pas au courant que je suis là. Et si je ne la revois plus ?

Il se lève et veut s'approcher de moi.

Alexandre : Mira...

Moi : Tu ne t'approches pas de moi.

Alexandre : Ok...

Il fait quelques pas en arrière, et moi, je continue de marcher dans tous les sens.

Moi : Je ne comprends rien ! À quel moment tu as commencé à m'aimer ? Dis-moi, A QUEL MOMENT ?

Alexandre : Mira, écoute... Je n'avais pas prévu ça en venant ici. Mais dès que je t'ai vu entrer dans ma classe le premier jour, j'en ai perdu mes moyens... Et c'est d'ailleurs pour ça...

Moi : QUOI ? ATTENDS ! C'est pour ça que tu m'as renvoyé de cours le premier jour ? C'est pour ça que tu m'as dit de m'asseoir au fond de la classe ? C'est pour ça que tu me cassais devant tous les élèves ?

Alexandre : MIRA, COMPRENDS-MOI ! J'AI PERDU MES MOYENS ! JE N'AVAIS PAS PRÉVU DE T'AIMER MOI ! CE N'ÉTAIT PAS DANS MES PLANS ! ET PUIS T'A DÉBARQUÉ COMME ÇA. ALORS J'AI ESSAYÉ MIRA, J'AI ESSAYÉ DE TE CHASSER DE MON ESPRIT, MAIS C'ÉTAIT IMPOSSIBLE ! ET AUJOURD'HUI, C'ÉTAIT LA GOUTTE DE TROP. MIRA, MÊME SI TU ME FAIS VIRER DE CE LYCÉE, JE CONTINUERAI DE PENSER À TOI... Malheureusement...

Moi : Malheureusement ? Est-ce que c'est moi qui suis responsable de tes sentiments ? Hein ? Pourquoi t'en prendre à moi alors que je suis juste... Moi ? Tu as été méchant et sévère avec moi. Tu sais à quel point mon avenir compte. Et de savoir qu'un prof est susceptible de faire un mauvais commentaire sur mon bulletin, ça me donnait des nausées. J'ai tout fait pour t'avoir dans ma poche, je me suis même posé des questions, pour qu'au final, j'apprenne que c'est parce que tu avais des sentiments pour moi ? T'es un vrai imbécile ! Tu prétends m'aimer et tu me fais la misère. Quel genre d'homme es-tu ? Pff.

Je commence à partir à l'étage pour récupérer mes affaires, mais je reviens sur mes pas.

Moi : Et tu as pensé à mon avenir ? Si je commence à t'accorder de l'importance, alors adieu Dauphine, et bonjour le travail merdique ! Parce que j'aurai passé plus de temps à penser à mon prof que mes études.

Je monte à l'étage, me change, balance ses affaires au sol, et je pars sans même lui laisser le temps de me retenir. En voyant les lumières allumées, je vois que ma mère est rentrée. Il faut que je me calme, sinon elle va remarquer que quelque chose ne va pas.

Je rentre, et la trouve au salon.

Moi : Bonjour maman.

Efia : Ma chérie, ça va ?

Moi : Oui.

Efia : T'es sûr ?

Moi : Oui, je suis juste fatiguée. Je vais dormir.

Je vais rapidement dans ma chambre et m'y enferme. Je m'allonge sur mon lit, toute triste. Triste, car je viens d'apprendre que mon prof, celui que je trouve tellement beau que je fonds à chaque partie de son corps, celui qui me fait tant rire et me donne tant de conseils comme un grand frère que je n'avais jamais eu, celui qui, quand il me touche, j'en ressens malheureusement des frissons, même si je souhaite que cela soit différent, je lui plais. Mais le pire dans tout ça, c'est que je l'aime aussi. Et ça, ce n'est pas bon.

Une semaine plus tard

Cela fait une semaine que je ne vais pas en cours. Je n'ai pas envie de croiser Alexandre. Karen s'inquiète pour moi, et ma mère aussi, mais je ne veux pas quelqu'un soit au courant de cette histoire. J'ai bien réfléchi, et si je me mets à parler, Alexandre risquerait de perdre son poste. Et est-ce que j'ai envie de la voir partir ? Je ne pense pas. Mais c'est paradoxal, car là aussi, en ce moment, je n'ai pas envie de le croiser. J'ai peur que mes pulsions me fassent des tours et que je me jette sur lui en l'embrassant.

Tante Esi à remarquer que je fais semblant d'être malade, mais elle ne veut pas insister. Elle se dit que si quelque chose me tracasse, et que j'ai envie de lui en parler, je le ferai.

Mais il faut que je prenne les choses en main et que je me pose les bonnes questions. J'ai actuellement 17 ans, et en janvier, j'en aurais 18. Actuellement, je ne peux pas sortir avec mon prof, car déjà, je me sentirai super bizarre, mais je sais aussi qu'il pourrait avoir plus de problèmes que celui d'être sorti avec une élève.

Par contre, je suis sûr d'une chose, en restant enfermer dans ma chambre durant une semaine, mes sentiments pour lui n'ont pas changé. Je l'aime, et c'est un fait. J'aurais beau faire semblant, ça ne me marcherait pas. Mais tant que je n'aurais pas réglé mes problèmes avec lui, je ne pourrais pas retourner dans son cours. Et il faut qu'on mette les choses au clair. Il faut aussi que je me rende à l'évidence, on ne peut pas être ensemble pour le moment. Ce n'est pas le moment.

Mais je l'aime... Et il me plaît... Et j'ai envie d'être avec lui et de passer des moments avec lui. Je me lève de mon lit, regarde un instant par la fenêtre pensant trouver une solution. Je fixe sa maison, et le vois dans cette chambre en train de jouer à la play.

En quelques secondes, me voici habillé et prête à sortir. Je ne sais pas ce qui me prend, mais je décide de suivre mon instinct et d'agir sur un coup de tête. Je sonne à sa porte, et attends. Lorsqu'il ouvre la porte, il est surpris de ma voir. Je me dis alors que j'ai peut-être fait une petite erreur.

L'amoureux de ma mèreWhere stories live. Discover now